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L'image Du Roseau Transmet-elle La Mm Vision De L'homme

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Par   •  3 Novembre 2014  •  2 153 Mots (9 Pages)  •  1 677 Vues

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Dans les quatre fables du corpus, la Fontaine, Anouilh, Pascal et Queneau assimilent tous l’homme à un roseau aux prises avec les éléments de la nature et, pour trois d’entre eux, en compétition avec un semblable plus fort ou plus faible. On verra comment chacun d’eux interprète cette bataille et la leçon qu’il en tire implicitement ou non.

Si La Fontaine préconise pour les faibles de « plier » devant les difficultés de la vie, figurées par les vents, Anouilh prend le verbe « plier » au sens de « se soumettre ». Dans le premier cas, le roseau résiste au vent et le chêne est déraciné malgré sa force et son orgueil. Dans le second cas, il en est de même, mais le chêne a le dernier mot : « Je suis encore un chêne ». La force morale est ici plus forte que la capacité à « plier l’échine », c’est-à-dire à accepter toutes les servitudes et à s’y adapter.

Queneau, lui, déclare le match nul, si match il y a, car le roseau refuse la course que lui propose le peuplier. Au bout du compte, « le roseau attend » et le peuplier « se casse la gueule » et finit transformé en cercueil. Mais le roseau « ne retirera nulle gloire de s’être immobilisé ». A quoi bon entrer en compétition et dépasser les limites de sa condition ? Mais s’y résigner n’est pas plus glorieux !

Quant à Pascal, inutile pour lui d’envisager pour l’homme-roseau un combat contre la nature. Sa faiblesse physique le fera mourir. Sa noblesse et sa dignité résident dans sa pensée dont l’univers est dépourvu. C’est le seul auteur qui donne une morale explicite : « Travaillons donc à bien penser ».

Ainsi la fable de la Fontaine est réécrite par deux auteurs du XXe siècle, Anouilh et Queneau qui en font évoluer la morale. La prudence et la flexibilité du roseau louées par La Fontaine sont contestées. Anouilh privilégie la dignité de celui qui refuse de se courber tandis que Queneau renvoie les deux protagonistes à leur impuissance à changer leur destin. Pascal, définit la supériorité du genre humain par sa capacité à penser.

2) Quelles images de l’homme propose chacun de ces textes ?

Trois auteurs du corpus envisagent des rapports de force entre puissants et faibles, d’où les métaphores arboricoles et végétales. C’est penser l’homme dans ses rapports sociaux. La Fontaine donne l’avantage au faible qui est souple, humble, adaptable et résiste au vent de l’adversité, tandis que le fort est rigide et orgueilleux et il succombe. Anouilh dénonce la servilité du faible et préfère la dignité du fort qui ne renonce pas à ses principes jusqu’à en mourir. Dans les deux cas, on voit une sorte de revanche sociale du faible : « On sentait dans sa voix sa haine satisfaite ».

Queneau montre l’inutilité de se mesurer l’un à l’autre car le destin final de l’homme n’est ni la gloire ni la réussite : le peuplier « servira de cercueil à quelque déshérité ». Pascal se place à un niveau supérieur et montre que le genre humain domine les forces aveugles et inconscientes de la nature par sa capacité à penser.

Pour tous les auteurs il est question de savoir ce qui fait la grandeur de l’homme. Est-ce sa constitution physique ? Sa position sociale ? Sa force morale ? La puissance de sa pensée ? Mais dans tous les cas, l’homme devra s’accommoder de son destin de mortel et de sa lutte inutile contre la Nature, au sens large, car le combat physique est perdu d’avance.

II) Dissertation : la forme de l’apologue vous semble-t-elle efficace pour défendre une opinion ?

La fable, la parabole, le conte philosophique, le récit utopique et même le mythe : autant de formes différentes de l’apologue, qui est un récit plaisant en vers ou en prose, qui illustre une leçon ou une morale. Le lecteur a toujours plaisir à réfléchir à partir d’une histoire plutôt que de lire un austère traité de morale ou de philosophie. Cependant, on peut se demander si l’apologue est efficace pour défendre une opinion. On verra ce qui peut attirer le lecteur et la nature des enseignements qu’il trouve dans ce genre littéraire. On en montrera aussi les limites et qu’il existe d’autres genres tout aussi attractifs et efficaces.

I) Un récit plaisant

A) Par la nature variée des actants

- Le regard étranger qui dépayse et amuse en montrant nos travers sociaux sous un angle cocasse est un bon moyen d’attirer le lecteur. C’est le cas dans les contes philosophiques de Voltaire. Ainsi Babouc ou Candide sont des étrangers ou des naïfs qui découvrent les défauts de la société de leur temps et s’offusquent de la barbarie des guerres, du scandale de l’esclavage, de la saleté des villes, entre autres.

- Les animaux ou les végétaux sont choisis aussi pour incarner des types sociaux ou psychologiques. La Fontaine se sert du lion pour critiquer le roi ou du renard pour cibler les hypocrites et les flatteurs et mettre en garde contre leurs agissements. Marie de France (XIIe siècle) dans L’assemblée des lièvres montre qu’il est bien vain d’aller trouver son bonheur ailleurs que chez soi.

- Les personnages magiques des contes de fées figurent le bien ou le mal comme la fée et la sorcière. Les objets aussi sont symboliques et peuvent illustrer une leçon, comme la statue d’or et de boue que fait fabriquer Babouc dans Le monde comme il va de Voltaire et qui représente la société avec ses qualité et ses défauts.

B) Par les péripéties qui tiennent en haleine ou amusent

- Les apologues prennent souvent la forme du récit d’apprentissage ou d’initiation. Ainsi le héros est envoyé en mission et doit vaincre des obstacles et en ressortir fortifié. Que ce soit un adulte ou un enfant, il découvre, déjoue des pièges, réfléchit et redresse des situations injustes. Le petit Poucet de Perrault, le plus faible de la fratrie va trouver le moyen de sauver ses frères et leur faire retrouver le chemin de la maison grâce à sa débrouillardise. Candide se retrouve dans des situations rocambolesques ou dangereuses et va finalement découvrir le secret du bonheur dans le travail et une petite communauté solidaire.

- La saynète croquée par un fabuliste comme Florian (XVIIIe siècle) dans Le Chat et le miroir, après un début piquant : « Sur une table de toilette, ce chat aperçut un miroir », nous donne à voir les contorsions comiques d’un chat, obstiné à découvrir les secrets d’un miroir. Il se résigne enfin à en abandonner le

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