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La Ville De Florence

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Par   •  14 Avril 2013  •  1 722 Mots (7 Pages)  •  868 Vues

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Problématique : Peut-on considérer Florence comme un personnage de la pièce ?

Contexte historique :

L'histoire se déroule à Florence en 1537, dans les deux dernières années du règne d'Alexandre de Médicis (1536-1537). Pendant cette période la ville de Florence est contrôlée par Charles Quint, empereur du Saint-Empire et par le Pape. Ce dernier nomme à la tête de la ville Alexandre de Médicis, un être vil et débauché.

La ville est ici le théâtre d'affrontements qui ne sont pas sans rapport avec la situation que Musset vient de connaître en France avec l'échec des journées révolutionnaires de juillet 1830. Néanmoins, toute la pièce ne reflète pas l'Histoire de France en 1830, Musset laissant libre cours à son imagination pour écrire ce texte de « spectacle dans un fauteuil ».

1. La ville de Florence

Florence est désignée comme lieu principal de la pièce.

• Excepté Venise, lieu de mort du héros au dernier acte, la ville de Florence constitue le décor qui voit se dérouler la quasi totalité de l’intrigue. Elle doit d’abord être appréhendée dans sa dimension multiple : plusieurs éléments permettent d’installer l’atmosphère florentine, notamment la diversité des lieux évoqués : on remarque de nombreuses scènes de rue prises sur le vif, de la foire aux bords de l’Arno (le fleuve qui traverse la ville), en passant par un jardin, le parvis d’une église ou le palais ducal. Ces éléments contribuent à donner un caractère vivant à la pièce. À cet égard, Musset a composé un véritable tableau de la Florence du 16e siècle, une toile particulièrement vivante, bien qu’il n’y ait passé que très peu de jours lors de son séjour en Italie.

• Toutefois, Florence ne doit pas être réduite à un arrière-plan pittoresque, à une « couleur locale » souvent évoquée. En effet, Musset parvient surtout à lui donner la dimension d’une véritable société, notamment par la diversité de catégories sociales des personnages qui l’animent : bourgeois, marchands, aristocrates, artistes, ecclésiastiques… En ce sens, la ville apparaît dans sa dimension théâtrale, elle est le théâtre de la vie, des intrigues, et du drame qui se joue devant nos yeux. Cet aspect est d’ailleurs confirmé dès la deuxième scène du premier acte où Florence est présentée comme le cadre de festivités (un bal costumé) et, par conséquent, comme une ville de plaisirs.

• Il est difficile de ne pas aborder Florence selon son aspect mythique. Entre Rome et Venise, la « ville de la fleur » correspond à une image collective emblématique et idéale, un fantasme de la Renaissance italienne, tant par l’imaginaire culturel qu’elle déploie que par les splendeurs artistiques dont elle regorge. Stendhal a d’ailleurs évoqué cette Florence mythique, victime d’un étrange syndrome qui porte son nom :

« J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beau Arts et les sentiments passionnés », déclare-t-il dans Rome, Naples, et Florence.

Il faut souligner que l’importance des arts est indissociable de la ville pour des raisons historiques et culturelles : Florence a été le berceau d’un mécénat sans précédent, les artistes étant protégés et encouragés par la famille Médicis. Ce glorieux passé est évoqué durant la rencontre de Lorenzo avec le jeune peintre Tebaldeo qui mentionne ses modèles, les peintres Raphaël et Michel-Ange (II, 2).

• La dimension mythique de la ville ne doit pas faire oublier l’aspect historique.

Florence constitue en effet un enjeu de l’intrigue car elle est au cœur de luttes de pouvoir. En 1527, les Médicis sont chassés du pouvoir par une révolte du peuple. Florence est alors un enjeu dans les luttes qui opposent en Italie l’Empereur d’Allemagne, Charles Quint, et le roi de France, François Ier. La ville capitule en 1530. En 1537, elle est à la fois sous la domination de l’Empereur et du Pape Paul III, successeur de Clément VII (I, 5 ; III, 6) qui contrôle les Médicis. La ville est également le cadre d’affrontements et d’une lutte d’influence entre les grandes familles, les Médicis et les Strozzi, qui représentent les républicains. N’oublions pas que de nombreux Florentins espéraient une république, préférant une alliance avec la France à la domination allemande. La ville est donc un espace de violences multiples où le sang coule (« noyée de vin et de sang » III, 3) et où se croisent plusieurs conflits.

1. Une cité dégradée : Florence

La ville de Florence se présente comme ambivalente, prise entre son passé mythique et l’image dégradée que Musset donne à voir. Elle fait l’objet de vives critiques dans le discours de nombreux personnages.

• La tyrannie et le vice

Elle peut être considérée comme un enjeu majeur de la portée critique de la pièce dans la mesure où elle est présentée comme le berceau de la tyrannie et le lieu d’épanouissement du vice. À cet égard, Florence, comme un personnage vivant, semble à l’image de son tyran, Alexandre : « si le duc ne sait pas que sa ville est une forêt pleine de bandits… et de filles déshonorées… » (I, 1), « Florence la bâtarde » (I, 6). Cité pervertie, lieu de fêtes et de débauche, elle est très souvent érotisée par un Lorenzo très lucide : « une courtisane », « un mauvais lieu », « une

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