Le château de Ferney

Ferney :

En 1758, Voltaire achète, dans le pays de Gex (près de Genève), le château de Ferney et s’y installe définitivement. Il y vit entouré de Madame Denis, de ses amis et des habitants de la région. Pour assurer la prospérité du pays, il fait défricher les landes et assécher les marais ; il développe également des affaires de soierie et, en 1775, obtient du ministre Turgot la suppression de la gabelle dans son pays de Gex.

Ferney pourrait faire au jardin de Candide (chapitre 30) si Voltaire y avait vécu en autarcie. Mais ce ne fut pas le cas. Retiré dans son château, Voltaire n’a, paradoxalement, jamais été aussi engagé dans les affaires de son temps. Il se fait le défenseur virulent des victimes de la société. En 1762, il se lance dans « l’affaire Calas » : Jean Calas, protestant toulousain, avait été (injustement) exécuté parce qu’on l’accusait d’avoir assassiné son fils sur le point de se convertir au catholicisme. Voltaire obtient sa réhabilitation en 1765. Il prend aussi la défense de Sirven (1764), du chevalier de La Barre (1765) qui sera tout de même exécuté (on brûle sur son dos un exemplaire de Dictionnaire philosophique de Voltaire), et du comte de Lally-Tollendal (1766).

Durant cette période, Voltaire ne cesse d’écrire : Candide, composé en 1758 et qui obtient un énorme succès en 1759 ; le Traité sur la tolérance (1763) et le Dictionnaire philosophique (publié en 1764, mais commencé depuis 10 ans) ; L’Ingénu (1767) e les contes de L’Homme aux quarante écus et La Princesse de Babylone (1768) ;les Questions sur « l’Encyclopédie » par des amateurs (1770-1772), qui constituent une importante compilation dans laquelle Voltaire fait le point sur ces réflexions… Mais, en 1773, une crise de strangurie (problèmes urinaires) diminue beaucoup sa capacité de travail.

En 1778, âgé de 84 ans, Voltaire revient à Paris ; on célèbre en lui l’auteur dramatique, le conteur et le défenseur des opprimés. Il y meurt le 30 mai de la même année. Mais les querelles se poursuivent après sa mort : dans un premier temps, son inhumation en terre chrétienne est refusée. Finalement, son neveu, l’abbé Mignot, parvient, grâce à d’habiles manœuvres à le faire enterrer dans son abbaye de Scellières (en Champagne). L’Académie française, quant à elle, ne fut pas autorisée à célébrer une messe de Requiem.

Le 11 juillet 1791, le transfert de ses cendres au Panthéon est l’occasion d’une fête révolutionnaire.

À retenir :

Les retraites : Inquiété, emprisonné, Voltaire se retire à Genève, puis à Ferney près de la frontière suisse.

Candide : est publié en 1759 de façon anonyme.

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