Pensez-vous que la littérature peut-être une arme efficace ?

Pensez-vous que la littérature peut-être une arme efficace ? Vous répondrez dans un devoir organisé et argumenté.

 Le dictionnaire invite à considérer la littérature comme l’ensemble des productions intellectuelles auxquelles on reconnaît une valeur esthétique (Larousse de poche 2010). Si la littérature est avant tout une forme d'art, un moyen d'expression, elle peut également être une arme quand l'écrivain décide de mettre son talent au service d'une cause, la littérature devient donc « engagée ».

Dans un premier temps nous verrons que par le biais de son texte, un écrivain peut éduquer le lecteur, critiquer la société ou dénoncer une injustice et donc défendre une cause.

Dans une second temps nous démontrerons qu'à contrario la littérature peut simplement avoir vocation à distraire, être expérimentale ou encore qu'elle peut simplement être une recherche purement esthétique.

 Tout d'abord, certains pourraient penser que la littérature est une arme efficace servant à éduquer le lecteur. Nous donnerons comme exemple la fable de Jean de La Fontaine «  Le Corbeau et le Renard » qui se veut moraliste et didactique. Par la personnification des animaux l'auteur leur donne des qualificatifs humains : « Maître », « Monsieur du Corbeau », « mon bon monsieur ». Pourtant le corbeau n'est pas un oiseau élégant, c'est un oiseau maudit, symbole de mort. Mais le renard lui parle comme s'il était un seigneur, il le flatte, il lui ment, et la morale de la fable résume très bien qui il est... « Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ». Nous apprenons cette fable à l'école quand nous somme encore enfant, c'est une œuvre classique qui transmet un message moraliste et éducatif pertinent, nous pouvons donc penser que la littérature est un outil puissant d'éducation. De la parabole au discours littéraires, l’art oratoire a également sa place dans l’instruction de l’être humain.  

 Ensuite, un auteur comme Mikhaïl Boulgakov, écrivain russe du XXe siècle, nous démontre que la littérature est également un moyen efficace de critiquer la société. Dans son œuvre satirique «Le Maître et Marguerite»,à la fois histoire d'amour, comédie burlesque et conte fantastique, l'auteur critique la politique et la société de l'URSS Stalinienne, bousculant ainsi Moscou et ses habitants. Il entreprend la rédaction de son roman dès1928. Il détruit une première version de l'ouvrage près avoir été averti que les autorités avaient interdit sa pièce « La Cabale des dévots ». Il revient à ce roman quelques années plus tard et la troisième version est achevée en1937. Boulgakov ne cesse de peaufiner une quatrième version avec l'aide de sa femme, jusqu'à ce qu'il soit contraint de s'arrêter quatre semaines avant sa mort. C'est sa femme qui achève son œuvre en 1940. Dans ce roman on lit en transparence une critique du système qui sévissait à l'époque. Certains personnages disparaissent étrangement à l’instar de certains dissidents politique supprimés ou envoyé dans les camps de travail. Mikhaïl Boulgakov sera toute sa vie censuré, ses œuvres dérangeaient les personnes au pouvoir, ce qui prouve bien l’efficacité de son œuvre comme une arme.

 Enfin dans sa lettre politique « J'accuse », publiée dans le journal « L'aurore » et adressée au président de la République, Émile Zola accuse le gouvernement de l'époque d’antisémitisme, il dénonce une injustice et défend la cause d'Alfred Dreyfus, officier français de confession juive, accusé a tort d'avoir livré des documents à l Allemagne et qui est condamné à l emprisonnement à perpétuité. C'est entre autre, ce verdict scandaleux qui pousse Émile Zola à intervenir dans cette affaire. En s’engageant ainsi publiquement, Émile Zola atteignit le but qu’il s’était fixé : le gouvernement lança immédiatement des poursuites judiciaires contre lui et contre le journal. L’extraordinaire médiatisation du procès de Zola donna une grande publicité à l’Affaire, cristallisant les passions et révélant au monde entier les zones d’ombre qui entouraient le procès de Dreyfus. Cette affaire se transforma alors en véritable crise morale et politique. Au travers de son engagement, cette lettre est donc le symbole du pouvoir de la presse mis au service de la défense d'un homme et de la vérité. Cette lettre et ses répercussions, sont une preuve de l'efficacité de la littérature en tant qu'arme.

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