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La Double Inconstance, Acte I Scène 11-commentaire Composé

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Par   •  16 Février 2012  •  1 437 Mots (6 Pages)  •  4 524 Vues

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Ce texte, prélevé de l'œuvre La double inconstance de Marivaux, écrite au XVIIIe siècle, est extrait de la onzième scène de l'acte I de la pièce.

Cette scène est typique des retrouvailles du duo amoureux mais elle présente une faille dans cet amour. Les intérêts de cette dernière sont la distorsion entre les sentiments des deux personnages, Silvia et Arlequin, mais aussi la mise en place de la stratégie de manipulation de Flaminia. Le projet de lecture du texte, ici, va donc être de montrer que l'ombre de l'inconstance commence à planer sur ce duo amoureux.

Pour que l'analyse soit complète et nous permette d'accéder à une conclusion, nous allons, tout d'abord, développer ce déséquilibre entre les sentiments respectifs de Silvia et d'Arlequin, puis, dans un deuxième temps, nous démontrerons que Flaminia met en place la stratégie de manipulation qu'elle a ébauchée précédemment.

Tout d'abord, cette scène de retrouvailles, censée être un moment de joie, développe, implicitement, un contraste significatif entre les sentiments de Silvia et d'Arlequin.

En effet, Arlequin, lui, est plus qu'heureux de retrouver son amante. On le voit, notamment, grâce aux didascalies, qui font le jeu scénique : « tout étouffé de joie », « Il prend respiration » ( première réplique d'Arlequin ), «  tendrement et lui prenant la main » ( deuxième réplique de ce dernier ). On comprend facilement qu'il espérait, depuis longtemps déjà, cette rencontre. De plus, ses paroles nous confirment également ce point : « Oh! Oh! je me meurs de joie » ( première réplique d'Arlequin ), « Et moi aussi » ( sa première réplique, lorsqu'il répond aux paroles de Silvia ), « M'aimez-vous toujours ? » ( sa deuxième réplique ). Son amour est donc sincère et ses sentiments également.

Cependant, ceux de Silvia ne coïncident pas avec ceux d'Arlequin.

Effectivement, elle semble moins touchée par ces retrouvailles que son amant. Les didascalies nous le démontrent une nouvelle fois : « en entrant, accourt avec joie » ( première réplique de Silvia ). On remarque donc que l'attitude de cette dernière est moins expressive par-rapport à celle d'Arlequin, qui est plus démonstratif et spontané : « tout étouffé de joie » ( première réplique de ce dernier ). Les paroles de celle-ci accentuent ce point : « Je vous revois donc ! Le pauvre enfant ! » ( première réplique de la jeune femme ), « Là, là, mon fils, doucement ; comme il m'aime, quel plaisir d'être aimée comme cela ! » ( sa deuxième réplique ). On observe donc bien qu'elle n'est pas aussi émotive qu'Arlequin car elle n'est pas aussi essoufflée que lui ; et elle n'utilise pas les apostrophes adéquates pour qualifier son amant. De fait, elle dit « Le pauvre enfant » et « mon fils » au lieu de « mon amour » ou de « mon cher amant ». Elle s'expriment comme une mère à son fils et non comme une maîtresse à son amant : elle éprouverait de la compassion plutôt que de l'amour et une certaine retenue à l'égard d'Arlequin. Ce qui vient appuyer ces deux points c'est le fait qu'elle évoque le passé alors que son amant, lui, vit dans le présent : «J'ai bien soupiré, mon cher Arlequin » ( sa troisième réplique ). Il y aussi le fait qu'elle ne répond pas directement à la question d'Arlequin qui lui demande si elle l'aime toujours. Elle réplique en posant des questions rhétoriques : « Cela se demande-t-il ? est-ce une question à faire ? » ( sa quatrième réplique ). Elle élude donc la question initiale.

Il y a donc une certaine évolution dans les sentiments de Silvia alors que ceux d'Arlequin sont inchangés. Cela provoque une distorsion, et donc, une évolution parallèle des deux amants.

D'autre part, la stratégie de manipulation de Flaminia vient accentuer ce déséquilibre.

En effet, dès sa première réplique, on comprend que celle-ci joue un jeu. On le voit, notamment, grâce aux didascalies : « Et comme tout bas » ( sa première réplique ), « d'un air naturel à Arlequin » ( sa deuxième réplique ). Ces dernières nous révèlent, à nous spectateurs, ce qu'ignorent Silvia et Arlequin, c'est-à-dire que Flaminia joue un rôle bien précis qui va lui permettre, à l'aide de nombreux subterfuges, de manipuler ces deux derniers, de manière à obtenir, plus tard, le résultat qu'elle souhaite. Mais les indications scéniques ne sont pas les seules à montrer le jeu

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