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La Critique de L’École des femmes, scène V, 1663

Commentaire de texte : La Critique de L’École des femmes, scène V, 1663. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Octobre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 355 Mots (6 Pages)  •  726 Vues

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Commentaire de texte : La Critique de L’École des femmes, scène V, 1663

« Les langues ont toujours du venin à répandre ». Cette citation de Mme Pernelle dans « Le Tartuffe ou L’Imposteur », une pièce du dramaturge classique Molière, représente bien l’image que l’auteur a des gens et de la société qui l’entoure. Effectivement, Molière fut attaqué à plusieurs reprises lors de la publication de pièces comme « Dom Juan », « Le Tartuffe » et d’autres par des intellectuels ou des précieuses se réunissant dans des salons afin d’échanger ou de débattre sur les nouveautés littéraires. C’est ce qu’a voulu illustrer Molière dans la scène V de « La Critique de L’École des femmes », une comédie en un acte qui, comme son nom l’indique, représente la controverse qu’a causé « L’École des femmes », une autre de ses pièces, jouée l’année précédente en 1662. Ce texte est original pour une scène de théâtre et c’est pourquoi nous nous demanderons de quelle manière Molière expose-t’il les comportements et les jugements parfois ridicules de personnes ayant assisté à une représentation, et comment répond-t’il à ses détracteurs ?

Afin de répondre à cette problématique, notre développement procèdera en deux parties. Nous étudierons tout d’abord les registres employés dans cette scène qui la rendent spéciale, pour ensuite analyser les caractéristiques du débat.

La scène étudiée se démarque par son originalité :

Premièrement, c’est une mise en abyme. L’auteur met en scène des critiques –négatives comme positives, qui lui ont été directement adressées, et que la pièce causera sans doute également. Molière est informé des critiques qui lui sont faites et c’est pourquoi la scène parait si réaliste. Il est aussi conscient du bruit que causent ses textes, car comme le dit Dorante au début de la scène : « Vous êtes là sur une matière qui, depuis quatre jours, fait l’entretien de toutes les maisons de Paris. » Toute la capitale a vu la pièce et la controverse qu’elle cause occupe les conversations de tout le monde.

Cette scène est comique par plusieurs aspects. En effet la mise en abyme et l’autocritique de Molière y contribue mais pas seulement. Le comique de mots est assez présent, avec les exclamations et les parjures du Marquis : « Parbleu ! Morbleu ! » qui sont récurrentes dans le texte. Le comique de répétition est également utilisé avec le mot « détestable » utilisé à la fois pour décrire la pièce selon le marquis, puis pour décrire l’attitude du marquis selon Dorante. Enfin la scène parait comique également par la situation. Dorante trouve toujours le bon mot pour contrecarrer les arguments vides du marquis, ce qui l’agace encore plus. Le Marquis se ridiculise en ayant voulu critiquer une pièce alors que sa culture littéraire est presque nulle et qu’il n’est donc pas apte à la comprendre et à la juger à sa juste valeur. D’autant plus qu’il ne l’a même pas écouté : « Je ne me suis pas seulement donné la peine de l’écouter. »

Enfin, Molière met en scène des personnages types, qui pourraient représenter n’importe qui faisant partie d’une catégorie de personnes particulière. Ce sont des sortes de caricatures sans pour autant en devenir grotesque. Le petit Marquis, par exemple, est un personnage récurrent dans le théâtre classique et surtout chez Molière. Il représente une personne prétentieuse et égoïste qui pense tout savoir et tout posséder alors qu’en réalité, son savoir et son pouvoir sont limités. Il est tourné en ridicule par les personnes qui l’entourent car son caractère presque narcissique le pousse à vouloir se démarquer quel que soit le moyen utilisé. Or, très souvent, ce n’est que de la poudre jetée aux yeux et dans cette scène, Dorante l’a bien compris. Il répond habilement de manière à ce que le Marquis avoue son ignorance ou s’enfonce encore plus dans des explications ou des arguments vides de sens, ce qui rend le débat comique et vers la fin, philosophique.

À

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