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La Chevelure Lecture Analytique

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Par   •  13 Septembre 2013  •  1 895 Mots (8 Pages)  •  1 239 Vues

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PLAN DETAILLE DE LECTURE ANALYTIQUE DE « LA CHEVELURE »

INTRODUCTION :

Situer : Ce poème n’est pas présent dans la première édition des Fleurs du Mal (1857). Il apparaît dans la seconde édition en 1861, avec le numéro XXIII. Baudelaire place ce nouveau texte dans la section « Spleen et Idéal », tout de suite après Parfum exotique.

Caractériser : La chevelure est un long poème de sept quintils (35 alexandrins). Il est caractéristique de l’inspiration exotique fréquente chez Baudelaire (par exemple dans « Parfum exotique »). Tout laisse à penser que la figure féminine, lascive et sensuelle, évoquée par le poème est celle de Jeanne Duval, la compagne métisse de Baudelaire (les poèmes XXII à XXXIX des Fleurs du mal constituent ce que l’on appelle le cycle de Jeanne Duval).

Annoncer les axes : On peut y observer deux thèmes : la transformation de la réalité par l’imagination, une rêverie exotique et sensuelle débouchant sur une expérience mystique.

1°AXE : LA TRANSFORMATION DE LA REALITE PAR L’IMAGINATION.

1) L’ancrage réaliste : un lieu clos abritant les jeux érotiques du narrateur.

Ø Indices spatio-temporels : ce soir / l’alcôve obscure

Ø Champ lexical de l’amour, au sens de l’union charnelle : évocation de l’amour (ô mon amour ! ; ma tête amoureuse d’ivresse), du plaisir (extase ! ; langoureuse ; se pâment) ; de l’étreinte des corps (que le roulis caresse ; infinis bercements du loisir embaumé, ô féconde paresse !)

Ø Champ lexical omniprésent de la chevelure : boucles, tresses, cheveux, duvetés, mèches.

Ø Evocation des jeux du narrateur avec cette chevelure : « je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir, je plongerai ma tête (…) dans ce noir océan , ma main dans ta crinière lourde… »

Ø L’étude des indices d’énonciation montre la fétichisation de ce fragment du corps féminin : le poète s’adresse à elle comme à une personne, elle semble être la destinataire du poème, cf l’utilisation de la deuxième personne désignant la chevelure : « tes profondeurs, ton parfum, fortes tresses soyez la houle qui m’enlève, tu contiens mer d’ébène un éblouissant rêve , cheveux bleus (…) vous me rendez l’azur du ciel immense et rond ». Ce n’est qu’à la fin du poème (dans ta crinière lourde) que la deuxième personne s’adresse à la femme : tout au long du poème la chevelure semble se substituer à la femme dans l’adoration du poète.

Ø L’apostrophe, au début du poème, montre même une divinisation de la chevelure : « ô toison ! ô boucles ! ô parfum ! » L’interjection « ô » est souvent employée en français pour évoquer une divinité avec une marque d’adoration (ô mon dieu !)

Conclusion partielle : le poème est en partie un poème d’amour, un poème érotique, mais cet ancrage réaliste n’est qu’un point de départ, un tremplin pour l’imagination.

2) Le jeu poétique au service de l’imagination :

Ø La chevelure est tout d’abord transformée par le jeu des métaphores : elle est tour à tour comparée à la pilosité animale (toison, crinière, moutonnant, encolure), à l’ondulation des vagues (moutonnant, fortes tresses soyez la houle qui m’enlève), à une tente (pavillon de ténèbres tendues), à un mouchoir qu’on agite, au ciel (cheveux bleus (…) vous me rendez l’azur du ciel immense et bleu).

Ø Les oxymores et les synesthésies permettent à Baudelaire d’établir des « correspondances » inattendues entre des réalités d’ordre différent : les oxymores « cheveux bleus », « mer d’ébène », « noir océan » suggèrent une correspondance secrète entre le bleu intense (du ciel, de la mer des tropiques) et le noir profond, le noir à reflets bleutés de la chevelure ; une synesthésie typique consiste à associer parfums et liquides (l’olfactif et le tactile) : « nage sur ton parfum », « boire à grands flots le parfum », « je m’enivre ardemment des senteurs confondues », « la gourde où je hume (respire) à longs traits le vin du souvenir ». Le parfum devient une sensation tactile, intense.

Ø Les enjambements sont fréquemment utilisés pour mimer l’envol de l’imagination, l’agrandissement de l’espace, la multiplication des sensations : les enjambements les plus significatifs sont ceux qui débouchent sur un second vers énumératif, ce qui accentue encore l’impression de rythme en expansion. Dans les quatre exemples qui suivent l’idée d’expansion, d’élargissement, de grandeur ou de nombre est exprimée simultanément par le sens (contiens, boire à grands flots, ouvrent, vastes, embrasser, je m’enivre), par la syntaxe énumérative et par l’enjambement :

Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve

De voiles, de rameurs, de flammes et de mats :

Un port retentissant où mon âme peut boire

A grands flots le parfum, le son et la couleur ;

Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire

D’un ciel pur où frémit l’éternelle chaleur.

Je m’enivre ardemment des ardeurs confondues

De l’huile de coco , du musc et du goudron.

3) La modification volontaire du réel par la rêverie.

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