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La moralité au théâtre

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Par   •  28 Septembre 2014  •  Fiche de lecture  •  1 937 Mots (8 Pages)  •  644 Vues

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La moralité au théâtre

Introduction

L'École des femmes est une comédie classique écrite par Molière en 1662. Elle met en scène Arnolphe, un homme plutôt âgé. C'est lui qui a, pendant des années, élevé Agnès dans l'ignorance de tous afin de pouvoir l'épouser plus tard. Cependant, il rencontre Horace qui va lui confier être tombé amoureux de sa protégée. Va s'ensuivre un long quiproquo qui perdura tout au long de la pièce.

Nous avons choisi d'étudier la scène 2 de l'acte III. Dans celle-ci, Arnolphe contraint Agnès à l'épouser et lui expose ses obligations. Il expose sa vision de la place de la femme par rapport à l'homme en donnant à ces derniers un air de supériorité.

Nous tenterons de répondre à la problématique suivante :

"En quoi cette scène expose une moralité concernant la place de la femme dans la société ?"

Nous rappèlerons tout d'abord le statut des femmes au XVIIème siècle, puis nous développerons le fait que leurs conditions de vie fassent partie des moeurs de ce siècle, enfin nous expliquerons en quoi leur place est différente maintenant.

I. La place de la femme à l'époque

La femme au XVIIème siècle occupe une place particulière. En effet, elle demeure à la position hiérarchique la plus basse. Elle est caractérisée par des adjectifs tels que "docile" ou bien encore "soumise". Elle n'est pas impliquée à la vie politique ou économique. Seules les réunions au "salon" ont permis aux femmes de pouvoir s'exprimer librement et de parler de sujets qui leur en étaient jusque-là interdits. Cependant, leurs idées n'ont jamais influencé la société de l'époque.

On constate aussi une très forte inégalité entre les hommes et les femmes. L'homme est considéré comme bien plus que supérieur à la femme. La femme n'est présente sur Terre que pour le renouvellement des générations. Ce qui explique pourquoi les seuls enseignements dont elle dispose sont des cours de couture, de soin ou encore d'hygiène. Dans la scène 2 de l'acte 3 la femme qu'est Agnès n'a pas vraiment d'existence aux yeux d'Arnolphe. Elle est considérée comme possession de l'homme ("Votre sexe n'est là que pour la dépendance" v.699, "Bien qu'on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité : L'une est moitié suprême et l'autre subalterne ; L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne" v.701 à 704).

On note aussi que dès leur naissance, les filles sont sous l'influence masculine, d'abord leur père, puis leur mari. Elles sont contraintes d'aller au couvent pour y apprendre la religion catholique dans le but de la retransmettre à ses enfants. La femme est ,tout au long de sa vie, dépendante d'un homme. La femme du XVIIème siècle se doit d'être une épouse-modèle, elle doit servir son mari, n'a pas le droit au travail puisqu'elle doit s'occuper de toutes les tâches domestiques et doit se vouer à son mari ainsi qu'à ses enfants.

II. Un mariage forcé conforme à la moralité de l'époque

a) Analyse de la tirade

Dans le passage étudié, on constate qu'Arnolphe ne fait aucune demande en mariage. Il ne laisse pas le choix à Agnès et montre une fois de plus la supérioté de l'homme face à la femme. Il expose Agnès à une longue tirade lui rappelant ses origines paysannes. Il lui dit aussi que c'est grâce à lui qu'elle a obtenu le statut de bourgeoise ("Et dans le même temps admirer ma bonté, Qui de ce vil état de pauvre villageoise Vous fait monter au rang d'honorable bourgeoise" v.682 à 684) qui prouve que la femme dépend de l'homme.

Le mariage, pour Arnolphe, n'est pas un plaisir mais plutôt une contrainte à laquelle la femme doit se plier ("Le mariage, Agnès, n'est pas un badinage : A d'austères devoirs le rang de femme engage" v.695 à 696). Cette alliance n'a pas pour origine le fruit de l'amour présent entre Arnolphe et Agnès, il résulte d'un lien par intérêt. En effet, Arnolphe veut posséder Agnès pour ses propres plaisirs ("Votre sexe n'est là que pour la dépendance" v.699). Plusieurs fois, Arnolphe montre sa supériorité, d'abord en l'énonçant clairement :

- "Du côté de la barbe est la toute puissance" (v.700) : la périphrase"barbe" se rapporte à l'homme.

- "Et du profond respect, où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître." (v.711 à 712) : l'accumulation de tous les noms provoque une exagération et montre la supériorité d'Arnolphe.

- "Lorsqu'il jette sur elle un regard sérieux, Son devoir aussitôt est de baisser les yeux, Et de n'oser j'amais le regarder en face" (v.713 à 715) : ces vers montre l'autorité que l'homme exerce sur la femme.

- "Bien qu'on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité : L'une est moitié suprême et l'autre subalterne ; L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne" (v.701 à 704) : ces deux derniers vers forment un chiasme, Arnolphe oppose la femme et l'homme très distinctement (moitié suprême ; subalterne / soumine ; gouverne).

- "Gardez-vous d'imiter ces coquettes vilaines Dont par toute la ville on chante les fredaines" (v.719 à 720) : Arnolphe ordonne à Agnès de ne pas se comporter comme toutes les bourgeoise de la ville.

Arnolphe montre son autorité envers Agnès en employant des verbes à l'imparitif ("Levez","tournez" (v.676), "regardez-moi" (v.677), "Contempler" (v.681), "N"approchez point" (v.709), "ne vous gâtez pas" (v.718), "Gardez-vous" (v.719), "Songez" (v.723), "Faites" (v.739), "Tenez" (v.746)) ou bien en utilisant des verbes d'ordre qui sont toujours placés en début de vers insistant sur la supériorité d'Arnolphe

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