Le Mariage De Figaro

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais était un écrivain, et notamment un grand dramaturge français vivant au 18ème siècle. Il fut l'une des figures emblématiques du Siècle des Lumière. Il exprimait ses nombreux idéaux sociaux et politiques à travers ses œuvres, ayant connu un franc succès avant la révolution française. Auteur de la pièce de théâtre Le Mariage de Figaro, second volet d'une trilogie, écrite en 1778, elle est censurée et ne peut être jouée qu'en 1784. Dans cette extrait, au soir de la Folle Journée, Figaro doit épouser Suzanne, mais il se méprend sur une supercherie qu’avaient orchestrée celle-ci et la Comtesse, et croit que sa fiancée le trompe avec le Comte. Trahi, furieux et désemparé, il entame un long monologue où il revient sur sa vie et sur sa condition. Le registre principal de ce texte est le registre satirique : on critique, en s’en moquant, les défauts d’un individu. L'ironie est également utilisé : on fait entendre le contraire de ce que l’on dit, dans le but de faire rire de quelque chose ou de quelqu’un ou encore dans un but critique. Tout cela nous questionne sur comment, Beaumarchais, a travers ce monologue, dévoile-t-il l'âme de figaro ainsi que son opinion sur l'Ancien Régime ? Pour répondre à cette question nous allons tout d'abord montrer que nous avons à faire à un monologue autobiographique. Puis nous allons voir que l'auteur utilise une écriture dynamique pour éviter l'ennuie de s'installer. Enfin, nous allons expliquer comment Beaumarchais fait la critique de l'Ancien Régime.

I) Un monologue autobiographique

a- La structure du monologue

Au travers de cette longue et vive tirade, on peut observer une certaine virtuosité du discours et de la rhétorique de la part de Figaro. Le discours prononcé se révèle structuré et intelligemment construit. En effet, on peut diviser le discours en trois parties, dont chacune résulte d’un message ou d’une idée explicite du texte. Dans la première partie Figaro critique la femme. Dans la seconde partie, le protagoniste se livre à une critique des privilèges de la noblesses, et en particulier de son maître le comte Almaliva qu’il rend responsable de ses malheurs. Enfin , dans la dernière partie, le personnage fait un constat plus ou moins fataliste de sa situation présente. En effet cette structure explicite du monologue témoigne de la maîtrise et de l’habilité de l’auteur à agencer son discours. Aussi, les divers liens logiques employés par Figaro, appuient la rhétorique de l’auteur et témoigne de la virtuosité du discours de Beaumarchais.

Un fiancé jaloux => Figaro lance une triple imprécation généralisatrice : « O femme ! femme ! femme ! » Figaro se croit trahi par Suzanne et se lance dans une accusation contre l’éternel féminin : « créature », « animal ».

Le défi => Puis, au comte, son rival, il lance un défi : « Non, M. le Comte, vous ne l’aurez pas ». La portée de ce défi dépasse le cas particulier de Figaro et rappelle le thème fondamental de cette moralité : la naissance ne vaut pas le talent

Le passé => Alors, le tribun s’assied sur un banc et rentre en lui-même. Dans cette posture méditative, il fait un retour sur sa vie, son passé, dans un mouvement rétrospectif : « Est-il rien de plus bizarre que ma destinée ? »

b- Figaro, un héros avec une vie romanesque

Figaro tient un monologue, c'est donc le personnage central de cette pièce. C'est pourquoi nous avons une éthopée sur Figaro, ce dernier fait ça propre biographie. Au travers du monologue, on est informé sur la vie de Figaro, sur ses nombreux métiers : vétérinaire, auteur dramatique, auteur de traités économiques, journaliste, banquier du pharaon, barbier.

Comme dans tout roman autobiographique, Figaro raconte sa vie et la commente. Il fait une analyse psychologique de ses motivations et utilise un langage de l'analyse : " ambitieux par vanité, laborieux par nécessité… poète par délassement, musicien par occasion, amoureux par folles bouffées… " (l.100-104). Les noms ou les adjectifs définissent l'état et le complément en donne la cause.

Cependant, contrairement au valet de comédie habituel, Figaro est un héros picaresque mais également émouvant. En effet, le personnage du Picaro espagnol est un aventurier, sympathique mais parfois peu scrupuleux, qui connaît maints déboires au cours d’une vie itinérante, pendant laquelle il exerce toutes sortes de métiers. Or c’est le cas de Figaro, dont le nom ressemble étrangement à Picaro. De plus, une profondeur humaine émouvante est attribuée à Figaro. C’est lui qui aime, c’est lui qui souffre ; il se révolte contre son maître. Il émeut en racontant sa vie et ses malheurs : en plus de convaincre, Beaumarchais arrive à persuader. Il est émouvant, il cache sa souffrance avec humour sauf quand il parle de Suzanne à la fin : " désabusé…Désabusé !… Suzon, Suzon, Suzon ! " (l.105). Il y a une association phonétique par allitération avec le son [z], elle permet de coupler cause et conséquence. En plus d'être le héros de notre trame, il a mené une vie romanesque : avant de devenir valet, il a été dramaturge, économiste et a séjourné en prison.

c- Les allusions autobiographique de Beaumarchais

Il y a une ressemblance très frappante entre Beaumarchais et son personnage, Figaro. Beaumarchais avait été emprisonné arbitrairement en 1773. Auteur dramatique, il a dû franchir le barrage de six censeurs successifs pour parvenir à faire jouer le Mariage de Figaro. Beaumarchais n’a été ni vétérinaire, ni banquier de pharaon, mais il a commencé sa carrière en étant horloger, il a servi d’agent secret… Le personnage comme son auteur ont des vies passionnantes.

En outre, Figaro est considéré comme un personnage vivace et instruit. L’énumération ``la chimie, la pharmacie, la chirurgie…’’ montre l’étendue du savoir et des connaissances de Figaro, qui se révèle être un personnage cultivé et vif d’esprit. Or, Beaumarchais présente les même qualités, surtout qu'il est une figure emblématique du Siècle des Lumière.

II) Une écriture dynamique

Malgré le fait que ce monologue soit une pause dans le rythme fou de la journée, il reste très vivant et vif grâce à une multitude de procédés, rendant bien la colère et le désarroi de Figaro, pour ne pas lasser le lecteur et le spectateur et lui donner à voir et

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