Le jeu du bouton

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Scénariste et écrivain, Richard Matheson est l’auteur de la nouvelle fantastique, rédigée en 1970 : Le jeu du bouton. Cette nouvelle raconte une étrange histoire, celle d’un colis qui parvient au couple Lewis ; en ouvrant le paquet, ils découvrent une boîte surmontée d’un bouton. Peu de temps après, un homme les appelle et leur dit que s’ils appuient sur le bouton, une personne qu’ils ne connaissent pas mourra mais qu’ils seront alors récompensés de cette participation par 50.000 dollars. Mais que faire face à une telle offre ? Cet inconnu remet en cause ces époux en affirmant tout simplement qu’ils ne se connaissaient pas.

Nous verrons donc à travers un extrait du texte, en quoi le registre réaliste permet de mettre en relief une relation de couple dans la société de consommation des années 60. Nous observerons dans une première partie que le registre réaliste crée une tension dramatique, dans laquelle l’irruption du fantastique va pouvoir trouver sa place. Dans un second temps, nous étudierons sa vision de la société de consommation.

En utilisant le registre réaliste, l’auteur recrée les décors de la vie quotidienne du lecteur. En effet, il inscrit ses personnages dans un décor daté, précis. Les gestes du quotidien, par exemple, sont détaillés : faire « la vaisselle », se « brosser les dents », mettre ses « mules »…

Dans cette nouvelle l’auteur recrée aussi les lieux de l’intimité : le salon, la chambre à coucher, la salle de bains, ce qui nous laisse à penser que l’histoire se déroule dans un lieu unique : l’appartement des Lewis.

De plus, Matheson inscrit ses personnages dans un décor daté : le couple est traditionnel dans ses attitudes. La femme fait la vaisselle pendant que son mari lit, elle lui demande son avis donc visiblement c’est lui qui prend les décisions, elle n’ose pas affirmer son opinion. Il nous montre ici un décor propre au XXème siècle.

Des indices permettent de situer plus précisément la scène dans les années 60, époque d’enrichissement de la classe moyenne sans que la télévision soit encore répandue, d’où les rêves de Norma d’« un voyage en Europe » ou d’ « un pavillon en banlieue ». Par ailleurs, le comportement des époux, la mention des bigoudis, renforcent cette hypothèse. Enfin, l’environnement est situé géographiquement: on parle de Long Island.

Mais, dans cet environnement familier au lecteur, apparaît une fêlure qui va créer une tension dramatique. Un élément de fantastique est évoqué : Un homme propose au couple d’appuyer sur un bouton pour tuer une personne à distance et ainsi gagner cinquante mille dollars. Cela nous rappelle le « bouton rouge » du président, ce qui confirme l’époque à laquelle se déroule l’histoire mais rappelle aussi un pacte avec le diable comme dans les contes, et insiste donc sur le côté fantastique de récit.

D’autre part, la tension dramatique est aussi issue de la discorde dans le couple. L’auteur la fait ressortir à travers des dialogues hachés : la femme coupe la parole à son mari afin de tenter de le raisonner « Qu’est-ce que le montant a… » et inversement « J’essaie simplement de te faire comprendre que… », les phrases sont courtes : « Parce que c’est immoral », « laisse tomber » répond Arthur, sans justification.

De plus, le mari utilise beaucoup de monosyllabes : « Ah bon », « Que quoi ? » en guise de réponse face aux nombreuses interrogations de sa femme : « Quand ? », « Qu’est-ce qu’il y a là-dessous ? ».

Ces échanges verbaux brefs, non approfondis, qui ne laissent pas la place aux états d’âmes et aux pensées, montrent un couple qui ne semble véritablement pas se connaître, et qui ne fait aucun effort pour se découvrir intérieurement.

Bien que cette proposition hors du commun, faite par un inconnu, relève du

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