La Mort Et Le Bucheron Commentaire Complet
Commentaires Composés : La Mort Et Le Bucheron Commentaire Complet. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 7 Octobre 2013 • 1 289 Mots (6 Pages) • 1 357 Vues
La Mort et le Bûcheron - La Fontaine
Quelle est la morale de cette fable ?
Pour provoquer un peu, on peut proposer différentes reformulations :
L'homme est masochiste (il préfère souffrir que mourir) / L'homme aime se plaindre / La vie est difficile
I- Le fabuliste suscite la pitié en peignant le portrait d'un "pauvre Bûcheron".
A) La pauvreté s'entend d'abord au sens littéral, d'un point de vue pécuniaire :
- le bûcheron est pauvre :
* champ lexical de l'argent : "pauvre" au vers 1 + vers 8, précédé du superlatif "plus"
* verbe polysémique "gagner", au vers 4 = "acquérir un avantage".
- il est pauvre à cause de son travail et de l'Etat
* Cette pauvreté s'explique par le métier de l'homme, un "bûcheron", activité symbolique dans la littérature classique, (cf misérables familles de bûcheron que Perrault met en scène à la même époque dans ses contes)
* vers 10 et 11, dans l'énumération des malheurs, plus de la moitié d'entre eux concerne les finances.
* c'est en partie l'Etat qui appauvrit le bûcheron, puisque deux des trois problèmes financiers sont imputables aux taxes : "les impôts", vers 10, et "la corvée", vers 11, et que "les soldats" à nourrir sont également le fait du Roi.
=> Le bûcheron n'est donc pas responsable de sa misère, ce qui accentue l'indignation du lecteur.
- les manifestations de cette pauvreté sont concrètes :
* l'homme habite une "chaumine", autre nom péjoratif de la chaumière,
* il n'a quelquefois "point de pain".
* Si ses besoins vitaux ne sont pas satisfaits, comment pourrait-il, a fortiori, avoir des "plaisirs" ? C'est ainsi que la question rhétorique, au vers 7, insiste sur l'absence de joie dans la vie du vieil homme.
B) La pauvreté psychologique
- le bûcheron a des soucis :
* Le sens de l'adjectif, lorsqu'il est antéposé au nom, comme ici dans le premier vers, a un sens plus psychologique : il signifie que l'homme a une vie pleine de soucis.
* vers 10 et 11, il égrène ses problèmes dans un alexandrin très rythmé puis un octosyllabe qui rompt brusquement la cadence : cette monotonie semble avoir bercé l'existence du personnage, "depuis qu'il est au monde", et une brusque prise de conscience de ses malheurs le font mettre "bas son fagot".
- le travail remplit l'espace :
* Il est usé par son travail, qui occupe une place importante dans les six premiers vers : le nom "fagot" est répété à deux reprises, aux vers 2 et 6, la première fois pour évoquer son poids, la seconde au contraire pour s'en délester ;
* il fait écho à la "ramée" du vers 1, qui emplit la vie du bûcheron à tel point qu'il en est "tout couvert".
* sa chaumine, son espace de vie, est "enfumée", c'est-à-dire tout emplie de la fumée dégagée par le bois brûlé. Le bûcheron est comme voué à l'asphyxie à cause de son travail.
* la mise en balance du poids du fagot avec celui des années accentue cette idée que toute l'existence de l'homme a été consacrée au travail.
- le bûcheron est fatigué :
* L'effort physique fourni est rendu sensible à travers l'allitération en [r] des premiers vers,
* idée de pesanteur : "le faix", les "pas pesants", l'"effort" et la "douleur"
* rythme martelé des premiers alexandrins, assemblés en une seule phrase.
* L'absence de repos est comparée à la rareté du pain, dans le chiasme du vers 9 : cela souligne la fatigue d'un travail effectué le ventre vide.
* l'âge avancé de l'homme ajoute à la pitié que l'on peut ressentir pour lui.
* La conséquence immédiate de l'effort se lit dans la courbure du corps et dans les "gémis-sements" au vers 3.
- le bûcheron est « à bout » :
* l'adverbe "enfin" au vers 5 signale une rupture, un achèvement
* il est corroboré par la négation "ne ... plus"
* la mise à bas de la charge au vers suivant
* l'adjectif "achevée" au vers 12.
=> Le bûcheron prend conscience
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