La Mort De Langlois, Un Roi Sans Divertissement

En 1946, Giono n’est plus du tout dans sa période empirique, il a 1 forme de désenchantement. Il écrit essentiellement après des chroniques (=œuvre qui s’intéresse à une œuvre historique). Sa chronique s’intéresse à des faits divers, l’écriture s’achève en octobre 1946 ( a commencé en septembre 46), c’est un temps d’écriture raide.

-> Elises narratives

-> semaines d’écriture et histoire s’étend sur des décennies

=> L’écriture est un divertissement -> crise de la littérature et de Giono.

I- COMPOSITION ORIGINALE DE CET EPISODE ROMANESQUE

Les paroles sont spontanées et désorganisées et on note l'emploi du registre familier. Le lecteur est invité à construire l'histoire au-delà des dernières lignes.

Il y a trois voix différentes dans ce texte qui se répondent　:

- Un groupe de personnes, certainement des paysans puisque parlant au nom de tous avec le pronom "on" et le "nous" .

- Anselmie

Une dernière personne qui a un statut différent qui connaît très bien Langlois "comme d'habitude". On peut supposer qu'il s'agit de l'auteur.

Le narrateur est externe mais pas omniscient.

On note une différence au niveau du registre, du style de langue utilisé.

L'événement principal n'est pas raconté directement mais pas l'intermédiaire de trois récits emboîtés qui se complètent. On apprend les faits progressivement mais assez lentement, un peu comme dans un interrogatoire de roman policier par les questions posées. Un narrateur enquêteur extérieur à l'histoire prend en charge le récit du suicide de Langlois, à la fin du texte, en reconstituant les événements "Voilà ce qu'il dût faire": doute mais pourtant "comme d'habitude"

- Un groupe de villageois interrogé par le narrateur, qui rapporte les événements du récits (le groupe des vieillards, le "　nous" dans la 1ère partie).

- Anselmie, qui à son tour est interrogée par les villageois au moment des faits.

Il fait en sorte que l'histoire soit racontée du point de vue de chaque personnage et pas les événements bruts afin de laisser du suspense et une partie de réflexion au lecteur, ne pas directement apporter la solution.

Toutes ces voix superposées créent un effet de polyphonie avec des ruptures de tonalité. Il y a une opposition marquée entre le registre familier des paysans et le registre soutenu et même lyrique du narrateur principal.

- Le suicide de Langlois est anobli, valorisé avec des métaphores lyriques "l'énorme éclaboussement d'or qui éclaira la nuit pendant une seconde". L'auteur cherche à désorienter le lecteur, à créer une nouvelle sorte de complicité avec lui.

- Le point de vue de Langlois est absent du récit

- La vérité résiste et ne se livre pas facilement "et on la bouscule".

La répétition et heurts de la part d'Anselmie montrent sa difficulté à parler est traduite par de nombreux points de suspension. L'auteur fait donc intentionnellement le choix de la personne témoin la moins apte à raconter l'action et la moins capable d'interpréter les faits ce qui renforce le mystère. L'histoire se construit sur la base de ces récits et les zones d'ombres qui planent au-dessus ne peuvent être éclaircies que par la perspicacité du lecteur.

- Giono écrit dans son journal de bord de l'œuvre: "peut-être Anselmie raconter le meurtre de l'oie parce que Anselmie bête": cela renforce la distance entre le héros et son entourage, il agit mais il n'est pas compris.

- De plus, l'intertextualité est très importante car elle donne un sens symbolique aux événements.

II- Apothéose d'un héros tragique et métaphysique

« Eclaboussure de sang »≠ « Eclaboussure d’or ».

C’est une mort esthétique -> Une mort divine et royale, il devient un roi soleil. C’est aussi une fin magique.

Humanité malsaine, habité par le sang + héroïque, hors du commun MORT SUBLIME.

Contexte réaliste, routier « comme d’habitude » -> complément circonstanciel de manière + « tricot d’attente », « ses mains sur ses genoux » => languissement, silence,

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