Le Survenant

Question : Est-il juste d’affirmer qu’on retrouve dans cet extrait une vision particulièrement moqueuse, voire cruelle, des « habitants »?

Thèse : On présente dans cette extrait une vision moqueuse, voire cruelle des « habitants ». Dans cet extrait, l’auteur se moque du fait que malgré certains principes établis de l’église, les habitants dérogent à ces règles sous prétexte d’être nécessaire.

Preuve : «Une noce au presbytère! Jamais mots ne furent moins faits pour être accolés. On voit là une antithèse qui sentirait l’huile si elle n’était amenée naturellement par la force des choses.»

Explication : À cette époque il était mal vu d’inclure l’église aux activités dites impures des habitants et pourtant on constate que le curé lui-même, malgré ces principes religieux, croit qu’il peut être autrement. Donc, que les noces de Marie-Calumet et de Narcisse peuvent avoir lieu dans la paroisse, car ils ne peuvent faire autrement puisqu’ils vivent dans la paroisse et un mariage sans noce est inconcevable. La fête doit donc passer avant les principes religieux.

Antithèse : Dans cet extrait, les habitants sont présentés comme des êtres bon enfants et attachants.

Preuve : «Marie Calumet eût bien désiré servir elle-même ce raps de noce, mais on lui fit comprendre, quoique difficilement, que ce n’eût été convenable.»

Explication : Marie Calumet en femme de foyer exemplaire et qui suit bien le modèle de la femme de l’époque qui s’occupe de tout dans le foyer, se sent un peu mise de côté et inutile sans mettre la main à la tâche. Son besoin de travailler étant si grand, la situation la place dans une position d’impuissance face à ce qui se passe, ce qui la rend d’autant plus attachante.

Synthèse : Finalement, il possible d’affirmer que dans cet extrait on la vision des habitants est moqueuse et même cruelle. On remarque que sous les airs outrés des habitants face à la célébration d’une noce dans une paroisse, se cachent une envie ridicule et exagérée d’y être invité.

Preuve : «Chacun prétextait une affaire quelconque chez le curé, avec le dessein secret de recevoir une invitation. Certains poussèrent l’intrigue jusqu’à payer leur dîmes arriérées.»

Explication : Le besoin de s’identifier et de faire réellement parti de la paroisse est si grand à l’époque que tous les moyens sont bons pour y parvenir. On se moque d’ailleurs du fait que faire partie de ces noces si critiquées par les paroissiens eux-mêmes, est si important qu’on est prêt à tout pour cette chance, qu’on ose même aller chez le curé sans raison importante et pire encore, de payer la dîme à l’avance afin d’être dans les bonnes grâces du curé.

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