LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le Mariage De Figaro

Dissertation : Le Mariage De Figaro. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Mai 2014  •  1 794 Mots (8 Pages)  •  1 999 Vues

Page 1 sur 8

roblématique de l’objet d’étude :

Le genre théâtral occupe une place singulière dans la littérature parce qu’il est à la fois texte et spectacle. Le texte de théâtre est écrit pour être représenté, c’est à dire incarné dans une parole vivante (la voix et la diction de l’acteur) et traduit visuellement. Cette spécificité suggère un mode de lecture particulier. Le lecteur est invité à s’imaginer spectateur pour percevoir le texte dans toutes ses implications. Car c’est seulement par sa "mise en scène" que l’œuvre dramatique acquiert une signification définitive.

Par ailleurs, ce processus de transposition à la scène qui donne vie à son texte n’appartient plus à l’auteur. Il relève de la responsabilité de ces lecteurs privilégiés que sont d’une part les acteurs, d’autre part le metteur en scène et tous les professionnels qui l’assistent. De la façon dont ils comprendront le texte dépendra finalement la façon dont celui-ci sera reçu, la compréhension que le public en aura. Deux mises en scènes différentes d’un même texte éveillent des émotions différentes, produisent des significations différentes, car mettre en scène c’est interpréter.

La réflexion sur ces spécificités du texte théâtral est ce qui constitue l’objet d’étude de la classe de Première, en ce qui concerne ce genre littéraire.

1 – UN TEXTE ECRIT POUR ETRE REPRESENTE

a) Le langage dramatique : la représentation est déjà inscrite dans le texte ; le texte de théâtre est constitué du discours des personnages et des didascalies ; les uns et les autres sont conçus pour faciliter au lecteur la compréhension des personnages, guider les acteurs et suggérer une mise en scène.

Exemple (s) / Le Mariage de Figaro Acte II, scène 1 :

Didascalies indiquant les sentiments des personnages :

Dans cette scène, plusieurs didascalies guident l'interprète avec précision : "se jette dans une bergère" suggère à l'actrice jouant le rôle de la comtesse d'adopter une attitude extrêmement libre, décontractée. Ensuite les didascalies rythment l'évolution des états d'âme : "souriant", puis "rêvant", enfin "en se servant fortement d'un éventail" lorsque le ressentiment contre le comte remplace l'attendrissement à l'égard de Chérubin.

Répliques suggérant certains sentiments ou états d’âmes :

Mais les répliques suffisent bien souvent à guider l'acteur dans son jeu. Par exemple, lorsque Suzanne rapporte à la Comtesse que Chérubin la trouve "noble et belle mais si imposante", celle-ci répond : "Est-ce que j'ai cet air-là, Suzon? moi qui l'ai toujours protégé." Le lecteur devine très bien, derrière l'apparente réprobation de la timidité du page, la satisfaction d'amour propre ressentie par la Comtesse. L'actrice jouant le rôle s'efforcera de rendre cette ambiguïté par un ton de voix, un jeu de physionomie indiquant la coquetterie.

Répliques à la tonalité ambiguë, susceptibles de recevoir plusieurs interprétations selon le choix de l’interprète :

Parfois, le ton à donner au texte est plus difficile à déterminer : par exemple au début de II,1, sur quel ton la comtesse dit-elle : "Quoi, Suzon, il voulait te séduire?"; "Et le petit page était présent"? Est-ce surtout le ton de la surprise indignée, la honte d'apprendre que son infortune est connue du petit page? Ou au contraire, s'amuse-t-elle avec sa camériste, sans étonnement excessif, des frasques bien connues d'un mari libertin et de la situation ridicule où il s'est placée en présence de Chérubin? La didascalie : "se jette dans une bergère" est elle-même polysémique : on peut y lire le désespoir aussi bien que la décontraction d'une femme qui se sent chez elle et libre de ses attitudes. Selon les indications que donnera le metteur en scène, le jeu de l'actrice pourra appuyer plutôt dans un sens ou dans l'autre.

Conclusion : le texte contient en germe la représentation ; le texte ne reçoit un sens achevé qu’avec la représentation.

b) L’espace dramatique : de même, le texte crée un espace, appelé espace dramatique, qui détermine entièrement l’action et le dialogue, que le lecteur doit imaginer et que le metteur en scène et le scénographe devront matérialiser. L’espace dramatique est constitué par l’ensemble des indications de lieux fournies par le texte. Il peut être défini par les didascalies initiales ou intermédiaires, ou inscrit dans le discours des personnages.

Exemple (s) / Le Mariage de Figaro décor de l’Acte III :

Le tribunal improvisé s'installe dans la "salle du trône". La disposition du lieu indiquée par le texte (dialogues et didascalies) est à l'image d'une société hiérarchisée où la justice est dépendante du pouvoir nobiliaire : le portrait du roi à un mur, le grand fauteuil du comte sur une estrade, le juge sur une simple chaise, le greffier sur un tabouret, les plaignants sur des bancs et le peuple assis sur le parquet. La scénographie annonce déjà le déroulement du procès et la morale que l'auteur veut que nous en tirions. Voir aussi questions de lecture corrigées.

Autres exemples : les objets à valeur symbolique et le procédé du « troisième lieu » (Jacques Schérer) dans le Mariage de Figaro.

Le rôle des accessoires de théâtre est analysé en détail dans plusieurs pages de ce site : documents annexes et questions de lecture corrigées.

2 – METTRE EN SCENE, C’EST INTERPRETER

...

Télécharger au format  txt (11.1 Kb)   pdf (122.5 Kb)   docx (12.9 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com