La question de l’éducation de l’homme
Commentaire de texte : La question de l’éducation de l’homme. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar coulioux • 1 Mars 2015 • Commentaire de texte • 1 372 Mots (6 Pages) • 716 Vues
[Amorce] La question de l’éducation de l’homme
dans toutes ses dimensions est au centre de la
réflexion des humanistes et témoigne de leur soif
de connaissance : « En somme, que je voie en
toi un abîme de science », écrit Gargantua à son
fils Pantagruel. Pour assurer cette formation,
toutes sources sont bonnes : la redécouverte des
textes de l’Antiquité, mais aussi les innovations
et expériences scientifiques ainsi que la
découverte de terres lointaines, de civilisations et
de cultures inconnues jusqu’alors, explorées lors
de nombreux voyages, occasion de se « frotter et
limer [la] cervelle contre celle d’autrui », selon
l’image pittoresque de Montaigne.
[Problématique] Quelle est l’importance pour
l’humanisme renaissant de cette ouverture à
autrui dans la formation de l’individu ? [Annonce
du plan] La rencontre de l’autre permet aux
humanistes de mieux se connaître soi-même [I],
mais aussi de s’interroger sur soi et sur sa
culture et ainsi de se remettre en question [II].
Elle suscite aussi, d’une façon plus générale, une
réflexion presque philosophique sur la nature et la
condition de l’homme [III].
I. « Frotter notre cervelle contre celle d’autrui »
pour se former et s’enrichir
Les moyens pour « frotter sa cervelle contre celle
d’autrui » se multiplient à la Renaissance et
permettent à l’individu de se former et de
s’enrichir par des connaissances nouvelles.
1. Voyages lointains pour découvrir de nouvelles
cultures
Les progrès techniques de la navigation et de
la construction navale (boussole, astrolabe)
permettent aux navigateurs espagnols et
portugais d’affronter les grandes traversées vers
des territoires inconnus. La Renaissance est une
époque de voyages lointains qui permettent de
découvrir des mondes très différents, d’autres
civilisations et coutumes jusqu’alors inconnues
(exemples : peuples amérindiens, comme les
Tupinambas, premier texte de Jean de Léry ; Le
Nouveau Monde découvert par Cristobal
Colon, de Lope de Vega).
Ces nouveaux mondes suscitent l’ étonnement
et la curiosité (exemples : deuxième texte de
Jean de Léry : « merveilleusement étonnés ».
« Le voyager me semble un exercice profitable.
L’âme y a une continuelle exercitation à
remarquer les choses inconnues et nouvelles »,
Montaigne).
Ils amènent les voyageurs à rendre compte de
ces us et coutumes différents, à les décrire avec
précision, en ethnologues, pour informer les
Européens (exemple : premier texte de Jean de
Léry) [+ exemples personnels ].
2. Échanges d’idées en Europe pour compléter sa
formation humaniste
L’humanisme de la Renaissance s’ouvre aussi
à l’autre par les échanges et la circulation à
travers l’Europe des idées , des conceptions et des
cultures, qui marque la naissance d’une
conscience européenne : « Le monde entier est
notre patrie à tous » (Érasme, Hollandais/Thomas
More, Anglais)…
Parcourir l’Europe fait partie de la formation du
jeune humaniste pour échanger, dialoguer.
Exemples : Journal du voyage de M. de
Montaigne en Italie par la Suisse et
l’Allemagne en 1580 et « De la vanité » dans
les Essais.
3. Dialoguer à travers le temps : redécouverte de
l’Antiquité
L’ imprimerie, mise au point par l’Allemand
Gutenberg vers 1450, met les textes anciens et la
Bible – le savoir et la foi – à la portée d’un public
élargi.
On lit, on réapprend à connaître, on réinterprète
les auteurs de l’Antiquité , avec lesquels on
dialogue à travers le temps : « C’est aux sources
mêmes qu’il faut puiser la doctrine » (Érasme).
La perspective historique permet la
confrontation de soi (de l’époque moderne) avec
l’autre (les racines de la culture) du point de vue
politique (exemple :
...