LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La bienséance dans le théâtre classique

Commentaire de texte : La bienséance dans le théâtre classique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  2 019 Mots (9 Pages)  •  5 563 Vues

Page 1 sur 9

1. La règle de bienséance consiste à ne pas montrer : de violences, de sang, de nudité, d'érotisme et de valeurs matérielles telles que l'argent et la nourriture.

Dans Britannicus de Racine la règle de bienséance est respectée : Burrhus, témoin de la mort de Britannicus vient la raconter à Agrippine. Cependant la mort est minimisée : "La coupe dans ses mains par Narcisse est remplie," ici le poison a été versé mais ce n'est pas mentionné; "[…] la lumière à ses yeux est ravie, il tombe sur son lit sans chaleur sans vie." On comprend que Britannicus est mort mais ce n'est pas explicitement dit, c'est un euphémisme.

Dans Phèdre de Racine la règle de bienséance est utilisée un peu plus différemment. Dans la scène 7 de l'acte 5, Phèdre avoue toute l'histoire à Thésée. Dès le début de son monologue elle fait comprendre que quelque chose se passe et qu'il lui reste peu de temps "Les moments me sont chers […]" Phèdre va raconter toute l'histoire avant d'apprendre à Thésée qu'elle a pris un poison "J'ai pris, j'ai fais couler dans mes brûlantes veines

Un poison que Médée apporta dans Athènes." Contrairement au texte précédent, Phèdre dit les choses avec des mots plus crus ; "Déjà jusqu'à mon cœur le poison est parvenu", "Et la mort à mes yeux dérobant la clarté" La mort et le poison sont mentionnés. A la fin de la scène, Phèdre est entrain de mourir mais on suppose que la scène se termine juste avant et ce n'est pas montré.

Dans Electre, la règle de bienséance est utilisée pour le scénario : Oreste veut se venger de la morte de on père en tuant ses assassins qui sont sa propre mère, Clytemnestre, et son amant Egisthe. Toute la scène est décrite à l'oral dans la tirade du mendiant. Oreste tue d'abord sa mère, puis Egisthe, qui ne peut pas se défendre car Clytemnestre est cramponnée à son bras, l'empêchant de dégainer. Dans le récit du mendiant Egisthe cri un nom avant de mourir que le mendiant refuse de donner "Mais il est mort en criant un nom que je ne dirai pas." Et juste après cette phrase, la voix d'Egisthe se fait entendre, criant seulement le nom d'Electre. On comprend alors que le mendiant nous racontait l'histoire en même temps qu'elle se déroulait, mais nous ne l'avons pas vu. La règle de bienséance est donc respectée.

2.La tragédie classique s'inscrit dans le principe du "Placere et docere". C'est à dire "Instruire et plaire". Le genre du drame est celui considéré comme le plus noble, et celui qui arrive le plus à respecter ces principes. Par des sentiments comme l'horreur, l'indignation, le pathétique ou l'empathie l'objectif est de convaincre le spectateur d'enfouir ses passions tout en le distrayant par des actions et des dénouements passionnants et terribles.

Dans les textes de Racine les péchés sont dénoncés : Dans Britannicus il n'y a aucun doute le spectateur prend le parti des victimes car le récit souligne l'horreur de la trahison de Narcisse et de l'assassinat par Néron du noble Britannicus.

De même, dans Phèdre, l'inceste est souligné et dénoncé comme un des pires crimes qui soit allant jusqu'à considérer complice la personne qui défend celui qui commet le péché. Par exemple, la servante qui dénonce Hippolyte pour protéger Phèdre est répudiée par cette dernière alors qu'elle démontrait juste de la loyauté. Le point commun du destin de ces "héros tragiques" est leur mort lente et douloureuse, l'une pour expier ses péchés dignement et l'autre est une victime de vils sentiments comme la jalousie et la soif de pouvoir.

En revanche les barrières sont plus floues chez Giraudoux : dans Electre il est moins évident d'aimer complètement le personnage d'Oreste et sa vengeance. Cette notion de faire justice soi-même est questionnée en rendant l'impression que l'action et les gestes du fils sont acharnés et cruels à l'image d'un assassin et non pas d'un porteur de justice. L'image de la mère indigne se confond avec l'image d'une mère repentie. Le spectateur est appelé à réfléchir aux motivations de chaque personnage. La logique, contrairement aux habitudes classiques, n'est plus manichéenne.

Commentaire de texte:

Ce commentaire de texte porte sur la tirade du mendiant dans la scène 9, Acte II de Electre par Giraudoux (datant de 1937). Le passage de cette pièce dont je vais parler est le récit de la scène non montrée de la vengeance d'Oreste qui tue sa mère Clytemnestre et Egisthe, l'amant de celle-ci. Cette scène est racontée dans une tirade (Réplique longue et développée prononcée sans interruptions); Oreste, fils du roi Agamemnon mort 7 ans auparavant, apprend que ce dernier a enfaite été tué par Clytemnestre et Egisthe. Fou de rage, il décide d'aller venger la mort de son père.

"Il se précipita à travers la cour. Il ne toucha même pas, il n'embrassa même pas Electre. Il a eu tord. Il ne la touchera jamais plus." (l.1-2)* Ici il est dit qu'Oreste ne touchera jamais plus sa sœur, Electre, ce qui laisse supposer que quelque chose va arriver, quelque chose de funeste. Plusieurs hypothèses sont envisageables : Oreste ou sa sœur vont peut-être mourir, il est possible aussi qu'Oreste, s'apprêtant à commettre un crime, ne veuille plus toucher sa sœur dans le futur sachant que le sang de sa mère recouvre ses mains.

On remarque également dans ce passage que les phrases sont très courtes ce qui pourrait rappeler un manque de temps, un événement imminent.

"Et il atteignit les assassins comme ils parlementaient avec l'émeute, de la niche en marbre." (l.2-3)

Cette phrase est beaucoup plus longue que les précédentes, comme si elle accompagnait le mouvement d'Oreste vers les assassins. D'ailleurs Oreste ne voit pas Egisthe et Clytemnestre, il voit seulement les assassins de son père.

"[…] Egisthe penché disait aux meneurs que tout allait bien, et que tout désormais irait bien, il entendit crier dans son dos une bête qu'on saignait. Et ce n'était pas une bête qui criait, c'était Clytemnestre. Mais on la saignait. Son fils la saignait."(l.3-6)

Dans

...

Télécharger au format  txt (11.9 Kb)   pdf (47.9 Kb)   docx (12.8 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com