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L'oiseau dans ma cage d'os, C'est la mort qui fait son nid

Dissertation : L'oiseau dans ma cage d'os, C'est la mort qui fait son nid. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Août 2016  •  Dissertation  •  774 Mots (4 Pages)  •  1 075 Vues

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Audrey-Anne Faucher-Cyr                                                                                                           Devoir 3

En premier lieu, dans l’œuvre Cage d’oiseau d’Hector de Saint-Denys Garneau ainsi que dans le poème Les Corbeaux d’Émile Nelligan, on constate que les deux auteurs ont une vision semblable de la fatalité. En effet, ces deux auteurs représentent la mort par des oiseaux. Dans Cage d’oiseau, « L'oiseau dans ma cage d'os, C'est la mort qui fait son nid. »(Vers 5-6) et dans Les Corbeaux, « Mon âme, une charogne éparse au champ des jours, Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier » (Vers 13 à 14). La métaphore des oiseaux présente dans les deux poèmes exprime une vision semblable de la fatalité qu’est la mort dans les deux poèmes. Ensuite, cette fatalité représentée par la mort est signe de libération dans les deux œuvres. Effectivement, dans le poème  de Nelligan on assiste aux oiseaux « Déchirant à large coup de bec, sans quartier, Mon âme, une charogne éparse au champ des jours, Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier. » (Vers 12-14). Ainsi que dans le poème de Saint-Denys Garneau l’oiseau « (…) ne pourra s'en aller, Qu'après avoir tout mangé, Mon cœur, Avec la vie dedans. »(Vers 19-23) Les deux extraits présentés sont imprégnés du vécu de leurs auteurs car Hector de Saint-Denys Garneau a été tourmenté toute sa vie et Émile Nelligan, lui, a été interné à l’asile de Saint-Jean-de-Dieu pour la fin de ses jours. Leur vision de la vie fut donc altérée. Bref, la fatalité est présentée de façon similaire dans les deux œuvres.

Par contre, ces deux œuvres se distinguent tout de même par la provenance de la menace de la mort. En effet, même si ces deux poèmes présentent la mort par les oiseaux, cette menace ne provient pas de la même source. Dans le poème de Nelligan la menace provient de l’extérieur et est représenté par un vol de corbeaux : « De grands corbeaux venus de montagnes célèbres, Et qui passaient au clair de lune et de flambeaux.» (Vers 3 et 4). Le poète observe ces mêmes corbeaux dévorant une charogne (qui représente sa vie) et il ne peut rien y changer et la mort est inévitable. Mais, en ce qui concerne le poème de Saint-Denys Garneau, l’oiseau qui représente la mort est à l’intérieur de lui : « Je suis une cage d'oiseau, Une cage d'os, Avec un oiseau » (Vers 2-3). Hector de Saint-Denis Garneau compare son corps à une cage d’oiseau ; un oiseau vivant en lui. Donc la mort, pour ce poète est aussi inévitable, mais provient de lui-même. Donc, les deux auteurs ont un point de vue différent en ce qui concerne la mort car pour l’un c’est une menace extérieure et pour l’autre, une menace intérieure.

Finalement, il est indéniable que, dans Les corbeaux et Cage d’oiseau, la fatalité est présentée de façon similaire, malgré le fait que la menace de la mort ne provient pas de la même situation pour les deux poètes. En effet, tous les deux utilisent l’image de l’oiseau pour représenter la mort et celle-ci mène à une libération quelconque dans les deux cas. Ensuite, on retrouve, dans les deux poèmes à l’étude, un champ lexical de la mort. Les termes « mort, sang et cage d’os » dans le poème de Saint-Denys Garneau et des termes tels que « funèbres, tombeaux, carcasses et ténèbres » dans celui de Nelligan. Ces champs lexicaux mettent de l’emphase sur la similarité des deux poèmes en ce qui concerne la fatalité reliée à la mort. Mais aussi, les deux poèmes résultent à la même fin ; les oiseaux qui s’emparent de leur vie. Dans l’œuvre de Saint-Denys Garneau les oiseaux, au final, auront « tout mangé » (Vers 20) et dans l’œuvre de Nelligan, ceux-ci « dévoreront en entier ». (Vers 14) En somme, il est juste d’affirmer qu’Hector de Saint-Denis Garneau ainsi qu’Émile Nelligan présentent, dans Cage d’oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité et une même fin ; la mort !

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