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La tragédie Bérénice de Racine

Commentaire de texte : La tragédie Bérénice de Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2013  •  Commentaire de texte  •  978 Mots (4 Pages)  •  497 Vues

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Scène 1

Titus, Paulin, Suite

TITUS

A-t-on vu de ma part le roi de Comagène ?

Sait-il que je l'attends ?

PAULIN

J'ai couru chez la reine.

Dans son appartement ce prince avait paru ;

Il en était sorti lorsque j'y suis couru ;

De vos ordres, Seigneur, j'ai dit qu'on l'avertisse.

TITUS

Il suffit. Et que fait la reine Bérénice ?

PAULIN

La reine, en ce moment, sensible à vos bontés,

Charge le ciel de voeux pour vos prospérités.

Elle sortait, Seigneur.

TITUS

Trop aimable Princesse !

Hélas !

PAULIN

En sa faveur d'où naît cette tristesse ?

L'Orient presque entier va fléchir sous sa loi :

Vous la plaignez ?

TITUS

Paulin, qu'on vous laisse avec moi.

Scène 2

Titus, Paulin

TITUS

Hé bien ! De mes desseins Rome encore incertaine

Attend que deviendra le destin de la reine,

Paulin ; et les secrets de son coeur et du mien

Sont de tout l'univers devenus l'entretien.

Voici le temps enfin qu'il faut que je m'explique.

De la reine et de moi que dit la voix publique ?

Parlez : qu'entendez-vous ?

PAULIN

J'entends de tous côtés

Publier vos vertus, Seigneur, et ses beautés.

TITUS

Que dit-on des soupirs que je pousse pour elle ?

Quel succès attend-on d'un amour si fidèle ?

PAULIN

Vous pouvez tout. Aimez, cessez d'être amoureux,

La cour sera toujours du parti de vos voeux.

TITUS

Et je l'ai vue aussi cette cour peu sincère,

A ses maîtres toujours trop soigneuse de plaire,

Des crimes de Néron approuver les horreurs ;

Je l'ai vue à genoux consacrer ses fureurs.

Je ne prends point pour juge une cour idolâtre,

Paulin : je me propose un plus noble théâtre ;

Et sans prêter l'oreille à la voix des flatteurs,

Je veux par votre bouche entendre tous les coeurs.

Vous me l'avez promis. Le respect et la crainte

Ferment autour de moi le passage à la plainte ;

Pour mieux voir, cher Paulin, et pour entendre mieux,

Je vous ai demandé des oreilles, des yeux ;

J'ai mis même à ce prix mon amitié secrète :

J'ai voulu que des coeurs vous fussiez l'interprète ;

Qu'au travers des flatteurs votre sincérité

Fît toujours jusqu'à moi passer la vérité.

Parlez donc. Que faut-il que Bérénice espère ?

Rome lui sera-t-elle indulgente ou sévère ?

Dois-je croire qu'assise au trône des Césars,

Une si belle reine offensât ses regards ?

PAULIN

N'en doutez point, Seigneur : soit raison, soit caprice,

Rome ne l'attend point pour son impératrice.

On sait qu'elle est charmante ; et de si belles mains

Semblent vous demander l'empire des humains.

Elle a même, dit-on, le coeur d'une Romaine ;

Elle a mille vertus. Mais, Seigneur, elle est reine.

Rome, par une loi qui ne se peut changer,

N'admet avec son sang aucun sang étranger

Et ne reconnaît point

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