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Le genre du roman

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Par   •  23 Septembre 2021  •  Cours  •  3 230 Mots (13 Pages)  •  262 Vues

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                        Le Genre du Roman

  1. Les origines du genre

Le terme « roman » vient du latin populaire " romacium "  formé à partir de l’adverbe latin " romanice " ( de « romanus » : romain) qui signifie "en langue romaine vulgaire" c'est-à-dire parlée par la population des pays conquis (Gaule, Espagne...) , par opposition au latin proprement dit (à partir du XIe  s.)

Par extension, ce mot (1135) désigne donc un récit en langage populaire, écrit en « roman » ou en ancien français, d'abord en vers (notamment en octosyllabes à rimes plates), puis en prose, adapté des légendes de la littérature latine, puis celte (le cycle arthurien) contant les aventures fabuleuses, galantes ou grotesques de héros mythiques, idéalisés ou caricaturés. Roman allégorique, antique, épique, satirique. Autant la philosophie répudie et rebute les aventures merveilleuses, autant l'ignorance et la superstition les saisissent avidement. De là cette affluence et ce succès universel des romans du Xeet du XIesiècle (Marmontel, Essai sur rom.,1799)

D'Aristote (la Poétique) à Nicolas Boileau (l'Art poétique, 1674), nulle place n'est faite au romanesque dans les arts poétiques, aux côtés de l'éloquence, de la poésie, de la tragédie et de la comédie : le roman semble croître au hasard, dans les espaces laissés libres. Ce développement marginal qui s'intercale entre les genres nobles fait justement l'originalité de l'écriture romanesque.

Le Satiricon est souvent considéré comme le premier roman de l'histoire. Pétrone (30-66) écrit une œuvre qui dénonce les mœurs aristocratiques romaines de l'époque.

  1. Le roman au Moyen-âge

a) Le roman antique constitue une transition entre l'épopée et le roman courtois. Ce genre précurseur est constitué d'une trilogie : Le Roman de Thèbes (1152-1154), le Roman d'Énéas (1156) et le Roman de Troie (1160-1165) de Benoît de Sainte-Maure. Ces œuvres tirent leur nom de l'écriture en langue romane (la langue de « cil qui n'entendent pas la letre » (le latin), pour reprendre la formule de Benoît de Sainte-Maure) de grands textes épiques de l'Antiquité : la Thébaïde de Stace,  l'Énéide de Virgile et des divers récits latins tardifs relatant la guerre de Troie d'après l’œuvre d'Homère. Ils participent de ce mouvement « humaniste », qu'on a appelé la « Renaissance du XIIe siècle », qui sécularise progressivement la culture en la faisant sortir du monastère pour atteindre les couches les plus favorisées de l'aristocratie.

b) Le roman courtois (par référence à la cour)  ou roman de chevalerie est un récit en vers contant les aventures merveilleuses, les amours de héros imaginaires ou idéalisés. L’idéal courtois est relatif à la vie de cour, et mêle les idéaux amoureux, chevaleresques et féodaux. Ce courant correspond à l' époque féodale et attribue une place de choix à la Dame en lui conférant une supériorité sur un amant, nécessairement de rang inférieur, qui se soumet à ses volontés et lui prouve son amour au moyen de différentes prouesses chevaleresques. La soumission du chevalier, du seigneur, à sa dame peut aller jusqu'à l'humiliation, ainsi dans Le Chevalier de la Charrette (1176-1180) de Chrétien de Troyes, Lancelot accepte de monter dans la charrette, ce qui constitue un signe d’infamie, et donc de se déshonorer, pour la reine Guenièvre.

Le roman courtois emprunte essentiellement à la matière de Bretagne : les récits mettant en scène les chevaliers de la Table ronde en quête du Saint Graal (le cycle arthurien : Le roman de Tristan de Béroul qui raconte l'histoire de Tristan et Iseut , Perceval ou le conte du Graal de Chrétien de Troyes, 1180, etc.)

  1. Le roman à la Renaissance

Le roman évolue nettement à la Renaissance et prend le sens d'« œuvre d'imagination en prose, assez longue, qui fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels et fait connaître leur psychologie, leur comportement, leurs aventures ».

Grâce à la diffusion de l'imprimerie (Gutenberg, milieu du XVe s.), le roman bénéficie d'un public plus large qui devient progressivement lecteur plus qu'auditeur.

Rabelais est le maître du genre avec Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), suivis de trois autres Livres (Tiers Livre ; Le Quart Livre ; Le Cinquième Livre). Son œuvre traite dans un registre burlesque les thèmes majeurs de l'humanisme (Philosophie qui place l'homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres valeurs. Mouvement intellectuel qui s'épanouit surtout dans l'Europe du XVIe s. et qui tire ses méthodes et sa philosophie de l'étude des textes antiques.)  : éducation, religion, guerre.

  1. Le roman au XVIIe s.
Le roman pastoral

Les divertissements de cour, les modes et les comportements évoluent et se policent : les spectacles et les arts remplacent les tournois et autres jeux où la violence primait. Apparaît alors un nouveau type de romans, conforme à cette société soucieuse de raffinements (époque marquée par le courant précieux), qui connaîtra un certain succès : le roman pastoral.
Ce genre est illustré par Honoré d'Urfé, avec
L'Astrée (1607) et Madeleine de Scudéry, Clélie, histoire romaine (1654-1660). Il met en scène, dans un territoire imaginaire, des personnages en habits de bergers ou de nymphes dont toute la vie est tendue vers l'amour et l'harmonie. Les hommes, loin d'être pourvus de qualités guerrières, se distinguent par leur noblesse d'âme et leur sensibilité, et tous les personnages rivalisent d'éloquence comme de goût. Les lecteurs découvrent les parcours amoureux des personnages, dans des récits très longs fondés sur le détail des émotions et des progrès faits par les protagonistes sur la « Carte du Tendre ».

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