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Le Personnage De Roman

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Par   •  19 Avril 2015  •  898 Mots (4 Pages)  •  774 Vues

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L’épopée, long poème narratif en vers qui chante les exploits de héros, est sans doute l’ancêtre du roman, apparu plus tard dans l’Antiquité. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère sont les oeuvres paradigmatiques, socles de la culture occidentale qui mettent en scène l’inépuisable mythologie gréco-romaine. Par définition le héros est mi-homme mi-dieu, hors norme. L’épopée et le registre épique reposent sur une amplification de la réalité. Ils donnent aux héros une dimension surhumaine et aux actions une grandeur extraordinaire. Comme ce registre recourt volontiers au merveilleux, il s'oppose au registre réaliste, qui cherche une représentation fidèle du réel.  A partir du IIème siècle ap. JC connaît la vogue des premiers romans grecs. Le sujet en est toujours l’amour entre deux jeunes gens qui se perdent, puis se retrouvent après de nombreuses péripéties qui les mènent dans plusieurs endroits ou pays : citons Leucippé et Clitophon d’Achille Tatius, Daphnis et Chloé de Longus ou, pour les latins, L’Ane d’or ou les Métamorphoses d’Apulée.

II. CARACTÉRISATION DU PERSONNAGE  « [L]a notion de personnage est solidement ancrée dans la théorie narrative, dans la mesure où le récit ne saurait être une mimesis d’actions sans être aussi une mimesis d’êtres agissants » écrit Paul Ricoeur dans Temps et récit. Le roman, genre mimétique, offre le spectacle de personnages qui, toute création formelle qu’ils sont, s’apparentent peu ou prou à des personnes.

 Or pour produire cette illusion de la vie, le personnage exige d’être caractérisé. Cette caractérisation recouvre des formes variées, mais il semble bien que le nom constitue l’impératif catégorique du personnage; il est, dit Roland Barthes, « le prince des signifiants ». La notion de personnage éponyme illustre cet impératif. C’est aussi à l’aune de ce présupposé qu’on mesure l’originalité de certains textes dans lesquels le personnage ne possède qu’un prénom, une initiale, un sobriquet… Alors qu’il achève L’Éducation sentimentale, Flaubert apprend qu’il existe une famille Moreau à Nogent-sur-Seine. Il refuse cependant de changer le nom de son héros : « Un nom propre est une chose extrêmement importante dans un roman, une chose capitale. On ne peut pas plus changer un personnage de nom que de peau. » écrit-il à L. Bonenfant, le 13 août 1868.  Le nom confère donc une identité au personnage, l’inscrit dans une généalogie, le rend membre d’une famille et constitue aussi un marqueur social (la Princesse de Clèves dont, naturellement, on ignore le prénom), mais il se charge aussi de valeurs symboliques (l’onomastique chez Louis-Ferdinand Céline par exemple, dans son roman autobiographique Voyage au bout de la nuit). Pour lui donner vie, l’écrivain inscrit également le personnage dans une époque, un milieu social, une famille. Le cadre référentiel du roman contribue donc à créer l’illusion. On parle de description métonymique chez Balzac pour rendre compte de cet effet de miroir qui s’établit entre le personnage et le milieu dans lequel il évolue.

III. INDIVIDUALISATION DU PERSONNAGE

 Mais il faut attendre le XVIème siècle pour que le roman adopte les caractéristiques que nous connaissons encore aujourd’hui : une oeuvre en prose assez longue qui met en scène des personnages

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