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La Plain d'Emile Verhaeren

Commentaire de texte : La Plain d'Emile Verhaeren. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Septembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 477 Mots (6 Pages)  •  5 595 Vues

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Commentaire de « La Plaine » de Verhaeren

                La Plaine est un poème réaliste qui, à travers un paysage de campagne, nous montre à l'œuvre le processus d’industrialisation, transformant le monde rural d'autrefois en un espace industriel triste et monotone. Il nous dévoile un monde en profonde mutation, traversé par de grands bouleversements. L’auteur se remémore alors avec nostalgie l’ancienne vie des plaines et nous donne une vision mythique de l'âge d'or.                                                                         C’est pourquoi, après avoir présenté la façon dont le poète transforme l’évocation de l’expansion des usines en un adieu à l’âge d’or, nous étudierons les procédés qui rendent cet univers fantastique.

                Nous allons en premier temps expliquer comment l’évocation de l’expansion des usines est transformée en un adieu à l’âge d’or.                                Tout d’abord, le premier quatrain a une composition classique et un rythme régulier. Il est en alexandrins, avec des rimes croisées. Cette strophe nous décrit une campagne triste et usée, avec des « clos », des « granges » et des « fermes dont les pignons sont vermoulus ». Nous découvrons un espace sans vie avec une « plaine morne et morte». Cette dernière citation est reprise en anaphore et crée alors une insistance. A travers une personnification : « la plaine…ne se défend plus…et la ville la mange», nous comprenons que cet espace est las de se battre contre l’inexorable extension de la ville et a fini par céder sous la pression croissante. Ici, le terme « mange » donne l’image d’un monstre.                                                                                                 Ensuite, la deuxième strophe nous explique la victoire des machines sur la campagne. Celles-ci sont caractérisées comme étant « criminelles » et « diaboliques », en opposition aux « blés évangéliques » et au geste du vieux semeur qui « semblait en accord avec le ciel ». Les machines nous sont présentées comme des bêtes effrayantes. L’auteur en est terrifié mais également fasciné comme le montre le qualificatif « formidables » qu’il leur donne. Dans la troisième strophe, le poète condamne les usines qui polluent l’air de leur « fumée grise » et transforment même un « soleil pauvre et avili » en des « gouttes de pluie ».                                                                                Enfin, dans la quatrième strophe, qui est un quatrain, le poète se rappelle avec regret et mélancolie le passé lumineux « où s’étageaient les maisons claires » avec « les vergers et les arbres parsemés d’or » qui s’oppose au présent devenu obscur où la campagne est recouverte d’une « noire immensité d’usines rectangulaires » qu’on « aperçoit à l’infini, du sud au nord ».

                A présent, nous allons montrer les procédés permettant à cet univers de devenir fantastique.                                                                                Tout d’abord, la cinquième strophe est un huitain. Des décasyllabes se succèdent à des octosyllabes, et les rimes sont tantôt suivies puis embrassées. Cette diversité traduit le déséquilibre et les bouleversements en train de se réaliser. Nous retrouvons l’image du monstre, « une bête énorme et taciturne ».  Les deux premiers vers du sizain suivant nous montrent que cette bête abîme tout sur son passage, les arbres se retrouvent « écorchés vifs ». On rencontre alors une assonance en « I » qui évoque une plainte. Une allitération en  « R » parcourt également les vers du huitain. Elle caractérise la  « bête… / Qui bourdonne derrière un mur » et « Le ronflement… / Des chaudières et des meules nocturnes ». Mais elle rappelle également « le sol [qui] vibre » et « le travail [qui] bout ». En outre son agressivité qui donne l’impression d’un endroit en constante agitation, il contribue à rendre l’atmosphère menaçante.                        Ensuite, la sixième strophe nous peint le sombre tableau de la ville où « Près des fossés et des berges obscures / Dressent des monuments de pourriture » et « des fumiers de résidus ». La ville est malsaine et polluée par opposition à une campagne pure et naturelle. Un champ lexical de l’abjection renforce cette idée avec les expressions « huileux », « pourris », « fendus »... Ces mots rendent la ville sinistre et révulsante.                                                        Enfin, dans la dernière strophe, nous entrons à l’intérieur des « hangars tonnants et lourds » dans lesquels on découvre ces « gens », « morceaux de chair » et « morceaux de vie », qui sont emportés par le « vaste tournoiement » de « l’énorme engrenage » que sont les usines et les machines.  On nous dit que les yeux des travailleurs « sont devenus les yeux des machines » et que « Leur corps entier... / Se plie aux jeux réglés du fer et de l’acier. Ils sont sous le joug d’un labeur tellement épuisant qu’ils en laissent des « gouttes de sang » sur « la matière carnassière » des machines.

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