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Le Romantisme

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Par   •  22 Avril 2013  •  2 706 Mots (11 Pages)  •  756 Vues

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Le Romantisme

Le Romantisme est le premier grand chapitre de l’histoire littéraire du XIXe siècle, « la grande révolution littéraire moderne » , une remise en question de la doctrine classique relative à l’intemporalité et à l’universalité des valeurs littéraires et l’affirmation de valeurs spirituelles nouvelles, exprimant un phénomène de civilisation beaucoup plus vaste, une transformation globale des mentalités et des sensibilités, qui a profondément marqué la vie intellectuelle en France, la littérature et les arts.

L’esprit romantique, dont la littérature constitue le reflet privilégié, est le signe d’un changement profond dans la représentation que l’homme se fait de lui-même et de ses rapports avec le monde, une nouvelle conception sur l’individu, la société et l’histoire, mais aussi une manière originale de penser et de sentir, de vivre et de s’exprimer.

Cette extraordinaire effervescence spirituelle et artistique que fut le romantisme est l’œuvre des générations qui ont vécu les grands bouleversements historique de la fin du XVIIIe siècle, la Révolution de 1789, l’Empire avec ses guerres, ses victoires et ses défaites, les mouvements révolutionnaires de la première moitié du XIXe siècle. Tout comme la Révolution française de 1789 pour la vie sociale et politique, le romantisme a proclamé la liberté dans l’art, pour briser les conventions devenues tyranniques et pour instaurer les droits de l’individu.

Mais la sensibilité et la pensée romantique s’affirment beaucoup plus tôt, au siècle des Lumières, où « esprits éclairés » et « âmes sensibles » coexistent au sein d’un même espace mental, quelquefois chez le même individu, qui se trouve pris entre deux exigences contradictoires qui se disputent en lui la prédominance.

Il y avait bien dans l’espace mental des Lumières certains éléments dont la fusion allait constituer l’esprit romantique, une sensibilité, qualifiée de préromantique par certains historiens de la littérature. L’attention accordée aux forces de l’affectivité, du désir, de la passion, à la sensibilité préférée aux certitudes de la raison et de la science, la confusion du rêve et de la réalité, l’exaltation du moi, la communion avec la nature et le cosmos, l’expérience du mal de vivre, de la nostalgie, de la mélancolie, les thèmes du génie et du sublime – tous les éléments de ce qu’on appelle au XIXe siècle le romantisme sont présents dans la littérature et les arts du siècle précédent. Mais au XVIIIe siècle les valeurs romantiques, si conscientes qu’elle puissent être déjà de leur spécificité, sont refoulées en position de récrimination et de protestation, en position de dépendance. La fusion de ces éléments, l’avènement du romantisme proprement dit, qui régira à son tour le style culturel de toute une époque, n’a été possible que par un effet de choc, lié au renouvellement de la situation d’ensemble après la Révolution de 1789.

Une mutation globale du sens du réel et des possibilités de le changer, intervenue après la Révolution de 1789, le renouvellement du statut ontologique de l’être humain et des conditions de son existence ont grandement contribué à orienter le romantisme français et européen vers la réalité, envisagée dans ses dimensions historiques et sociales. La conscience de vivre une période de crise, d’appartenir à une société incapable de résoudre les graves questions sociales et d’assurer le bonheur des hommes, la justice et la liberté, a fait naître un sentiment de malaise, de mécontentement et d’insatisfaction, que les générations romantiques, celle des aînés et celle de 1830, ont exprimé de manière différente.

Lorsqu’on parle du « mal du siècle » romantique on est tenté d’évoquer aussitôt les lyriques, les analystes de la conscience douloureuse de soi et on pense plutôt à René, à Obermann, à Octave de La Confession d’un enfant du siècle et à d’autres « enfants du siècle ». Mais le phénomène est bien plus complexe, il illustre une crise spirituelle où l’incidence de certaines causes générales sur chaque cas particulier exige une analyse attentive.

En 1836, dans La Confession d’un enfant du siècle, Musset essaiera de trouver les causes profondes de cette « maladie morale abominable » dont il avait été atteint lui-même dans sa jeunesse, avec toute la génération « ardente, pâle, nerveuse » née pendant les guerres de l’Empire. Après la chute de Napoléon, cette jeunesse désireuse de grands exploits ne rencontrait que « de pâles fantômes, couverts de robes noires », qui traversaient les campagnes et, avec des parchemins usés, chassaient les habitants des maisons ; de tous côtés revenaient des hommes tout tremblants de la peur qui les avait pris à leur départ, vingt ans auparavant, et tous réclamaient et discutaient. Le roi de France regardait ça et là « s’il ne voyait pas une abeille dans ses tapisseries » (allusion à l’abeille qui était l’emblème de Napoléon), et satisfaisait leurs requêtes. Quand les jeunes gens voulaient agir, on leur répondait : « Faites-vous prêtres ». Le mot « liberté » était proscrit. Le présent était couvert du « manteau des égoïstes », pâle et mesquin, hypocrite. Un sentiment de malaise inexprimable commença donc à fermenter dans tous ces jeunes cœurs », écrivait Musset, un sentiment de désenchantement et de désespérance.

Mais si telle fut la réaction de certains écrivains, relativement peu nombreux, dont quelques-uns portés par leur tempérament même (comme Musset ou Nerval) à l’isolement et à la mélancolie, d’autres – et ce sont les plus importants – transformèrent ce même mécontentement en une révolte, révolte prométhéenne, ils devinrent plus attentifs aux commandements de l’histoire et se sentirent solidaires avec leur temps, avec les forces qui luttaient pour le progrès, ils se sentirent responsables pour le sort de l’humanité entière. Car au début d’une ère de frustration en même temps que de vouloir-vivre, le mal du siècle signifie non seulement aliénation, mais aussi prise de conscience des problèmes d’une société nouvelle.

Après le Révolution de Juillet 1830, les écrivains deviennent plus sensibles au caractère contradictoire de l’évolution de la société capitaliste, à l’iniquité sociale, ils s’interrogent passionnément sur le sens de l’histoire et de l’avenir de l’humanité.

L’année 1830 marque un tournant dans l’histoire du romantisme français, autant sur le plan littéraire que sur le plan de sa philosophie sociale. Durant cette deuxième période du mouvement romantique, les discussions théoriques cessent presque complètement,

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