Le Mouvement Des Lumières

Le mouvement des Lumières.

La métaphore de la lumière désigne le mouvement intellectuel critique, la floraison d’idées nouvelles qui se propage en Europe tout au long du XVIIIème siècle. Les savants, les artistes, les écrivains ont la volonté d’éclairer les hommes par la raison : ils désirent lutter contre les préjugés, les superstitions, et les anciennes croyances absurdes. Les Lumières contribuent énormément à une transformation profonde de la société au XVIIIème siècle.

I) Histoire du mouvement.

En 1715, après la mort de Louis XIV se forme un vaste mouvement littéraire et culturel européen, grâce à la libération du pouvoir qui permet la multiplication des cafés, des journaux, des salons littéraire…

1) L’essor de l’esprit critique.

Le mouvement des Lumières prend naissance à la fin du 18ème siècle, à partir d’une nouvelle forme de raisonnement, à la fois chez les scientifiques comme Newton, les philosophes comme Locke, mais aussi chez les historiens et les écrivains. S’appuyant sur l’expérimentation et l’analyse critique, Fontenelle dénonce ainsi la croyance aux miracles, tandis que le Dictionnaire historique et critique de Bayle lutte contre les préjugés.

2) L’engagement de l’écrivain philosophe.

Dans la première moitié du XVIIIème siècle, les œuvres de Montesquieu et de Voltaire défient la censure en multipliant leurs attaques contre la monarchie absolue et le pouvoir de l’Eglise. A partir de 1749, le mot « philosophe » désigne ceux qui partagent le même idéal de diffusion des connaissances, la même confiance en la nature de l’homme, le même espoir de renouvellement social. De 1751 à 1772, L’Encyclopédie de Diderot de d’Alembert répond à cette ambition de favoriser le progrès des esprits et des mœurs. En 1762, le Contrat social de Rousseau propose aux citoyens une nouvelle organisation politique fondée sur la notion de contrat entre les hommes et le pouvoir.

3) Le triomphe des Lumières.

En 1776, la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis fonde une société basée sur la liberté et l’égalité de tous. Sous le règne de Louis XVI, des hommes politiques comme Turgot ou Necker tentent d’appliquer les réformes inspirées par les écrivains philosophes. Leur échec conduit à la Révolution française en 1789, qui voit le triomphe des Lumières. L’exemple du mathématicien et député Condorcet en témoigne.

II) Grands principes et thèmes essentiels des Lumières

1) Les combats des Lumières pour la liberté :

C’est sur le terrain des libertés, de la lutte contre l’arbitraire que les Lumières ont mené leurs principaux combats :

∙ Contre l’arbitraire : La critique des Lumières s’attaque aux manifestations jugées les plus insupportables de l’absolutisme monarchique, et particulièrement à la puissance de l’appareil policier. Depuis 1679 en Angleterre, personne ne peut être inculpé sans avoir été déféré dans les 24 heures devant un juge qui doit notifier le motif précis de l’arrestation et laisser l’inculpé choisir son avocat. Rien de tel dans les monarchies absolues.

∙ Contre la torture : Les scandales qui éclatent sensibilise l’opinion sur les problèmes de la justice et de son organisation, lente, coûteuse, et influençable jusqu’à commettre les pires erreurs sous la pression des préjugés. De même, on s’indigne du caractère atroce de la procédure pénale. Avec le juriste italien Beccaria s’impose l’idée d’une justice qui n’utiliserait plus la « question », c’est-à-dire la torture, pour extorquer des aveux des accusés ; une justice devenue impartiale, qui proportionnerait les châtiments aux fautes démontrées, sans cruauté ; une justice qui ne donnerait plus l’horrible spectacle de l’écartèlement.

∙ Contre l’intolérance : Dans l’Europe du 18ème, la question religieuse reste l’enjeu brûlant. Les différentes confessions affirment toutes en effet la même prétention à l’universalité et à l’exclusivité. De plus, partout prévaut le modèle de la religion d’Etat (catholique ou protestante) imposée à tous les habitants et tolérant difficilement la présence des étrangers de confessions différentes. Face à l’intolérance et aux persécutions religieuses, les Lumières vont mener un combat passionné : prison, exil, excommunication les menacent. Le plus incendiaire de tous est Voltaire, dont ni la prison ni les autorités n’ont raison de son insolence.

∙ Contre les discriminations : L’appel à la tolérance n’est pas une apologie de la différence. Il ne s’agit pas de faire reconnaître juridiquement des particularismes, mais bien plutôt de faire disparaître les différences légales : les philosophes des Lumières sont universalistes. Leur lutte contre les discriminations repose sur la conviction de l’égalité naturelle du genre humain. Pour eux, les préjugés historiques ont perverti l’être original de l’homme. D’où le souci d’abolir les situations d’exclusion des marginaux, malades, pauvres ou des fous, dans lesquels le christianisme voyait au contraire le signe du pêché originel.

∙ Contre l’esclavage : Egalité de l’homme primitif, universalisme de l’humanité, ces deux principes conduisent à dénoncer l’esclavage des noirs. Cette même conviction de l’égalité naturelle du genre humain conduit à condamner la société d’ordres de l’Ancien Régime.

∙ Pour la liberté d’entreprise et de commerce : Toute la pensée des Lumières repose, au fond, sur une conception de l’homme qui place au premier plan l’utilité : par nature, l’homme recherche son intérêt, moteur de sa perfectibilité et sa sociabilité ; mais des groupes d’intérêts particuliers, les tyrans, les prêtres, les amateurs qui vivent de la traite des noirs, les charlatans qui profitent de la crédulité ont détourné la masse des gommes de leur intérêt bien compris, celui où l’intérêt individuel n’est pas contradictoire avec l’intérêt collectif.

2) Les thèmes essentiels du mouvement des Lumières :

Le regard de l’Autre : L’écrivain philosophe fait découvrir au lecteur ses préjugés à travers le regard qu’un étranger porte sur la société européenne.

L’égalité et la justice : L’esprit critique s’exerce

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