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La Bruyère, Les Caractères

Commentaires Composés : La Bruyère, Les Caractères. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Février 2013  •  1 288 Mots (6 Pages)  •  2 137 Vues

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Le lecteur s’attendrait à trouver dans Les Caractères de La Bruyère (1688) un portrait ou une réflexion qui, comme le voulait l’auteur, décrirait « l’homme en général ». Ecrivain représentatif du classicisme, LB appartient aux auteurs que l’on classe parmi les moralistes de cette époque. Il fut membre de l’Académie Française et pris parti pour les Anciens lors de la querelle des Anciens et des Modernes…

Son œuvre maîtresse reste Les Caractères, qu’on peut assimiler au genre de l’essai ou des maximes. Elle est constituée de remarques et de portraits, d’observations sur la société de son temps, souvent satiriques ; les courtisans, le clergé et la noblesse faisant partie des cibles de la critique moraliste de La Bruyère… Cependant, dans le chapitre IX de ce recueil un peu particulier (au niveau du genre), cet auteur dénonce les prétextes que les hommes se donnent pour guerroyer : la gloire. Ce texte est particulier car au lieu d’une maxime ou d’un portrait, le lecteur tombe sur une fable, sous la forme d’un faux dialogue. Il s’agit d’un discours polémique qui dénonce aussi la cruauté de la guerre à partir d’un récit où les animaux sont personnifiés. La thèse de LB y serait : La guerre est absurde entre individus d’une même espèce ; dans la 2e partie, cette thèse sera formulée implicitement, mais cette fois pour les hommes.

Quelle est la stratégie argumentative adoptée par La Bruyère pour dénoncer la guerre et son prétexte, « la gloire »?

Il serait intéressant de voir ici comment La Bruyère interpelle et touche son lecteur. Ensuite, nous tenterons une analyse plus précise de la stratégie argumentative et de l’ironie.

I- Le développement narratif : la fable et son rôle. Un piège à écoute comme ds « Le Pouvoir des fables » ?

a- la fable : 1ère partie, un genre bien connu où les animaux sont comparés aux hommes.

- Personnification des animaux (« chats » l.3, et loups l.8, faisant inévitablement penser aux soldats car la fable fonctionne toujours sur l’analogie).

- On y reconnaît le combat en 5 phases : rassemblement, cris, affrontement, corps à corps, et le « spectacle » après la bataille.

b- Les registres :

- Le registre pathétique (apparent car nié par le verbe « jouer »). > vocab pathétique, dans des hyperboles comme : « puanteur, infecté, abominable »…L’horreur de la guerre, l.8 dans l’oxymore : « abominable sabbat ».

- Le registre est aussi plus largement épique : voir ces mêmes hyperboles, l’agrandissement épique à travers les nombres donnés, « fureur », verbes énumérés relatifs au combat : les pronominaux l.1, des verbes relatifs au combat : « se jeter » (l.4), se détruire » l.11, « anéantir leur propre espèce » l.11.

c- Rôle de la comparaison avec les animaux : un raisonnement par analogie.

- C’est le moyen de démontrer la thèse : L.B. emploie un raisonnement par analogie : Si la guerre des animaux entre une même espèce est absurde, - et jamais observée ! -, alors la guerre des hommes entre eux est tout aussi absurde.

Le mot clé à partir duquel le raisonnement est renversé, et appliqué aux hommes, est : « en animal raisonnable » (l.13).

Dès lors le rapprochement est établi, et commence la 2nde partie, un (faux) éloge de la guerre.

Dans cette 2e partie : le registre épique, comme dans la fable du début.

- une profusion de verbes traduisant la cruauté des combats : « l.16-17 « arracher les cheveux / les yeux », le verbe est répété, avec une gradation (l’homme est plus cruel que les animaux) ; l.19 « faire de larges plaies », l.19 « couler votre sang », l.22 « qui vous tuent », l.24 « vous coupent en deux », « vous éventrent » l.24…

- La construction syntaxique l.22-28 est fondée sur la gradation : « Vous avez… vous en avez d’autres… sans compter ceux… »,

- après la gradation, il y a une accumulation de verbes montrant la destruction : « enfonce… vont du grenier à la cave… font sauter… tombant… enlevant // l’enfant, la femme et la nourrice ».

> Une argumentation très particulière qui prend comme point de départ une fable amusante sur

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