Le Mariage De Figaro

Introduction : La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes et en prose de Beaumarchais, écrite en 1778 et publiée en 1785. Elle est la seconde œuvre de la trilogie de Beaumarchais, précédée par Le Barbier de Séville et suivie de La Mère Coupable. L’action du Mariage se déroule trois ans après celle du Barbier et reprend les mêmes personnages en l’occurrence le Comte Almaviva, Rosine devenue la Comtesse et le valet du Comte, Figaro. Celui-ci est à présent au service du Comte dans son château d’Andalousie et est sur le point d’épouser Suzanne, la femme de chambre de la Comtesse. Mais son maître a jeté ses vues sur Suzanne et souhaite rétablir le droit de cuissage. Dans la scène 5 de l’acte III, Figaro vient juste de surprendre le monologue du Comte dans lequel il révèle ses avances à Suzanne. Pour la première fois depuis le début de la pièce, le valet et son maître se retrouvent seuls. Débute alors une joute verbale entre les deux personnages, le Comte souhaitant savoir si Figaro a connaissance de son intrigue amoureuse avec Suzanne. LECTURE EXPRESSIVE DU TEXTE

Reprise de la problématique donnée : Exemple : Le valet est-il le maître du jeu dans cette scène ?

Après avoir analysé la joute verbale entre Figaro et le Comte, nous dégagerons de cette scène une satire sociale.

I) La joute verbale

1. La relation maître-valet

• Relation maître/ valet : jeu de vouvoiement/tutoiement › « Monseigneur » (ligne 3), deuxième personne du pluriel : « vous » (lignes 22, 24, 28, 35) / deuxième personne du singulier : « tu » (liges 4, 25, 54) › respect du valet envers son maître

• Ligne 1 : didascalie « radouci » › adjectif montrant que le Comte veut persuader Figaro

• Nombreuses questions / réponses : joute verbale entre le Comte et Figaro › évolution du rôle du valet au théâtre qui prend la parole ici à l’égal de son maître et n’est plus uniquement qu’un confident (tragédie) ou un élément assurant le comique (chez Molière par exemple)

• Mais esquives de la part des deux personnages : reformulations (lignes 26, 28), aposiopèses (lignes 25, 45) exprimant une gêne du Comte, diversion avec la tirade du « God-dam » par Figaro

• Ligne 32 : exclamation › agacement du Comte › relation maître/valet devient belliqueuse, le Comte en vient à s’adresser à Figaro comme à un ennemi (›duel)

• Ligne 38 : phrase nominale « A mon tour maintenant » › le valet inverse les rôles et se rend supérieur à son maître › Figaro = maître du jeu et du dialogue

2. Figaro domine l’échange

• Répartition espace de parole : Figaro domine surtout à partir de la ligne 9 (deux tirades, lignes 9 à 18 et lignes 48 à 53) › poids de la parole du valet dans l’échange verbal + débats à propos de sujets à caractères sérieux et intellectuels (la linguistique et la politique) › intelligence du valet

• Ligne 20 : aparté › verbe modal « crois » › Figaro en sait davantage que son maître + « travaillons-le un peu » › première personne du pluriel › Figaro se joue de son maître et prend à parti le public dans cette scène ›› scène comique

• Lignes 25-26 : Figaro reformule la réplique du Comte › vivacité d’esprit du valet

• Procédés argumentatifs : questions rhétoriques (lignes 33, 35, 44), concessions (ligne 24 : Figaro concède l’argument du Comte puis le connecteur d’opposition « mais » introduit la riposte du valet qui confronte le Comte à la réalité : « vous êtes infidèle »), exemples à valeur d’argument (tirade du God-dam) › valet intelligent

• Ligne 57 : aparté « Suzanne m’a trahi » › PC : constat › le Comte ne comprend qu’à la fin de l’extrait que Figaro connaissait ses intentions (verbe « entends ») malgré l’insinuation sur son infidélité (ligne 24) ›› Comte ridiculisé, Figaro vainqueur de cette joute verbale

• Ligne 58 : verbe « enfile » › enfiler = action de passer son épée à travers le corps de quelqu’un › victoire finale de Figaro qui a déjoué les

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