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La scène la plus intense

Analyse sectorielle : La scène la plus intense. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mars 2014  •  Analyse sectorielle  •  511 Mots (3 Pages)  •  615 Vues

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l'enjeu de ces deux scènes se ressemblent. Ces scène mettent en scène la même tragédie : Antigone risque sa vie et, chez Sophocle, elle sait déjà qu'elle est condamnée à mourir. Cependant, les deux scènes ont une différences : dans la tragédie antique, les personnages s'opposent sur une question politique, religieuse et morale. Les rapports de force sont tendus et chacun reste sur ces positions sur ces avis. Le texte d'Anouilh modernise cette scène et oppose les deux sœurs, Antigone et Ismène : celle-ci est contre l'obéissance et rappelle que contrevenir à la loi mènerait à la mort :

La scène de L’Île des esclaves de Marivaux oppose un maître et son valet. L'enjeu est social : il s'agit de savoir qui va avoir le pouvoir, et qui sera « l'esclave ». Iphicrate le dit lui-même : « Je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être la vie », ce qu'Arlequin confirme : dans cette île, « on va te faire esclave à ton tour ».

La scène de Koltès se déroule dans le cadre plus intime d'une famille et met face à face une sœur et son frère. Mathilde vient récupérer la maison paternelle et la fabrique familiale et en même temps « défier » les valeurs de son frère Adrien.

La scène la plus intense

Entre un conflit dont l'issue est déjà certaine dans une réalité religieuse qui n'est plus la nôtre, un enjeu social ancré dans le xviiie siècle (Marivaux), un enjeu très marqué par le contexte historique (Koltès), la scène extraite de l'Antigone d'Anouilh se distingue par sa portée plus générale et plus humaine, rendue intemporelle par la modernisation du mythe antique. C'est en cela qu'elle peut toucher davantage un public contemporain. La scène pose plusieurs problèmes humains : celui du destin (« C'est comme cela que cela a été distribué »), celui du pouvoir et de l'obéissance aveugle (« Il est le roi ») ou de la rébellion contre une loi inique (« Elle n'avait qu'à ne pas désobéir »), et celui du bonheur gâché par les impératifs moraux.

L'identité des deux personnages aussi rend cette scène particulièrement poignante. Dans les autres scènes, l'antagonisme entre les personnages s'accompagne d'une nette opposition d'identité (sociale chez Marivaux ; psychologique chez Koltès). Chez Anouilh, l'amour que se portent les deux sœurs, le fait qu'elles soient en fait d'accord sur le fond mais qu'elles se dressent l'une contre l'autre avec douceur et douleur, rend l'affrontement plus pathétique.

Les rares didascalies qui définissent le ton d'Antigone (« de sa petite voix », « doucement », « elle achève doucement ») la rendent encore plus pitoyable dans sa faiblesse et sa discrétion. Mais sa détermination profonde (« Moi je ne veux pas comprendre ») confirme qu'elle ne saurait échapper à la mort : la scène est profondément tragique.

Enfin, le lyrisme de la langue, parfois poétique (comme dans la réplique d'Antigone « Comprendre... »), fait mesurer l'écart entre la vie simple et heureuse qu'elle mérite, sa jeunesse et la mort qui l'attend (le verbe mourir est répété à plusieurs reprises) : tout cela contribue à l'intensité de l'émotion.

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