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LA MORT COMME DERNIERE INDIGNATION - étude de texte

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Par   •  21 Janvier 2015  •  2 801 Mots (12 Pages)  •  823 Vues

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LA MORT COMME DERNIERE INDIGNATION

Le narrateur, le jeune Marcus Messner âgé de 19 ans, fils d'un boucher kasher de Newark, fait ses études dans une petite université près de chez lui. Nous sommes en 1950 dans une Amérique qui vient à peine de sortir de la seconde guerre mondiale et qui est entrée dans une guerre avec la Corée.Tout se passe correctement pour Marcus si ce n'est que depuis quelques temps son père a changé. Ce dernier le surveille sans cesse. Il le harcèle, il l'oppresse. Un père qui se rend compte que son fils a grandi et qui craint pour la vie de son enfant. Marcus n'en peut plus de cette attitude qu'il considère grotesque mais qui sera, malheureusement, prémonitoire....

La mort comme dernière indignation. Le lecteur apprend rapidement que Marcus nous raconte son histoire de l'au-delà, l'intrigue ne se situe pas dans le fait qu'il est mort mais elle se situe plutôt, par rapport, aux raisons de sa mort.

Après nous avoir expliqué qu'il a été obligé de changer d'université pour fuir son père qui l'étouffe; après, l'histoire de ses rencontres et ses premières découvertes sexuelles; après s'être indigné concernant son père mais aussi contre ses camarades de chambres, contre les religions et contre un directeur d'université qui le harcèle comme son père, le sujet de la mort est évoqué de manière brutale et son interprétation est assez originale. Et cela, bien avant la moitié du livre.(p65)

Marcus est mort! Alors qu'il souhaitait poursuivre des études calmes qui lui auraient permis d'échapper à la guerre de Corée, Marcus sera renvoyé de son université et mourra en Corée, blessé par des coups de baïonnette le 31 mars 1952 (p229)

Même si ce n'est qu'après une soixantaine de pages, que nous apprenons le destin tragique de Marcus, les champs lexicaux de la mort sont très présents tout au long du récit.

C'est ainsi qu'on apprend (p14) que les cousins de Marcus sont morts pendant la seconde guerre mondiale et que cela peut expliquer la peur panique qu'éprouve le père de Marcus à l'idée de perdre son fils unique. N'oublions pas que la famille Messner est juive et qu'ils sortent à peine de la Shoah dont les traumatismes sont encore forts présents. Les Messner se retrouvent à peine cinq ans plus tard dans une autre guerre, celle de Corée. De plus, Marcus correspond aux jeunes hommes qui pourraient être envoyés comme soldat en Asie. Il peut, à tout moment, partir au front et se faire tuer.

La famille Messner possède une boucherie kacher. Dès son plus jeune âge, Marcus a appris le métier de boucher en aidant son père. Ce qui signifie qu'il a été en contact avec le sang, la chaire des animaux morts mais aussi tous les instruments (couteau, hachoir...) qui sont utilisés pour transformer les animaux en viande. Cet univers de «la boucherie» est également fort détaillé. L'auteur, Philip Roth insiste sur le caractère morbide de cette profession. (p16-39-46-47). «J'avais grandi au milieu du sang, de la graisse, des fusils à aiguiser, des machines à trancher...» (extrait p47). Ou encore (p164) «A la halle aux poulets (...) Je les avais vus tuer des centaines de poulets selon le rite kasher»

Marcus étouffe à cause des attitudes obsessionnelles de son père. Il s'indigne face à ce comportement. Il va même jusqu'à dire tout haut qu'il souhaite tuer son père si ce dernier n'arrête pas son harcèlement. (p21) «il fallait que je m'éloigne de lui avant que je ne le tue». Marcus pense à commettre un acte mortel sur son père.

Le contexte historique est important. 1951, l'Amérique est en guerre avec la Corée (p 42-43). Une guerre qui durera trois ans de juin 1950 à juillet 1953 et qui comptera plus ou moins 34.000 morts du côté américain, pour la plupart des jeunes soldats de l'âge de Marcus.

Oui, la mort est omniprésente dans le récit de Marcus. Comment peut-il vivre sans y penser? D'autant plus qu'il est soumis à des cours de «sciences militaires» au cas où il devrait être envoyé en Corée (p44). Marcus fait également références à la guerre de 1940 où huit de ses cousins ont été envoyé au front et deux d'entre eux y sont morts. «Puis Abe (...) fut tué à Anzio et Dave (...) fut tué à la bataille des Ardennes, et les Messner qui leur survécurent baignèrent dans leur sang à eux». (p48)

Dans un autre sujet, Marcus nous raconte ce qu'étaient les découvertes sexuelles à son époque et là encore, on peut constater que même les relations sexuelles des étudiants de son université se faisaient dans des endroits pas très habituels: «près des tombes, voire sur les tombes elles-mêmes» (p59). Encore un lien indirect avec le thème choisi: LA MORT.

Toujours concernant ce sujet, Marcus avoue son désir de coucher avec une fille avant de mourir (p63). Pourquoi pense-t-il, déjà, à la mort à 19 ans? Une étonnante remarque que le lecteur comprendra rapidement puisque deux pages plus loin. Marcus avoue qu'il est mort (p65) «Et même mort comme je le suis».

Pour en revenir à ses découvertes amoureuses, Marcus tombe amoureux d'une étudiante de son université. Ensemble, ils auront une aventure qui sera une véritable découverte sexuelle pour Marcus. Mais ce n'est pas la seule chose que Marcus découvrira...

Sa petite amie, Olivia Hutton, lui apprend qu'elle a tenté, dans le passé, de mettre fin à ses jours en s'ouvrant le poignet «...quand tu verras la cicatrice que j'ai en travers du poignet.... C'est une cicatrice due à un coup de rasoir... J'ai essayé de me tuer» (p79). Cette fille qu'il vénérait, est, en fait, une personne instable avec un lourd passé (elle boit, tente de se suicider et ses parents sont divorcés).

A nouveau, Marcus est confronté de manière indirecte à la mort ou plutôt, le «souhait de mourir» de sa petite amie, Olivia.

Plus loin dans la lecture, Marcus attrape peur: Olivia a disparu depuis plusieurs jours. Elle a quitté l'université de Winesburg, sans lui laisser une lettre d'adieu. Marcus s'imagine le pire: Si Olivia était morte? «... si par hasard, elle ne s'était pas bornée à une tentative de suicide, si par hasard, elle avait réussi? (...) qu'elle l'ait fait devant le cimetière?...» (p185). Là encore, la mort représente une angoisse permanente pour Marcus. Non seulement, sa propre mort mais également celle des personnes qu'il aime.

La mort des

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