La Fontaine, « Le Gland et la Citrouille » (IX,4) - Explication de texte
Commentaire de texte : La Fontaine, « Le Gland et la Citrouille » (IX,4) - Explication de texte. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dfgh vbn • 18 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 905 Mots (4 Pages) • 2 094 Vues
OEI Parcours : imagination et pensée TEXTE3 : La Fontaine, « Le Gland et la Citrouille » (IX,4) - Explication de texte |
Situation : le livre IX choisit pour sujets de réflexion, l’univers et la folie et les prétentions humaines. La quatrième fable « Le Gland et la Citrouille » étonne par son titre : elle fait apparaître des végétaux sans pour autant les doter de parole ; mais elle met en scène un homme qui réfléchit sur la création. La Fontaine puise son inspiration dans une « tabarinade », farce plaisante et vulgaire ; d’où la rupture de ton avec les fables précédentes.
Projet de lecture : nous montrerons comment La Fontaine ridiculise ici les prétentions humaines.
Le texte suit la progression suivante : La fable s’ouvre par un préambule de trois vers. Elle se poursuit avec la réflexion du bavard aux vers 4 à 19. Les vers 20 à 33 racontent successivement le somme, l’accident et le réveil de Garo.
Vers 1 à 3 : le préambule
- La 1ère phrase : « Dieu fait bien ce qu’il fait ». Cette affirmation sur le ton du prêche
ou du sermon (genre oratoire religieux en vogue au XVIIème siècle) surprend ; elle semble coupée de tout contexte et contraste avec le titre qui annonce la rencontre entre deux végétaux.
- La 2ème phrase révèle une ambition noble : « chercher la preuve » ; mais elle est
immédiatement interrompue par l’apparition du nom « citrouille », dont le suffixe trivial -ouille et la référence à la vie quotidienne créent un effet burlesque (une forme de comique qui ridiculise le style élevé). C’est le fabuliste lui-même qui parle à la 1ère personne ; mais il utilise un archaïsme (expression ancienne qui n’est plus d’usage) comme s’il imitait son personnage qui est un paysan : « Je la treuve ».
Vers 4 à 19 : le discours du bavard
- C’est le bon sens paysan qui s’exprime aux vers 4 et 5. La citrouille est par terre ; sa
« tige (est) menue » et il faut se baisser pour la cultiver et pour la cueillir. Il remet donc en question l’ensemble du système à cause d’une citrouille, dans une logique du tout ou rien : « il a bien mal placé cette citrouille-là » ; « pour bien faire ».
- Aux vers 6 à 13, Garo refait la création dans un vrai monologue.
Il prend littéralement la place de Dieu sans le nommer, en le désignant par une périphrase : « l’auteur de tout cela ». Il utilise un juron « Parbleu », bleu remplaçant dieu.
Il propose sa propre logique sous l’apparence d’un proverbe : « Tel fruit, tel arbre ». L’analogie reposant sur la dimension et les proportions des objets. Il propose aussi de remplacer la citrouille par le gland, d’échanger leurs places, c’est-à-dire de revoir l’ordre du monde.
Il conteste explicitement l’infaillibilité de Dieu : « Dieu s’est mépris » (v17) ; il « a fait un quiproquo » (v19).
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