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La Rencontre Amoureuse Moderato Cantabile Marguerite Duras Lecture Analytique

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Par   •  3 Mai 2015  •  1 557 Mots (7 Pages)  •  3 893 Vues

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Comment la conversation apparemment banale entre les deux personnages révèle-t-elle une attirance amoureuse ?

I. Une conversation en apparence banale entre deux personnages qui ne se connaissent pas

1. Deux inconnus qui échangent des banalités

Ce dialogue illustre deux inconnus qui se parlent pour la première fois et échangent des formalités d'usages on ne peut plus banales afin d'engager la conversation.

a) « Monsieur », « l'homme » : formule de politesse et adjectif défini → Anne ne le connaît pas, l'auteur désigne Chauvin par une expression impersonnelle, vouvoiement qui renforce l'idée que les personnages ne sont pas intimes

b) « les jours allongent, allongent », « vous travaillez dans cette ville […] ? » : répétition et phrase interrogative → conversation banale qui commence avec des éléments anecdotiques

En guise d'entrée en matière, les deux personnages tentent d'établir un dialogue mais ne parlent que de banalités.

2. Un dialogue laborieux

Malgré de nombreuses tentatives pour engager une conversation, la conversation entre Anne Desbaresdes et Chauvin semble contrainte et sans spontanéité.

a) « Vous travaillez dans cette ville, Monsieur ? – Dans cette ville, oui. », « J'ai dû trop boire […] voyez-vous, c'est ça. – C'est ça, oui » : jeu de reprise → les personnages n'ont pas grand chose à se dire

b) « je n'ai rien dit » (x2) : antiphrase → refus de donner une explication claire ou de répéter

c) « ne répondit pas », « se tut encore longtemps » : champ lexical du silence → dialogue est ponctué de pauses et de silences fréquents, impression de malaise

Ce dialogue montre donc que les personnages ont beaucoup de mal à entrer en communication l'un avec l'autre. Ils sont gênés, et un malaise apparent plombe la scène. La prise de parole n'apporte rien.

II. Mais une attirance se devine

1. Le trouble d'Anne Desbaresdes

En dépit d'une conversation sans intérêt, une attirance se devine entre les protagonistes de l'extrait. En effet, le personnage d'Anne Desbaresdes n'est pas indifférente et semble en proie à un trouble.

a) « pâlit », « elle se reprit » : verbes d'action → émotion visible lorsque Chauvin lui rappelle le meurtre

b) « du sang sur sa bouche » : ? → évocation d'un détail rappelant la violence amoureuse du meurtrier

c) « l'embrassait, l'embrassait » : répétition → fascination

d) « ce que vous avez dit, vous le supposiez ? » : ? → curiosité d'Anne, a-t-elle envie de vivre une passion pareille, tranchant avec monotonie de sa vie ?

e) « gémit », « plainte » : champ lexical du bruit → trouble d'Anne Desbaresdes

f) « ajusta son manteau avec soin, lentement » : complément circonstanciel de manière → Anne semble vouloir se protéger contre l'intérêt que lui manifeste Chauvin

Anne Desbaresdes semble donc troublée, d'une part par le crime passionnel, d'autre part par Chauvin. Ce dernier paraît d'ailleurs s'intéresser à elle.

2. L'intérêt de Chauvin pour Anne

En dépit de la neutralité de ses répliques, Chauvin ne semble pas lui non plus indifférent.

a) « si vous reveniez, j'essaierais de savoir autre chose » : conditionnel à valeur de possibilité → Chauvin appâte Anne dans l'espoir de la revoir

b) « je n'ai rien dit […] mais je crois qu'il l'a visée au cœur » : prétérition → détail pour la troubler

c) « prit brusquement, le termina d'un trait, ne répondit pas, la quitta des yeux » : énumération → enchaînement rapide d'actions montrant l'émotion de Chauvin

d) « c'est ça, oui » : jeu de reprise → réplique ambiguë, est-il d'accord ou est-ce ironique ?

L'intérêt de Chauvin pour Anne est implicite et se manifeste par de minuscules éléments gestuels et par quelques répliques ambiguës.

3. La communion des deux personnages

Les deux personnages sont donc troublés, et ce l'un par l'autre. Ils sont alors en parfaite communion, principalement par le fait de boire du vin.

a) « Il m'aurait été impossible de ne pas revenir […] — Je suis revenu moi aussi pour la même raison que vous » : répétition → fascination pour le crime, intérêt pour le meurtre traduit-il un désir de vivre une telle passion amoureuse ?

b) « du sang sur sa bouche », « verre », « boire » : champ lexical liquide → communion par la boisson, le vin rappelle le sang sur la bouche de la victime et du meurtrier, comme un filtre d'amour

c) « dit-il » (x4) : verbe introducteur de parole neutre

« presque » (x2), « c'est ça » : vocabulaire approximatif

« sans doute », « ne paraissait pas » : jugement → impossibilité d'accéder à la conscience des personnages

La communion entre Anne et Chauvin passe par le vin qui rappelle le sang ou un filtre d'amour, ainsi que par la fascination commune pour le crime. Leur esprit est totalement fermé au lecteur mais ils semblent être sur la même longueur d'onde.

III. L'évocation de l'environnement

1. Les autres personnages présents

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