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La poésie se limite-t-elle à l'expression des sentiments ?

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Par   •  5 Mars 2020  •  Cours  •  1 748 Mots (7 Pages)  •  1 320 Vues

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Le mot poésie est d’origine grecque, issu du verbe “poein” qui signifie “produire”, “créer”.

La poésie est un art : celui du langage, qui vise à exprimer ou à suggérer par le rythme (vers ou prose), l'harmonie et l'image. La lyre, instrument de musique au départ est connu pour sa musicalité flamboyante et elle prendra un tout autre sens en poésie : elle deviendra source d’inspiration. En effet, elle permettra au poète de livrer ses émotions et ses sentiments personnels de son moi et de son surmoi.L’expression libre des sentiments du poète sont aussi connu sous le nom du lyrisme, qui nous permet de mieux comprendre son origine.

C’est pourquoi nous nous demandons si la poésie lyrique est la seule forme de poésie ?

Certes, la poésie sert souvent l’expression d’un « moi » intérieur. Mais elle est également en lien avec le monde, comme pour la poésie engagée par exemple. C’est également une clé de compréhension du monde.

Certes, la poésie exprime souvent les sentiments personnels du poète. Tout d’abord, les poètes ont exploité le massif énorme du sentiment amoureux. En effet, les poètes de la pléiade Ronsard tout particulièrement ont célébré l’amour de leur bien aimée dans le sonnet “Je vous envoie un bouquet”, il s’adresse à Marie Dupin qu’il compare à “une fleur épanie” pour lui demander de l’aimer tant qu’elle est jeune et belle perceptible au dernier vers du poème : “pour ce, aimez - moi cependant qu’êtes belle”.

En outre, nous remarquons qu’Apollinaire dans Poème à Lou, intitulé “Adieu” s’adresse à Louise de Coligny et lui déclare son amour en utilisant le procédé poétique de l’achrostiche sur chaque strophe il reproduit le prénom de sa bien-aimée.

De plus, Eluard dans le poème de “La courbe de tes yeux” déclare son amour à sa femme Nushe qui vient malheureusement de s’éteindre.

Cependant, ce sentiment amoureux profond évoqué par Ronsard, Apollinaire et Eluard n’est pas le seul sentiment éprouvé par les poètes, même s’il s’avère être le plus connu et le plus répandu à ce jour.

Certains poètes, ressentent une certaine nostalgie, douleur ou encore souffrance par rapport à un souvenir, un regret, un moment marquant de leur vie, un mal-être… qui provoque une certaine tristesse de l’auteur voir du lecteur. En effet, Du Bellay met en sande la nostalgie de son pays natal dans “Les regrets” qui évoque le sonnet “Heureux qui comme Ulysse” son pays natal l’Anjou : “quand reverrai-je hélas de mon petit village fumer la cheminée”.

De plus, Victor Hugo dans le poème “A vous qui êtes là” (1855), les Contemplations éprouve la souffrance de l’exil lorsqu’il dit : “c’est beau de suivre un exilé”.

Par ailleurs, d’autres encore éprouvent le dégoût de la vie en société et trouvent un refuge dans la nature. C’est le cas de Lamartine dans son poème “Le Vallon”, extrait des Méditations Poétiques (1820), il implore le Vallon de lui prêter “un azil d’un jour pour attendre la mort”, cette vision est aussi visible dans le poème de Lamartine : “L’isolement”.

Enfin, le regret du temps qui passe et la fragilité de la vie obsèdent les poètes. En effet, en 1461, Villon dans “Le Testament”, évoque métaphoriquement les femmes célèbres et belles à jamais disparues en les qualifiant : “mais où sont les neiges d’antan ?”. Évoquons aussi le pont Mirabeau dans “Alcool”, d’Apollinaire où le refrain lancinant traduit bien la souffrance du poète devant la fin de la vie sur d’un amour avec le vers : “vienne la nuit sonne l’heure des jours s’en vont je demeurs”.

Nous terminerons ainsi, par le sonnet de Rimbaud “Au Cabaret-vert” dans les Cahiers de Douai : le jeune fugueur retrace un moment de bonheur vital qu’il connaît dans cette auberge de routier en contemplant une servante et en savourant un jambon-beurre. La vie quotidienne peut devenir un objet poétique.

Toutefois, il serait pourtant réducteur de limiter la richesse de la poésie à une seule expression des sentiments personnelles. Il existe donc d’autres formes de poésie.

La première forme de poésie à laquelle nous pensons est la poésie engagée qui par le procédé de la satire s’attaque à toutes les injustices du monde. Au XVI° siècle, Agrippa d’Aubigné dans “Les tragiques” dénonce dans son poème l’enfer, l'atrocité des guerres de religion que nous remarquons avec : “O enfants de ce siècle [...] vos esprits trouveront en la fosse profonde vraie ce qu’ils ont pensé une fable en ce monde”.

De plus, au XIX°siècle, Victor Hugo a dénoncé avec virulence le sort atroce des enfants obligés de travailler selon des cadences infernales. Des vers de son poème “Mélancholia” sont restés très célèbres : “où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ces filles de huit ans que la fièvre maigrit…?”.

Par ailleurs, les poètes ont souvent dénoncé les fléaux de la guerre : Rimbaud, toujours dans Les cahiers de Douai, compose un magnifique sonnet pour décrire les atrocités de la guerre et dans “Le mal”, il utilise des images réalistes comme “les crachats rouges de la mitraille [...] croulent les bataillons en masse dans le feu”.

Ainsi au XX°siècle, une page, la plus sombre de notre histoire s’installe et crée un mouvement de peur et de terreur : il s’agit de la résistance. Les poètes résistants sont obligés d’employer un langage codé pour ne pas se faire repérer par la gestapo. En effet, c’est le cas d’Aragon

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