LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La double facette du couple dans l'insoutenable légèreté de l'être

Dissertation : La double facette du couple dans l'insoutenable légèreté de l'être. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 523 Mots (7 Pages)  •  826 Vues

Page 1 sur 7

La double facette du couple dans L’insoutenable légèreté de l’être

L’insoutenable légèreté de l’être est un roman qui mêle Histoire et histoires amoureuses, publié en 1984, par Milan Kundera. Écrivant principalement des récits montrant la complexité de la nature humaine, dans L’insoutenable légèreté de l’être, il élabore sur l’éphémérité de la vie humaine et des oppositions qui l’entourent. Dans cette œuvre polyphonique prenant place durant l’invasion russe, l’auteur exploite la double facette du couple à travers l’union de Tereza et de Tomas à l’aide du thème de la contradiction qui est entretenu par l’univers de guerre. Pour ce faire, Kundera oppose l’idée que chacun des personnages se fait du corps ainsi que leur idée de l’amour. Enfin, ils réussiront à voir au-delà de leurs contradictions pour se rapprocher.

De prime abord, si l’on examine la vision que possède chacun des personnages envers l’anatomie humaine, il y a indéniablement matière à réflexion. À cause de son enfance, Tereza garde en elle un traumatisme face à l’image qu’elle possède de sa physionomie. Sa mère, qui lui rappel que tous les corps sont les mêmes et que le mot « unique » ne peut pas être utilisé pour désigner une personne, est la cause de son trouble. Intérieurement, elle ressent le besoin d’être la différence pour le regard des autres, il lui faut être valorisée. Le narrateur présente la pudeur de Tereza comme une affirmation d’être unique : « Depuis l’enfance, la nudité était pour Tereza le signe de l’uniformité obligatoire du camp de concentration ; le signe de l’humiliation.[1]» La crainte de Tereza est présentée par Kundera grâce à la dimension onirique, notamment dans le rêve où elle est entourée de femmes, toutes semblables à elle, dans une piscine. Aussi, lorsqu’elle observe son corps dans les miroirs, Tereza tente de voir son âme qui se cache sous cette peau. Malgré sa croyance moniste, elle vit tout de même l’expérience de la dualité du corps et de l’âme. D’une part, lors de sa première rencontre avec Tomas alors qu’elle ressent des gargouillements aux intestins. D’autre part, lors de son infidélité avec l’ingénieur. Elle veut comprendre le libertinage de Tomas et pour la déculpabiliser de son acte, le narrateur en vient à cette réflexion : « N’était-ce pas [Tomas] qui passait son temps à lui expliquer que l’amour et la sexualité n’ont rien en commun? Elle allait simplement chercher une confirmation à ses paroles.[2] » Cette expérience devient révélatrice pour Tereza puisqu’elle se surprend à voir son corps trahir son âme, « Car ce qui excitait l’âme, c’était justement d’être trahie par le corps qui agissait contre sa volonté, et d’assister à cette trahison[3]». Pour Tomas, son corps est plutôt l’outil de sa sexualité, mais son apparence est peu décrite par Kundera et on peut croire que c’est en raison de l’indifférence que ce personnage accorde à allure. Or, ce n’est pas parce qu’il n’accorde pas d’importance aux corps, car dans sa quête sexuelle, il veut trouver la diversité qui existe dans tous les corps, il cherche « ce millionième de dissemblable qui distingue une femme des autres.[4]» Kundera pousse encore plus loin cette recherche de la différence : elle ne se trouve pas seulement dans son amour physique pour les femmes, mais se remarque aussi dans le métier de chirurgien qu’il pratique. Effectivement, en ouvrant l’abdomen de ses patients au scalpel, il y a une sorte de quête de la diversité humaine et de recherche qui compose la singularité de chaque individu.  Ainsi, il qualifie sa vie de mission ; Une mission sexuelle et professionnelle de trouver ce millionième de dissemblable dans ces corps. Si l’on compare Tomas à Tereza, il accorde peu d’importance au contenu de l’âme : c’est l’amour physique qu’il veut des autres. Par contre, le lien qu’il entretient avec Tereza laisse croire qu’il voit en elle beaucoup plus qu’un simple corps. Bref, le traumatisme de Tereza et la quête de différence de Tomas, peuvent expliquer leur opposition dans l’idée qu’ils se font de l’amour.

Il suffit d’analyser l’inclinaison des deux personnages pour conclure que leur amour n’est pas réciproque. Pour le personnage de Tomas, qu’on peut qualifier de libertin et de Don Juan, l’amour d’attachement qu’il ressent pour Tereza est sans cesse confronté à sa quête de libertinage. Ce n’est pas parce qu’il n’aime pas sa femme, mais parce qu’il cherche la différence qui existe à l’intérieur de chacune des femmes. Le narrateur excuse, d’une certaine manière, son comportement lorsqu’il dit : «Il n’est pas obsédé par les femmes, il est obsédé par ce que chacune d’elles a d’inimaginable.[5] » .Tout ce qu’il veut retirer de ses conquêtes, c’est l’érotisme et le plaisir. Cependant, Tereza souffre des actes de son mari, elle est incapable de comprendre son besoin de libertinage. Tomas sait que ses aventures sexuelles font du mal à sa femme et il s’en veut d’une certaine manière : il ressent de la compassion. C’est pourquoi, lorsque Tereza quitte Zurich pour retourner à Prague, alors qu’il peut enfin profiter de « la douce légèreté de l’être[6] », Tomas ressentira une pesanteur insoutenable : la compassion. Kundera fait comprendre au lecteur l’ampleur de ce sentiment en utilisant une définition linguistique pour le mot « compassion ». Pour l’auteur, « [...] le mot compassion inspire généralement la méfiance ; il désigne un sentiment considéré comme de second ordre qui n’a pas grand chose à voir avec l’amour.[7]»

...

Télécharger au format  txt (9.6 Kb)   pdf (138.3 Kb)   docx (10.7 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com