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Le Roman Grec

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Par   •  29 Mai 2013  •  1 623 Mots (7 Pages)  •  870 Vues

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Caractéristiques [modifier]

Motifs de l’action

Le trait commun unissant les différentes œuvres est l'amour contrarié : deux jeunes amoureux sont séparés avant ou peu après leur mariage, sont tourmentés par le sort et se retrouvent finalement, après maintes tribulations (tempêtes, naufrages, enlèvements par des pirates, captivité, rivalités amoureuses, morts apparentes, reconnaissances, etc.).

Techniques narratives une composition ingénieuse, visant à maintenir éveillée l’attention du lecteur, notamment par un début in medias res, comme dans l’épopée, et par de nombreux retournements de situation, dotant le récit d’une dynamique soutenue ;

une unité d’action qui vertèbre le texte, malgré la possibilité de développer des histoires secondaires, comme autant de branches rattachées à ce tronc central ;

une recherche de vraisemblance : l’action ne multiplie pas les prodiges ; les actions humaines sont cohérentes d’un point de vue psychologique ; on s’intéresse également à une description relativement précise des lieux où se déroule l’action.

Cosmovision

Les romans grecs établissent une opposition nette entre des héros parfaits et un monde violent, presque chaotique. Les héros, image d’une humanité idéale, se caractérisent aussi bien par leur beauté prodigieuse que par leur courage, leur éloquence et surtout leur vertu uniques. Face aux agressions constantes d’un monde hostile, ils agissent peu. Tous leurs efforts tendent à préserver la pureté de leur amour et notamment à rester chastes. La représentation du monde se développe donc depuis un point de vue hautement moraliste, qui inclut souvent des considérations religieuses.

Inspiration orientale [modifier]

Des recherches, notamment celles de Graham Anderson1, ont montré que les romans grecs, « loin d’être un produit de la seconde sophistique (c’est-à-dire de l’époque hellénistique et romaine de la littérature grecque) sont en fait le traitement par les Grecs de l’un des stocks d’histoires et de récits les plus anciens du bassin oriental de la Méditerranée. » Il existe ainsi des correspondances notables entre Daphnis et Chloé et un conte sumérien, « le rêve de Doumouzi » (sous sa forme babylonienne : « Tammuz »). Par exemple, la scène où Daphnis essaie d’apprendre l’amour à Chloé en lui faisant observer les animaux est déjà dans le rêve de Doumouzi2.

Résurgences postérieurs du roman grec [modifier]

À l'époque byzantine [modifier]

À Byzance, les romans grecs n'ont jamais cessé d'être lus et appréciés, comme en témoignent, entre autres, la Bibliothèque du patriarche Photius (milieu du IXe siècle) et l'encyclopédie de la Souda (Xe siècle). Au XIIe siècle, une résurgence du genre s'est produite, dans les milieux lettrés, dont on conserve une œuvre en prose (Hysmine et Hysminias d'Eustathe Macrembolite) et trois en vers (Rhodantè et Dosiclès de Théodore Prodrome, Drosilla et Chariclès de Nicétas Eugenianos et, seulement par fragments, Aristandre et Callithée de Constantin Manassès). La première notamment a connu un vif succès en Occident à partir du XVIe siècle.

À partir de la Renaissance [modifier]

Causes du renouveau du genre

Malgré son nom, le « roman grec » est aussi un des genres principaux de la littérature européenne des XVIe et XVIIe siècles, notamment en Espagne. Deux facteurs principaux peuvent expliquer cette résurgence.

D’une part, la redécouverte des Éthiopiques au XVIe siècle coïncida avec le rejet par les Humanistes de la prose de fiction cultivée jusqu’alors, et en particulier du roman de chevalerie.

Une critique esthétique, tout d’abord : les romans de chevalerie présentaient un manque criant de vraisemblance (cf. les exploits prodigieux des chevaliers, la magie, etc.) ; l’unité d’action leur faisait par ailleurs souvent défaut ;

Une critique morale, ensuite, fondamentale : plus encore que le reste de la littérature de fiction (déjà discréditée par la condamnation de Platon qui, dans la République, avait exilé les poètes de sa Cité idéale, au titre de menteurs), les romans de chevalerie étaient largement censurés par les humanistes. Selon eux, ils constituaient non seulement des divertissements sans utilité, et donc une perte de temps ; par leur contenu licencieux, voire explicitement érotique, ils représentaient aussi une menace directe pour la moralité des lecteurs.

Face à ces romans de chevalerie, la haute tenue morale, la vraisemblance et la qualité stylistique des Éthiopiques présentaient donc un attrait évident. C’est ce qui ressort clairement de la préface de Jacques Amyot précédant sa traduction de l’œuvre d’Héliodore (1584).

D’autre part, la redécouverte des Éthiopiques coïncida elle-même avec celle de la Poétique d’Aristote, ce qui contribua à imposer Héliodore comme un modèle à imiter pour les prosateurs des XVIe et XVIIe siècles. En effet, dans les fragments conservés de la Poétique, Aristote n’envisage que trois genres littéraires : l’épopée, la tragédie et la comédie. La prose de fiction n’entrant dans aucune de ces catégories, elle souffrait d’un manque de légitimité. Toutefois, de nombreux aspects des Éthiopiques s’accordaient à la définition de l’épopée telle qu’elle apparaissait dans les analyses

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