LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Le Bucheron Et La Mort

Dissertation : Le Bucheron Et La Mort. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Avril 2013  •  435 Mots (2 Pages)  •  3 457 Vues

Page 1 sur 2

Le dos chargé de bois et le corps tout en eau,


Un pauvre bûcheron, dans l'extrême vieillesse,


Marchait en haletant de peine et de détresse;


Enfin, las de souffrir, jetant là son fardeau,


Plutôt que de s'en voir accablé de nouveau,


Il souhaite la Mort et cent fois il l'appelle.


La Mort vient à la fin : « Que veux-tu ? lui crie t-elle,


Qui moi ? dit-il alors, prompt à se corriger.


Que tu m'aides à me charger. »


Le Bûcheron et la Mort, est une fable en vers de Nicolas Boileau, poète, écrivain et critique classique français. Cette fable extraite de Poésies diverses écrite en 1701 est en fait une réécriture d’une fable d’Esope - écrivain grec, considéré comme le Père de La Fable - : Le Vieillard et la Mort (VII – VI siècle av. J-C). Le Bûcheron et la Mort présente la misère et les conditions de vie insoutenable dans lesquelles vivent une importante partie de la société de l’époque. À travers le récit, l’auteur illustre l’attachement viscéral de l’homme à la vie, quelles que soient les difficultés qu’il rencontre.

Dans cette fable l’auteur dépeint une atmosphère d’extrême misère soulignée par la classe sociale du personnage principal, « le Bûcheron » -les travailleurs ruraux étant les plus défavorisés pendant le XVIIIème siècle- ainsi que par l’utilisation prédominante du registre pathétique qui émut le lecteur. On trouve également dans le discours narratif de Boileau, le champ lexical de l’épuisement physique avec les termes « le corps tout en eau », « haletant », « las de souffrir » « accablé » malgré lequel il doit continuer à travailler pour survivre reflétant ainsi une condition de vie insoutenable. Enfin l’hémistiche « jetant là son fardeau » représente le « pauvre bûcheron, » qui plus est « dans l’extrême vieillesse » cédant à l’épuisement et appelant la Mort.

L’épuisement aussi bien physique que moral de ce vieil homme est contrasté par son attachement viscéral à la vie. Mis en évidence dans le dernier vers, seul vers écrit en octosyllabe dans une fable en alexandrin. Alors qu’on le croit souhaiter la Mort -La Mort allégorisée, semblant symboliser une divinité, par la dérivation du nom commun en nom propre – il se rétracte, se « corrige » et feint de ne l’appeler que pour qu’elle l’aide à continuer son ouvrage.

La fin de la fable invite à une relecture, on peut voir dans le tableau du pauvre une caricature de pathétique. On peut se demander si Boileau ne se moque pas de la propension que nous avons tous à nous plaindre, incitant ainsi à s’interroger sur le véritable attachement que nous avons envers la vie.

...

Télécharger au format  txt (2.7 Kb)   pdf (131.4 Kb)   docx (8.8 Kb)  
Voir 1 page de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com