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Labé, Musset, Baudelaire Et Bonnefoy Question Corpus

Mémoires Gratuits : Labé, Musset, Baudelaire Et Bonnefoy Question Corpus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2014  •  931 Mots (4 Pages)  •  4 394 Vues

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La lecture du corpus proposé laisse une impression de grande diversité : d’époque, de sujet, de registre. Pourtant, comme notre analyse le montrera, les quatre textes – de Labé, Musset, Baudelaire et Bonnefoy – ont en commun d’appartenir au genre poétique, puisqu’ils montrent tous un travail particulier de la langue et chacun nous permet d’entendre la voix d’un poète.

Le sentiment de diversité est d’abord lié à l’amplitude chronologique du corpus, qui s’étend du XVIe à la fin du XXe siècle, avec deux poèmes du milieu du XIXe siècle. Cet éloignement dans le temps explique la variété des formes : sonnet de décasyllabes chez Louise Labé ; court poème – sans découpage strophique net – où se combinent alexandrins et octosyllabe chez Alfred de Musset ; long poème de douze quatrains où alternent régulièrement alexandrins et octosyllabes chez Charles Baudelaire ; bref poème en prose chez Yves Bonnefoy. De plus, les textes du corpus diffèrent également par les sujets et les registres. Deux poèmes associent les thèmes de l’amour, de la mort et de la poésie : celui de Labé et celui de Baudelaire. Le premier, où la plainte de l’amoureuse qui souffre et l’évocation de la création musi¬cale poétique sont étroitement mêlées, est un parfait exemple de lyrisme, assombri par l’association à ces deux thèmes de celui de la mort : « Je ne souhaite encore point mourir. / Mais, quand mes yeux je sentirai tarir, / Ma voix cassée, et ma main impuissante ». Dans le poème de Baudelaire, l’amour, la mort et le chant du poète sont également évoqués, mais dans un registre très différent. Le poète évoque le corps de l’être aimé dans sa forme future de cadavre, alors que seule la poésie aura le pouvoir de lui resti¬tuer une beauté intemporelle : « Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine / Qui vous mangera de baisers / Que j’ai gardé la forme et l’essence divine ». La description détail¬lée de la charogne et le choix de cet « objet » pour exprimer l’hommage amoureux consti¬tuent des reprises grinçantes des thèmes traditionnels du lyrisme et montrent une volonté d’explorer un territoire jusque-là interdit à la poésie. Les deux autres textes du corpus ont pour seul point commun leur simplicité : ils sont courts et affichent une expression naturelle. Néanmoins, ils traitent des sujets très différents. Le titre du poème de Musset, « Impromptu », annonce une forme personnelle et légère. Le texte constitue un art poétique qui n’énonce pas de grand principe mais montre le poète au travail : « Chasser tout souvenir », « Faire un travail exquis... ». Le texte d’Yves Bonnefoy, lui, évoque une scène quotidienne, présente des personnages et des lieux banals de la vie ordinaire : « Et un père, une mère des aciéries qui y ont mené leur petit enfant ».

Cependant, les quatre textes du corpus, malgré leur diversité, appartiennent bien au genre poétique : ils montrent tous un travail sur la langue propre à la poésie. Leur construction même montre un souci particulier de la forme. Les contraintes formelles du sonnet permettent à Louise Labé de donner une forme musicale à un poème lyrique. Dans ces vers réguliers, les mots à la rime sont mis en valeur et portent la signification du texte : « épandre », « regretter », « chanter », « mourir ». La combinaison des onze alexandrins et de l’unique octosyllabe

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