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L’art de lire ou comment résister à l’adversité

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Par   •  10 Décembre 2018  •  Guide pratique  •  6 866 Mots (28 Pages)  •  560 Vues

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                                                         COMPTE RENDU

L’art de lire ou comment résister à l’adversité de Michèle petit

Ce livre est un essai sur ce que peut apporter la lecture à des personnes en crise (pays en guerre, crise économique …). En hommage aussi aux médiateurs du livre : « ce texte voudrait aussi un hommage aux passeurs culturels des pays du sud dont on ne parle jamais et qui se dépensent sans compter parce qu’ils sont convaincus que les ressources culturelles, langagières, narratives , poétiques sont vitales tout autant que l’eau ».

Michèle Petit est anthropologue et une  spécialiste de la lecture ; elle analyse le rôle de la lecture particulièrement par des personnes éloignées de la culture. Pour ce faire elle est partie étudier différentes expériences en Amérique du sud (Colombie, Argentine) ; par exemple, des clubs de lecture mise en place en Colombie pour les soldats enfants, des bibliothèques « hors les murs », des lectures orales. Mais seront quelquefois évoquées des initiatives menées dans d’autres régions du monde comme,  la France, l'  Espagne, le Cambodge, l'Iran ou le Canada.

Son objectif est de chercher à atteindre l’expérience des lecteurs.

Elle évoque le livre autre qu’un outil pédagogique « la littérature comme réserve où puiser pour donner sens à sa vie, la penser, imaginer d’autres possibles ».

Elle évoque aussi l’universalité de la littérature, et de son utilité: « De même qu'il n'est pas d'équilibre psychique sans rêve au cours du sommeil, peut -être pourrions nous dire qu'il n'est pas d'équilibre social sans littérature.(...)La littérature apparaît clairement comme une manifestation universelle de tous les hommes , de tout temps.(...)Il n'est pas de peuple et d'homme qui puissent vivre sans elle, sans entrer en contact avec une sorte de fabulation.(...)Dès lors, si personne ne peut passer vingt-quatre heures sans se plonger dans l'univers de la fiction et de la poésie, la littérature dans l'acception large à laquelle je fais référence, semble correspondre à une nécessité universelle, dont la satisfaction constitue un droit ».

 Elle parle aussi de la contribution de la lecture au bien être « idée très lointaine autant que l’idée qu’on se fasse qu’elle puisse être dangereuse ou nuisible ».

 

Les pouvoirs réparateurs de la lecture :

Exemple de Sergio Pitol qui évoque que la lecture de Guerre et paix de Tolstoï l’a sauvé de sa maladie, même exemple pour Marc Soriano qui évoque comment Pinocchio l’avait aidé après la mort de son père et l’a sauvé de l’anorexie qui menaçait sa vie. Donc la lecture considérée comme remède, ou comme un  moyen de guérison, raison pour laquelle en Colombie, les médiateurs interviennent beaucoup, à la demande des médecins, auprès des enfants en état de dénutrition.

  Ces moments de lecture, c’est des moments pendant lesquels, on lit des romans, des contes ou de la poésie, et où on fait parler des personnes traumatisées. Des expériences qui montrent que de mettre des mots sur sa souffrance, on peut commencer à se soigner.

La littérature est « une ambulance qui fonce dans la nuit pour sauver quelqu'un » écrit la romancière Régine Detambel, dans Les livres prennent soin de vous.Elle est parfaitement inutile, disait Claude Roy : « sa seule utilité est qu'elle aide à vivre ».

L'objectif de ces clubs de lecture était donc d'ouvrir aux jeunes le champ du langage, « lire fait parler ».

La lecture aiderait aussi à soigner nos tristesses, à réparer les traumatismes individuels et collectifs, de ce fait Michèle Petit rappelle dans son ouvrage que les librairies New-Yorkaises ont connu un pic de fréquentation après le 11 septembre 2001, de même qu’après la crise des années 1930 ou même après la deuxième guerre mondiale. Invitée à commenter « le retour aux livres » constaté en France après les attentats de janvier ; Michèle Petit précise que « la lecture ne peut pas sauver » de grands traumatisés, mais elle peut contribuer à leur reconstruction. « L’idée qu’il faudrait lire pour se réparer est trop schématique ». D’ailleurs, réparer veut dire ramener à l’état précédent, celui d’avant la blessure, alors que la lecture est une construction de soi, une activité transformatrice. S’il y a transformation, c’est parce que le livre fait travailler une dimension essentielle de l’humain. « Nous sommes des animaux poétiques, assoiffés, symboliques » dit elle encore.

La  lecture permet d’essayer de comprendre l’incompréhensible, mais aussi de sortir de la tristesse par la « rencontre » avec un autre esprit. Florence qui compare la présence du livre à une présence humaine « c’était quelqu’un, une présence vivante, j’étais comme avec un ami, une amie… ». Il y a un grand lien entre la voix et la lecture. D'après Balzac lire c'est créer à deux, donc l'acte de lecture pousse à une recréation .

« Lire un roman pour moi c'est un parcours à mi-chemin de la sensualité, de la quête et de l'exercice intellectuel » disait  Yukio Mishima un romancier japonais .

Pour  Michèle Petit lire c’est aussi s’autonomiser : le livre est fait de signes, de langages, de ce registre symbolique que les psychanalystes situent plutôt du côté du père, d’une instance tierce séparatrice. Et la venue à la lecture est décrite comme l’incorporation de quelque chose qui est propre à la mère, mais dont le père, ou l’être aimé par la mère, celui à qui elle rêve, n’est sans doute pas absent. C’est dire combien, pour le psychisme, ce qui est approprié à un statut complexe composite.

  Le livre est aussi évoqué  comme un abri, pour les personnes qui avaient perdu leur logis et qui étaient regroupées dans un lycée ; l’exemple de Consuelo peut-être évoqué « les livres étaient là des demeures empruntées, le moyen de recréer un peu la maison perdue ». Ou encore celui de ce jeune Argentin, Martin Broide, évoquant un voyage en Amazonie : 

                            « (…) moi, ce que j'ai toujours, dans mon sac, ou dans ma poche, ou  

                              dans mes mains, c'est un livre.J'avais un livre d'un français Gaston

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