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La question d'une personne dans les genres d'argumentation

Commentaire d'oeuvre : La question d'une personne dans les genres d'argumentation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Décembre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  9 907 Mots (40 Pages)  •  886 Vues

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Devoirs – FR10-12 29

D evoirs

 1 à 8

Devoir 1 – FR10-12 31

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votre devoir. Si vous ne l’avez pas reçue, écrivez le code FR10 –

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à envoyer à la correction Devoir 1

Objet d’étude : La question de l’Homme dans les genres de l’argumentation,

du XVIe siècle à nos jours

Corpus de textes :

Texte A : Cyrano de Bergerac, Les états et empires du soleil (1662)

Texte B : Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville (1796)

Texte C : Jean-Claude Carrière, La controverse de Valladolid (1992)

Texte A : Cyrano de Bergerac, Les états et empires du soleil (1662)

Une perdrix nommée Guillemette la Charnue, blessée par la balle d’un chasseur, a demandé

devant un tribunal réparation « à l’encontre du genre humain ».

Plaidoyer fait au Parlement des oiseaux,

les Chambres assemblées,

contre un animal accusé d’être homme.

« (…) Examinons donc, messieurs, les difficultés de ce procès avec toute la contention1 de laquelle

nos divins esprits sont capables.

Le noeud de l’affaire consiste à savoir si cet animal est homme et puis en cas que nous avérions2 qu’il

le soit, si pour cela il mérite la mort.

Pour moi, je ne fais point de difficultés qu’il ne le soit, premièrement, par un sentiment d’horreur dont

nous nous sommes tous sentis saisis à sa vue sans en pouvoir dire la cause ; secondement, en ce

qu’il rit comme un fou ; troisièmement, en ce qu’il pleure comme un sot ; quatrièmement, en ce qu’il

1. contention : effort, application.

2. avérer : reconnaître la vérité d’une chose; savoir, comprendre quelque chose avec exactitude.

32 Devoir 1 – FR10-12

se mouche comme un vilain3; cinquièmement, en ce qu’il est plumé comme un galeux ; sixièmement,

en ce qu’il a toujours une quantité de petits grès carrés dans la bouche qu’il n’a pas l’esprit de cracher

ni d’avaler ; septièmement, et pour conclusion, en ce qu’il lève en haut tous les matins ses yeux, son

nez et son large bec, colle ses mains ouvertes la pointe au ciel plat contre plat, et n’en fait qu’une attachée,

comme s’il s’ennuyait d’en avoir deux libres ; se casse les deux jambes par la moitié, en sorte

qu’il tombe sur ses gigots ; puis avec des paroles magiques qu’il bourdonne, j’ai pris garde que ses

jambes rompues se rattachent, et qu’il se relève après aussi gai qu’auparavant. Or, vous savez, Messieurs,

que de tous les animaux, il n’y a que l’homme seul dont l’âme soit assez noire pour s’adonner

à la magie, et par conséquent celui-ci est homme. Il faut maintenant examiner si, pour être homme, il

mérite la mort.

Je pense, Messieurs, qu’on n’a jamais révoqué en doute que toutes les créatures sont produites par

notre commune mère, pour vivre en société. Or, si je prouve que l’homme semble n’être né que pour la

rompre, ne prouverai-je pas qu’en allant contre la fin de sa création, il mérite que la nature se repente

de son ouvrage ? « La première et la plus fondamentale loi pour la manutention4 d’une république,

c’est l’égalité ; mais l’homme ne la saurait endurer éternellement : il se rue sur nous pour nous manger

; il se fait accroire que nous n’avons été faits que pour lui ; il prend, pour argument de sa supériorité

prétendue, la barbarie avec laquelle il nous massacre, et le peu de résistance qu’il trouve à forcer

notre faiblesse, et ne veut pas cependant avouer à ses maîtres, les aigles, les condors, et les griffons,

par qui les plus robustes d’entre eux sont surmontés. Mais pourquoi cette grandeur et disposition de

membres marquerait-elle diversité d’espèce, puisqu’entre eux-mêmes il se rencontre des nains et des

géants ?

Encore est-ce un droit imaginaire que cet empire dont ils se flattent ; ils sont au contraire si enclins à

la servitude, que de peur de manquer à servir, ils se vendent les uns aux autres leur liberté. C’est ainsi

que les jeunes sont esclaves des vieux, les pauvres des riches, les paysans des gentilshommes, les

princes des monarques, et les monarques mêmes des lois qu’ils ont établies. Mais avec tout cela ces

pauvres serfs ont si peur de manquer de maîtres, que comme s’ils appréhendaient que la liberté ne

leur vînt de quelque endroit non attendu, ils se forgent des dieux de toutes parts, dans l’eau, dans

l’air, dans le feu, sous la terre. »

Texte B : Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville

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