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Le Rouge Et Le Noir, Stendhal

Dissertation : Le Rouge Et Le Noir, Stendhal. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Juin 2014  •  1 783 Mots (8 Pages)  •  1 999 Vues

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Stendhal – Le Rouge et le Noir – p 84/86

Problématique → Comment la présentation de Julien, à travers la violence du conflit qui l'oppose à sa famille, nous permet-elle d'entrevoir le futur chemin qu'il va suivre ?

Plan

I- Décalage entre Julien et son milieu d'origine

a)Julien et son père : un jeu d'opposition

-Dans un premier temps on découvre Julien à travers les indications que l'on a sur sa famille. On observe qu'il est l'exact opposé de son père (et aussi de ses frères).

-La famille est issue d'un milieu modeste. Ex : ''usine'' (l-1), ''hangar'' (l-7), ''scie'' (l-4), ''machine'' (l-42) → des éléments qui évoquent le travail manuel et physique. Un mode de vie qui pèse sur Julien, qui l'oppresse (avec deux « p »), dans lequel il ne se reconnaît pas. Il s'y évade par la lecture : « l'attention que le jeune homme donnait à son livre » (l-14)

-Son père est un être autoritaire, brutal et violent, on le remarque à sa voix, à la violence du ton qu'il adopte : « voix de stentor » (l-1) « terrible voix de son père »

→ on le remarque aussi par les manifestations de sa violence physique : « un coup violent » (l-18)

=> Julien est victime, il est faible, se fait battre, il subit les coups. En même temps, c'est un être sensible (l-36) et passif, à l'inverse, son père est un homme d'action, qui ne laisse pas de place au compromis, il est présenté comme une force de la nature : « malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l'arbre soumis à l'action de la scie » (l-17)

→ Quant à Julien, il présente des qualités féminines : ''grande pâleur'' (l-60) ''svelte '' (l-58) ''délicats'' (l-52) « légèreté'' (l-58) .. qui contrastent avec la virilité de sa famille de bûcherons

→ Julien n'est pas dans son élément

b) Les frères : des êtres déshumanisés

-Les frères travaillent dans l'entreprise du père, chacun y a son rôle. Stendhal nous présente des êtres déshumanisés : « espèces de géants » (l-2) ; ils n'ont aucune particularité, et agissent en robots : « suivre exactement la marque noire »

-  « chaque coup de leur hache en séparait » → leurs gestes sont mécaniques

''géants '' → ils apparaissent comme des créatures irréels : « séparait des copeaux énormes »

→ ils sont grands et forts, dévoués à leur travail et ne ressentent aucune émotion, tels des automates

# Julien est faible et sensible, il pleure, souffre et exprime son chagrin, tel un humain

« descends animal » (l-41) → pour le père, c'est Julien qui apparaît comme non-humain, les rôles sont inversés selon le point de vue.

Transition : Deux univers qui se côtoient et qui ne se comprennent pas, qui ne peuvent pas communiquer, s'entendre. C'est par un ensemble de contrastes que Stendhal fait ressortir les différences qui opposent Julien sa famille.

II-Un être différent

a) L'impossibilité de communiquer...

-Julien est non seulement différent du reste de sa famille, mais en outre, aucune entente entre les deux parties ne semble envisageable :

→ l-18 : le recours à la violence indique l'incapacité à régler les problèmes par le dialogue, la discussion ou la réflexion.

→ origine de l'énervement du père Sorel :

Dans un premier niveau de lecture, parce que Julien désobéit, déserte son poste.

Dans un second niveau de lecture, parce que le père voue une haine presque viscérale envers son fils et ce qu'il incarne et ce qu'il n'incarne pas (la faiblesse vs la force, l'activité spirituelle vs l'activité physique, etc.) l-10 : « rien n'était plus antipathique...»

→ Le père Sorel est un rustre, portrait un peu caricatural, mais révélateur de ce que pouvait être un bûcheron de province au XIXe siècle (cf ce qui a été dit en introduction : « le roman est un tableau de la société française sous la Restauration)

→ Il considère la lecture comme la pire des hérésies, pour lui, c'est une ''manie'' (l-12) => il réduit l'acte de lire à une habitude étrange, cela démontre toute son incompréhension face à la passion de son fils, il estime cela inconcevable avec le métier de bûcheron. Au début de l'extrait, le vieux Sorel cherche Julien partout sans le trouver : « chercha vainement » (l-7) « ce fut en vain » (l-14) → cela peut symboliser non seulement cette impossibilité de communiquer qui caractérise cette relation père-fils, mais également le manque d'homogénéité de la société en 1830 (les ''intellectuels'' ne se mêlaient pas aux ''gens du peuple'')

b)... pour deux mondes incompatibles

-Aucun échange n'est donc possible entre Julien et son père, leur conflit est violent, ils se détestent et se vouent tous deux une haine mutuelle, en particulier pour ce que l'autre est et représente. Ex :

Le père traite Julien de ''paresseux'' (l-25) → une activité spirituelle est donc considérée comme paresseuse ; dans la religion catholique, la paresse est un des sept péchés capitaux, et pour le père, Julien a péché de naissance (l-11) : « il aurait peut-être pardonné à Julien sa taille mince », évocation ici du pardon, la grande faute de Julien n'est pas de ne pas faire son travail à la scierie, mais de ne pas être né à l'image du père, ni à celle des frères.

-l-12 : « si différente » → cette différence et cette paresse, cela implique que Julien n'y mette pas du sien pour forcer sa nature, et le père

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