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La littérature se doit-elle d'être morale?

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Par   •  14 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 399 Mots (6 Pages)  •  550 Vues

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« La littérature se doit-elle d’être morale ? »

        Au fil des siècles, les visées de la littérature ont fortement varié : au XVIIème siècle, avec la naissance du classicisme, mouvement littéraire se conformant aux valeurs religieuses de l’époque, l’objectif de la littérature était principalement moral. En effet « Placere et docere », « Plaire et instruire » en latin, était la devise des auteurs classiques ! De nos jours, il n’en est rien, et chacun a la liberté d’écrire ce qu’il lui plait, de traiter des sujets qu’il veut, sans aucune contrainte ni de style, ni de vertus. Et pourtant, et si ces règles d’écritures du XVIIème, considérées comme désuètes, n’étaient finalement pas si ridicules ?

Nous avons étudié deux œuvres d’époques différentes en classe : Le Misanthrope, comédie sérieuse écrite par Molière en 1666, où Alceste, bourgeois revendiquant un idéal d’honnêteté et de sincérité est amoureux de l’hypocrite Célimène, et Hygiène de l’assassin, roman par Amélie Nothomb dans lequel Prétextat Tach, prix Nobel de la littérature, reçoit, quelques mois avant son décès, cinq journalistes qui vont l’interviewer, dévoilant le passé aberrant de l’écrivain.

En nous appuyant sur ces œuvres, nous répondrons à la question « la littérature se doit-elle d’être morale ? » Faut-il croire que la littérature devrait être utilisée comme outil d’apprentissage ? Ou bien au contraire, le but ultime de la littérature est-il de divertir ? Dans cet essai, nous discuterons d’une part de l’importance de la dimension moralisatrice littéraire. D’autre part, nous parlerons de la visée distractive de la lecture.

Dans un premier temps, la réponse évidente à cette question que nous nous posons est que oui, évidemment, la littérature se doit d’être morale ! Et cela pour plusieurs raisons fondamentales qui font les bases de la littérature.

Premièrement, la littérature se doit d’être morale car un livre est, avant toute chose, un outil d’apprentissage. Il doit posséder une morale ! La lecture d’une œuvre doit être capable de transmettre au lecteur l’amour du bien, grâce à de héros inspirants, modèles à suivre, et d’antihéros desquels il faut à tout prix s’éloigner. C’est le cas dans Le Misanthrope, pièce de théâtre questionnant la victoire de la sincérité sur la complaisance à la cour du Roi Louis XIV. Cette comédie repose cet éternel débat entre l’honnêteté et la civilité, nous amenant à refléter sur notre propre comportement en société, et ainsi, dans les cas les plus extrêmes, à changer notre façon d’agir. De plus, cette comédie comporte des personnages « modèles », correspondant à la perfection aux principes de « l’honnête homme » du XVIIème, considéré comme l’apogée des vertus de l’époque : mesure et civilité en sont les maitresses. Ces personnages modèles sont Philinte, ami d’Alceste et Éliante, cousine de Célimène, qui préfèrent dissimuler leur avis par bienséance. De même, la comédie présente des anti modèles, telle l’hypocrite, joueuse et malfaisante Célimène, dont il ne faut surtout pas suivre l’exemple ! Ainsi, par le biais de ses personnages, Molière parvient à nous faire réfléchir sur nos défauts.

Deuxièmement, une œuvre sera plus aisément acceptée par la critique et le public si elle présente des valeurs morales conformes aux idées de l’époque. De nos jours, malgré la liberté d’expression, les auteurs se heurtent souvent au politiquement correct, menant à la « censure » du texte, à sa condamnation comme un livre véhiculant les mauvaises valeurs, non pas par la loi mais par le public. Une œuvre se doit donc d’être morale, ou tout du moins de porter un message édifiant ou instructif pour le lecteur, car l’art est sans doute l’un des moyens les plus efficaces de faire passer un message au receveur de l’œuvre. Dans tous les cas, l’art sans message n’existe pas, et cette règle s’applique de même à la littérature, ce qui amène à une responsabilisation (volontaire ou pas !) de l’auteur : ce dernier se doit de faire attention au message qu’il transmet à son public par son œuvre, car il en est responsable. L’idéal serait donc d’apporter un message édifiant aux receveurs de l’œuvre, car la mission de la littérature n’est-elle pas, avant tout, de nous instruire ?

Donc, ces raisons appuient le fait que la littérature se doit d’être morale, parce que son rôle principal est d’apporter un message au lecteur, dans le but de l’élever mentalement.

Dans un second temps, nous allons discuter du fait que au contraire ! La littérature ne se doit absolument pas d’être morale. La visée principale de la littérature n’est pas d’instruire, c’est ce que nous allons voir tout de suite.

Tout d’abord, il faut restituer les fonctions de la littérature : la littérature est un art, et le but de l’art est la beauté, ou tout du moins de faire ressentir des émotions, même de bouleverser le receveur de l’œuvre. Cette émotion que le lecteur ressent à la lecture d’un chef d’œuvre littéraire ne passe pas par la morale, car les sentiments sont indépendants des leçons proférées par le livre. Comme l’art, la visée de la littérature n’est donc pas d’instruire, (même si elle le peut !) mais de nous émouvoir. Par exemple, en poésie, on peut rendre beau et émouvants des sujets terribles, cela reste de l’art malgré l’immoralité des propos. Il suffit de lire Les Fleurs du Mal, recueil de poème de Charles Baudelaire dont le principal thème est le Mal dans toute sa laideur pour comprendre. Ce recueil traite de sujets hideux, dégoutants, et est pourtant un chef d’œuvre de la poésie ! Et cela à cause d’une raison simple : c’est la qualité d’un livre qui prime, pas son message.

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