LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La phase de dénégation dans la pièce "Notes et contours" par Yevgeny Ionesco

Fiche de lecture : La phase de dénégation dans la pièce "Notes et contours" par Yevgeny Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mars 2015  •  Fiche de lecture  •  768 Mots (4 Pages)  •  510 Vues

Page 1 sur 4

Dans Notes et contrenotes, Eugène Ionesco affirme : « Je n’ai jamais compris pour ma part, la différence que l’on fait entre comique et tragique ». C’est l’idée exprimée dans Le Roi se meurt, pièce présentée par Ionesco pour la première fois en 1962. Le roi Bérenger Ier vit ses derniers instants avec son entourage constitué de ses épouses, les reines rivales, Marguerite et Marie, de son médecin, de Juliette, la domestique, et du garde. L’analyse de l’œuvre la définira comme étant une tragédie et une comédie.

La pièce est une tragédie car elle comporte plusieurs éléments appuyant cette idée. Premièrement, le titre annonce l’idée générale de la pièce, soit l’agonie du Roi. [Noter l’emploi de la forme réfléchie du verbe « mourir »] Aussi, elle est écrite selon la règle des trois unités : unité de lieu (le palais), unité de temps (moins de deux heures), et unité d’action (l’agonie du roi). De plus, dès le début, la dégénérescence du château se fait parallèlement à celle de Bérenger. Cela souligne l’effet tragique : le Royaume disparaîtra avec son roi. Le rétrécissement rapide du domaine crée un sentiment d’enfermement : Bérenger ne peut échapper à son destin ; ce qui renvoie à la fatalité des tragédies. Par ailleurs, les répliques de Marguerite comme « tu vas mourir à la fin du spectacle » « dans une heure et demie » annoncent la mort inéluctable du roi : le compte à rebours a commencé. Le tragique est aussi retrouvé à travers la perte d’autorité de Bérenger : plus personne ne lui obéit, d’ailleurs, lui-même est sous les ordres de Marie [Citation ?]  ; le spectateur ressent alors de la pitié pour lui. Ce fait renforce donc le caractère tragique de la situation. Enfin, la personnalité du Roi (cruauté, égoïsme, peur) inspire de la terreur mais aussi de la pitié. Pour la peur, il y a une tirade de Bérenger où il juge que la mort de « tout le monde entier » n’est qu’un « petit sacrifice », « pourvu qu[’il] vive ». D’un autre côté, la phase de déni puis la peur d’être oublié rendent Bérenger très humain, ce qui provoque pitié et empathie chez le lecteur/spectateur.

Mais la pièce est également une comédie, dans le sens où Ionesco y introduit des éléments provoquant le rire. Ainsi, le comique apparaît sous plusieurs formes. D’abord, le comique de caractère est observé. Par exemple, les répliques impertinentes de Juliette lorsqu’elle s’adresse à Marguerite, étonnent car le respect dû à la royauté est peu visible. Cet écart, entre la dignité royale attendue et la trivialité quotidienne, continue avec Bérenger qui, par sa personnalité dévoilée par ses propos et ses gestes, est l’un des personnages les plus comiques de la pièce. Oscillant entre vieillard sénile et enfant capricieux, Bérenger est à l’opposé de l’image d’un roi, qui possède des caractéristiques nobles et dignes. Ainsi, dans une tirade plaintive, il a recours à des termes enfantins comme « Petit soleil ! ». Ce décalage entre le statut du personnage et sa personnalité participe de la désacralisation du roi, et contribue au comique de caractère. Ce fait est appuyé par la perte de crédibilité du Roi. De plus, il y a un décalage entre l’annonce de la mort du roi, au caractère tragique, et la précision du médecin, qui ajoute que Bérenger,

...

Télécharger au format  txt (5 Kb)   pdf (71.7 Kb)   docx (9.7 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com