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La violence dans les romans

Dissertation : La violence dans les romans. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mars 2016  •  Dissertation  •  1 529 Mots (7 Pages)  •  3 160 Vues

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        Dans les péripéties romanesques, il est fréquent de trouver tous types d’évènement violent. Ce dernier bouleversant parfois le destin des personnages, il est, dans certains cas, le moteur du roman. Bien qu’ancré dans le genre romanesque depuis tant de siècles, les récents mouvements révolutionnant la littérature remirent alors en question la presque universalité de sa présence.

Il devient légitime de se demander si ces évènements violents tels qu’un accident, un suicide, un meurtre, une révolution ou voire même une guerre font désormais parti des ressorts catégoriques du roman au rang des personnages, du cadre spatio-temporel,... Doivent ils être affiliés à un certain type de roman ? Où doivent ils se situer dans l’oeuvre ? Mais surtout : sont-ils nécessaires ?

Après avoir étayé la violence comme au coeur de l’action romanesque, je remettrais en question son indispensabilité au sein du roman, puis je conclurais en développant le fait que la violence peut être présente sans l’être.

Comme énoncé précédemment, la violence dans le roman est incontournable du au fait qu’il fut la source des premiers et qu’il est fréquent de le trouver plus que tout autres éléments de narration. Il se présente donc comme bien plus qu’un simple évènement : il est une attraction, le coeur de l’action romanesque.

Son utilisation est logiquement tout aussi complexe que les ressorts qui l’entoure, sa place dans le roman définit ainsi son rôle. Sa place fera de lui le sujet, le noeud de l’intrigue s’il est, le plus souvent, situé au début ou au coeur des péripéties tel que dans “Un roi sans divertissement”. Ce roman de Jean Giono s’amalgame difficilement à un genre romanesque puisque l’acte violent majeur concluant la première partie de l’oeuvre viens mettre fin à un début de roman s’apparentant plus au genre policier. Cet évènement violent est le meurtre du tueur en série (M.V.) suite à deux coups de feu provenant du futur ex-gendarme Langlois, lui qui prendra alors le rôle de protagoniste. Bien que l’acte est important et surprend narrateur et lecteur dans le cours de l’histoire, il n’est pas le seul élément violent du roman ; Monsieur V. avait déjà parsemé le début des péripéties par de nombreux éléments violents : assassinats, enlèvements, et surtout le bain de corps ensanglantés dans un arbre, puis par la suite Langlois mit fin aux jours d’un loup dans les mêmes circonstances (du meurtre de M.V.) et fit égorger un cochon et une oie pour son propre plaisir. Le roman ne tourne qu’autour du fond/sens de principalement cet acte (et des autres) que l’on interprète alors comme le divertissement ultime que rien ne comble sauf la mise à sang et à mort d’autres êtres vivants.

En plus de son apport narratif, la présence de l’évènement violent se justifie dans son rapport aux personnage(s) : son rôle est aussi de bouleverser leur destin. Il peut avoir des conséquences physiques ou morales sur un ou plusieurs personnages et les faire réfléchirent eux et le lecteur par la même occasion. Par exemple, Albert Camus concentre son roman “L’Étranger”  sur le meurtre de “l’arabe” par le personnage principal Meurseault situé au milieu du roman permettant de faire basculer son destin qui sera détaillé dans la seconde partie du récit. Celle-ci oriente le roman vers une oeuvre philosophique car le protagoniste alors incarcéré remet l’existence humaine (et son lecteur) en question tout en étant indiffèrent quant à son propre cas et ce jusqu’à son exécution.

Bien que les évènements violents font vivre et animent le récit quand situés au long des péripéties du roman, ils peuvent aussi très bien le conclurent. La chute crée alors par cette violence est vu comme la seule solution sous forme d’effet de surprise à une fin monotone ne marquant pas le lecteur. Dans “Un roi sans divertissement”, Giono utilise à nouveau la violence mais cette fois ci dans le but de surprendre le lecteur à la fin du roman. Langlois, après avoir fait couper le cou à une oie et l'avoir regardée saigner dans la neige, se fait sauter la tête en fumant une cartouche de dynamite, pour que la fascination du sang ne fasse pas de lui, à son tour, un assassin.

L’évènement violent s’inscrit donc bien parmi les ressorts obligés du romanesque se présentant comme le coeur de l’oeuvre une fois utilisé.

Certes des évènements violents peuvent distraire le lecteur au cours des péripéties romanesque, ils n’en sont pas moins indispensable à sa définition en passant par tout les ressort obligés qui la compose. Ceci se prouve grâce à la distinction de différent types de roman ne faisant pas acte de violence comme leur sujet.

Le roman d'apprentissage a pour thème le cheminement évolutif d'un héros, souvent jeune, jusqu'à ce qu'il devienne un idéal social, dans la plupart des cas. Le héros découvre en général un domaine particulier dans lequel il fait ses armes. Mais en réalité, c'est une conception de la vie en elle-même qu'il se forge progressivement. En effet, derrière l'apprentissage d'un domaine, le jeune héros découvre les grands événements de l'existence (la mort, l'amour, la haine,...). Ainsi, dans “L'Éducation sentimentale” de Gustave Flaubert, le jeune Frédéric connaît les premiers émois de l'amour mais il manque d'expérience au départ et traverse des obstacles ou des épreuves afin de mûrir et d'en tirer des leçons. Son parcours ne contenant pas d’éléments violents changeant son destin, le roman décrit alors la maturation sentimentale de Frédéric à travers les déceptions d’une triste existence. Flaubert montre donc implicitement qu’il n’est pas indispensable d’avoir de majeurs évènements violents dans son roman en y ajoutant des émeutes que le protagoniste regardera avec beaucoup de recul, mais cette scène sans vraiment qu’elle ne l’atteigne car il est trop simplet et faible.

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