Le Parfum

Jean-Baptiste Grenouille est doté d’une forte ambivalence, étant inquiétant et fascinant à la fois. Il est tour à tour génie ou démon. Il n’a pas d’odeur mais possède un odorat surdéveloppé et aura vécu toute sa vie dans l’incertitude et la violence avec comme seul but, la création d’un parfum parfait qui le mènera à la mort. Grenouille dispose de multiples facettes, qui évoluent au cours du roman. Possédant des tares physiques occasionnées par la maladie et des accidents, son instinct de survie lui confère une aura surnaturelle.

Jean-Baptiste Grenouille est bien le héros au sens de principal personnage du roman mais il est décrit à la fois comme un être génial et abominable. Un héros se distingue normalement par des qualités et suscite l’admiration. Or, dans le roman, ce héros provoque chez les personnes qu’il rencontre une répugnance instinctive. Sa laideur qui va en s’empirant n’est-elle pas contrebalancée par l’absence d’odeur corporelle ? Ses traits négatifs sont accentués par le fait qu’il est dénué de tout sentiment d’empathie envers son prochain et devient un véritable prédateur. Souvent comparé à une tique, Grenouille peut être associé à un anti-héros. Toutefois, la richesse du roman est mise en lumière par les traits positifs de ce personnage dont le principal est son odorat extraordinaire. Jean-Baptiste Grenouille est également un être intelligent et résistant et s’oppose ainsi à la médiocrité de ses contemporains.

Aussi, la naissance, la vie et la mort soulignent le tragique de la destinée de ce personnage qui fait figure de victime. Privé d’amour et d’odeur dès sa naissance, Grenouille est absent d’identité.

« Héros, ou anti-héros ? ». Le personnage de Jean-Baptiste Grenouille échappe à cette distinction manichéenne, et c’est ce qui fait son attrait. »

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