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Le Soulier De Satin, Scène Première, Première Journée. Commentaire Composé De La Tirade De L'annoncier

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Par   •  26 Février 2013  •  820 Mots (4 Pages)  •  3 763 Vues

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Paul Claudel est un dramaturge, poète et symboliste français du début du XXème siècle. Sa vie a été marquée à dix-huit ans par une conversion au catholicisme qui était la religion pratiquée par ses parents.

En 1929, il créa le soulier de satin, pièce de plus de dix heures dont l’action s’étend sur une vingtaine d’années, jouée pour la première fois en intégralité cinquante ans après sa création. Il s’agit de l’histoire d’un amour contrarié, avec une forte tonalité mystique. Claudel s’éloigne de la tragédie classique par l’absence d’unités de lieu, de temps et d’action ; il a pour cela découpé sa pièce en journées plutôt qu’en actes et il a créé « le verset claudélien » alors que la tragédie classique utilise le vers.

Dans cet extrait, un personnage spécifique, l’Annoncier, lors d’un long monologue, présente la première scène de ce drame espagnol. Ainsi nous montrerons comment Claudel implique le spectateur dans sa pièce, le laissant tantôt passif ou au contraire le faisant participer activement.

Le spectateur n’a aucun choix car l’Annoncier lui impose sa représentation de la scène. En effet, dans l’avant-propos, Claudel a souhaité que sa pièce soit interprétée dans un décor très dépouillé (« un bout de corde qui pend, une toile de fond mal tirée et laissant apparaître un mur blanc […] sera du meilleur effet. »). Mais Claudel craignant peut-être que les spectateurs soient désarçonnés par l’absence de décor, introduit un personnage spécifique, l’Annoncier, qui va présenter scène et décor.

C’est un drame qui s’offre aux yeux du spectateur grâce à différents procédés : un registre réaliste et technique dans la description de l’épave du navire (« ses vergues », « ses agrès », « ces canons », « ces écoutilles »), le champ lexical de la guerre (« mât tombé », « pirates », « canons culbutés », « sang », « cadavres ») et une énumération destinée à accentuer l’image du drame qui s’est produit (« l’idée de ce mât, […] de ces canons culbutés, de ces écoutilles ouvertes, de ces grandes taches de sang et de ces cadavres partout »).

L’Annoncier va aussi nous situer le cadre de l’action en utilisant des techniques dignes du cinéma. L’Annoncier part d’un point en plein « Océan Atlantique », à proximité de l’Equateur et se rapproche de plus en plus de la scène qu’il vient de nous décrire. C’est comme s’il effectuait un véritable zoom pour arriver sur cet homme seul et perdu entre l’immensité de l’océan et l’immensité du ciel (« Toutes les grandes constellations de l’un et de l’autre hémisphère », « la Grande Ourse », « la Croix du Sud »). Il renseigne aussi le spectateur sur l’époque du drame, en faisant appel non à son imagination mais à sa culture. Il s’agit d’un bateau de guerre à voile (« canons », « mât », « vergues ») au moment des attaques de « pirates anglais » contre les navires espagnols qui venaient du nouveau monde découvert en 1492. Il s’agit donc des XVIème et XVIIème siècles. L’Annoncier se comporte comme un narrateur avec des descriptions très réalistes et le spectateur pourrait être comparé à un lecteur.

Mais il s’agit de théâtre. L’auteur, à travers le personnage de l’Annoncier, implique activement le spectateur. Dès

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