La mélancolie - Verlaine

Publié en 1866, « Poèmes Saturniens » est le premier recueil de poèmes de Paul Verlaine, un poète du romantisme. Ce recueil nous présente des poèmes qui mettent en valeur les sentiments mélancoliques du poète. Ce qui explique le titre de son recueil qui fait référence à Saturne qui est, selon la mythologie grecque, une planète mais aussi le dieu de la mélancolie. En d’autres termes, l’adjectif « Saturnien » désigne tout ce qui rapproche de la solitude d’un personnage. On peut alors se demander pourquoi les cinq poèmes que l’on a étudiés en cours sont des poèmes saturniens ? Quel rôle joue le lyrisme dans ces cinq poèmes ? De quelle manière Verlaine utilise le thème du temps pour exprimer son tempérament « saturnien » ? Dans quelle mesure peut-on dire que la société a une influence sur le tempérament du poète ?

Tout d’abord, la principale caractéristique de ces cinq poèmes est que ce sont tous des poèmes lyriques. En effet, malgré son appartenance au mouvement du symbolisme, Verlaine utilise les thèmes et les codes de la poésie lyrique dans ces poèmes. Le thème de la nature est par exemple omniprésent ; il est utilisé pour définir le cadre spatio-temporel qui reflète les états d’âmes du poète. Dans « Après trois ans », Verlaine décrit à travers son regard les éléments de son jardin et les personnifie. Il observe les « roses qui palpitent » et les « grands lys orgueilleux qui se balancent au vent ». Cette personnification rend la nature plus vivante pour éviter qu’elle soit statique. Cela permet de montrer à quel point Verlaine est extrêmement sensible à la nature. De même dans « Chanson d’Automne », Verlaine s’inspire du lyrisme en évoquant la saison de l’automne. Ici, le poète se compare à l’automne à travers la métaphore des « sanglots longs des violons de l’automne » qui fait écho aux pleurs du poète (vers 12). Il rapproche l’automne de son état de tristesse et de mélancolie. On peut également retrouver ce rapprochement dans « Soleils Couchants » (Le soleil couchant fait référence au coucher du Soleil, et donc de l’automne). Ainsi, l’automne est en quelque sorte un symbole de la mélancolie pour Verlaine. Cette saison traduit une approche de la mort qui est un thème que nous évoquerons dans une deuxième partie.

Le temps est un thème que l’on peut souligner dans les poèmes de Verlaine. Egalement considéré comme une caractéristique du lyrisme, il est utilisé afin que le poète puisse donner sa vision du monde. On le retrouve par exemple dans « Après trois ans ». En effet, Verlaine accentue sur la pérennité du jardin. Il dit que « Rien à changer » et que dans le jardin, « les roses palpitaient comme avant ». Le poète cherche à dire que la nature ne se détériore pas, elle se renouvelle contrairement aux éléments construits par les hommes qui se détériorent (« le plâtre de la Velléda s’écaille » vers 12-13). En d’autres termes, la nature n’est pas victime du temps ; c’est les éléments construits par les hommes qui sont victimes. De plus, le fait que le poète dise que le jardin est « comme avant » nous montre qu’il cherche des traces du passé. Cela signifie que Verlaine est nostalgique, il veut arrêter le temps pour retrouver les bons moments. Il désire arrêter le temps car il en est victime. La mélancolie apparaît donc dans ce cas-là sous une forme

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