La littérature, une arme efficace ?

La littérature, pour certains, sert à raconter des histoires ; pour d’autres, elle peut amener les lecteurs à réfléchir et ainsi à se poser des questions sur le monde qui les entoure.

Des auteurs vont jusqu’à qualifier la littérature « d’arme », une arme qui pourrai faire évoluer la société. Mais, tous les écrivains ne croient pas en cette possibilité, sont beaucoup plus pessimiste. C’est le cas de Jean Paul Sartre qui affirme « longtemps j’ai pris ma plume pour une épée, à présent je connais notre impuissance ».

Nous pouvons alors nous demander si ce premier avis peut être soutenu, si l’écriture peut se révéler être une arme efficace (I) ou si, justement, elle se montrera toujours impuissante et ne possède pas de force réelle (II).

En effet, dans certains cas, la littérature se montre puissante et efficace puisqu’elle peut influencer les mentalités des sociétés et ainsi faire bouger les choses.

Beaucoup d’auteurs vont s’engager pour des causes multiples, ce qui va permettre à tous de prendre conscience des problèmes du monde et ainsi à inciter l’évolution des sociétés. Ces causes peuvent être variées, mais parmi les plus importantes nous évoquons par exemple le combat de Victor Hugo contre la peine de mort. Nous pouvons citer « Claude Gueux » ou « le Dernier jour d’un condamné », dans lesquelles il met en évidence la faute de cette pratique. De façon plus générale, les philosophes des Lumières, par leurs réflexions, sont parvenus à faire évoluer la société, à tel point qu’ils ont préparé les esprits pour la Révolution de 1789.

Les auteurs se servent aussi de l’écriture pour dénoncer des agissements, ce qui peut dès lors entrainer des changements réels dans les faits. C’est le cas, de Victor Hugo, de nouveau, qui dans son recueil de poésies « les Châtiments », use d’une forte puissance des mots afin de condamner la politique de l’empereur Napoléon III. Ou même encore le texte de Voltaire, « Traité sur la tolérance », où celui-ci dénonce une injustice commise au nom de la religion. Grâce à cet ouvrage, l’auteur obtient la réhabilitation de Jean Calas. De même, après la parution de son article « J’accuse », dans le journal l’Aurore, Zola permet une révision du procès de Dreyfus, en 1898.

De même qu’ils peuvent écrire pour donner une voix aux silencieux, à ceux qui ne peuvent s’exprimer. Ce que fait Voltaire dans son « Candide », lorsqu’il donne la parole à un esclave. Il lui permet alors de s’exprimer directement, et ainsi de dénoncer sa misérable condition.

Ce qui peut rendre la littérature plus puissante, c’est le fait qu’elle agit sur les consciences, les éveille en exerçant la réflexion des lecteurs. Cela est surtout visible dans les œuvres des philosophes du XVIIIème siècle. Par exemple, le titre complet de « l’Encyclopédie » est « Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres », ce qui illustre la volonté de ses auteurs à vouloir diffuser leur savoir, en tentant de la transmettre au plus grand nombre. C’est aussi pourquoi Voltaire, dans son traité sur la tolérance, essaye de faire réagir les hommes en leur mettant en face les différences, en réalité minimes, qui les opposent et qui sont sans importance réelle. Il souhaiterait que l’intolérance prenne fin. Afin de diffuser ses idées, il met en évidence l’égalité des hommes.

Les écrivains proposent également toutes sortent de réflexions qui tendent à l’interrogation sur divers problèmes ou injustices. Comme par exemple les problèmes sociaux, que Diderot, dans « Supplément au voyage de Bougainville », dénonce à travers le discours d’un vieillard, un Tahitien. Il évoque les cruautés et méfaits que les

...