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L'illuminisme des Lumières

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Par   •  28 Février 2013  •  Cours  •  3 272 Mots (14 Pages)  •  653 Vues

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L’illuminisme

des

Lumières

Le XVIIIème siècle est le siècle des Lumières, lumières de l’Homme. Elles s’opposent aux ténèbres qui obscurcissent l’entendement. « Recevoir la lumière » dans les rituels maçonniques, c’est être admis aux épreuves de l’initiation, épreuves qui autorise à entrer dans un nouvel état, celui qui est permet d’apprendre. La lumière est avant tout connaissance. Au XVIIIème siècle, elle peut s’atteindre de deux manières soit par le rationalisme soit par la mystique. Le premier courant est dit « éclairé », l’autre « illuminé ».

Au sein des loges maçonniques, nous pouvons distinguer ces mouvances. Pour les « éclairés », on trouver la loge des « Neuf sœurs » conçue par Lalande et Helvetius.

Lalande est un astronome accompli, professeur au collège de France et notamment de l’Académie des Sciences, il participera abondamment dans son domaine à la rédaction de l’Encyclopédie. Il est initié à la loge de St Jean des Elus à Bourg-en-Bresse. Puis à Paris, il fonde la loge Les Sciences mais c’est avec Helvetius que son projet aboutira.

Helvetius est surtout connu pour son ouvrage De l’Esprit qui subira l’autodafé en 1759 à la demande du Pape Clément XIII. Il est fort influencé par Voltaire et Montesquieu. On ne sait pas quand il fut initié et son nom n’apparaît dans aucun des registres de l’Ordre mais de nombreux indices laissent penser qu’il était bel et bien maçon.

Le projet de Lalande et d’Helvetius en créant la loge des « Neuf sœurs » étaient de réunir des savoirs artistiques et scientifiques qui permettraient l’avancée intellectuelle de la société. Mais Helvetius mourut en 1771 ne vit pas l’aboutissement de son œuvre. Lalande, en 1776, posa une demande au Grand Orient, fraichement institué, pour constituer une loge portant le nom de « Neuf muses ». Cette appellation aux références trop païennes fut refusée ainsi que la loge. Mais qu’à cela ne tienne, Lalande se réunit tout de même avec ses frères. Par la force des choses, elle fut reconnue en 1777 sous le nom des « Neuf sœurs ».

Cette loge connut un franc succès. Pour y être admis il fallait être doué d’ « un talent quelconque, soit un fait d’art, soit un fait de science et avoir déjà donné une preuve publique et suffisante de ce talent » . Chacun est mis sur un pied d’égalité et cette petite assemblée est en quelque sorte auto-suffisante. Il n’y a donc aucune notion de pouvoir et surtout pas extérieure. Ce sont des « hommes libres » face à la domination du Prince. Ils doivent cependant offrir leur service outre à leurs compagnons mais aussi à l’humanité. Et c’est dans cette optique que par exemple, Calas fut défendu par Voltaire, assisté de Elie de Beaumont et de Dupaty, tous deux membres de la loge.

Ce même Voltaire, pourtant fustigateur reconnu des Francs-maçons, fut initié aux « Neufs sœurs » en 1778. Ceci ne plut guère au Grand Orient qui convoqua Lalande devant la Chambre. Ce dernier demanda un droit de réponse, changea de local et continua ses affaires comme si de rien n’était. Après de nombreuses péripéties, le Grand Orient finit par acquitter Lalande qui cédera sa place à Benjamin Franklin en Mai 1779.

Cette loge est le reflet de l’idéologie des Lumières. Refus de toute autorité qui empêche l’accomplissement de l’Homme. L’attaque est plutôt portée sur les structures cléricales et monarchiques. L’humanisme du XVIIIème siècle hérité du néo-platonisme, veut l’Homme au centre de tout, un Homme idéal, sage, instruit et libre. Il se distingue des philosophes de la Renaissance par la conception divine. On voit naître le déisme, le panthéisme ou « l’athéisme » mais il porte la même idée centrale, la nature humaine est foncièrement bonne. C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve dans les « Constitutions » d’Anderson (1723) . L’Homme ne doit son bonheur qu’à sa propre action et qu’à sa seule raison. Il se trouve ici-bas dans une nature agréable et généreuse, associée à l’image de « la mère nourricière » s’opposant à la tyrannie patriarcale.

C’est dans ce contexte que naitra la légende d’Hiram, l’un des piliers de la Franc-maçonnerie. D’autres légendes bibliques sont investies, on joue des rôles, on utilise des symboles. La prolifération des loges mystiques et occultistes peut paraître en contradiction avec le rationalisme des Lumières. En réalité « tous ces mystères » sont matière à réflexion. Les symboles deviennent des clés de compréhension de l’Homme comme les outils des bâtisseurs qui portent en eux les grandes interrogations sur la vie et la mort.

Du côté des Illuministes, les légendes et symboles sont plus un support qui permettrait d’éclairer l’état primordial de l’Homme auquel il faut revenir pour redécouvrir l’Age d’or. En ceci, ils rejoignent les rationalistes qui cherchent dans les sciences la forme première des choses terrestres. Si les premiers voient l’Age d’or dans le passé, les autres en investissent le futur mais tous deux affirment que c’est ce à quoi l’Homme doit tendre inlassablement.

L’alchimie , science pour les occultistes, a été au XVIIIème siècle largement étudiée dans la Franc-maçonnerie. On dit que les bâtisseurs de cathédrales tallaient des clés pour découvrir le secret de la pierre philosophale. Au XVIème siècle, on voyait de nombreux hermétistes scruter les arches et autres portiques des grands édifices religieux. Les hauts-grades du Rite écossais sont le reflet des ces croyances. Mais tous ne peuvent pas connaître le Secret, il y a quelques maîtres inconnus et dispersés dans les ordres qui choisissent des disciples selon leurs capacités.

La quête philosophale, au XVIIIème siècle, n’est plus uniquement la volonté de changer un métal quelconque en or, elle rentrerait aussi dans le processus de purification de l’âme tout comme le serait la Kabbale.

La Kabbale est un ensemble de textes mystiques juifs basé sur une lecture particulière de la Torah. Contrairement à la légende, elle fut rédigée entre les XIIIème et XIVème siècle par Moïse de Leon et contenue dans le Zohar. C’est la somme des traditions orales et écrites qui traite du sens caché des textes de la tradition juive. Elle est basée sur les nombres en association avec l’alphabet hébraïque. Puisque Dieu est le Verbe alors les lettres ont un sens. Les kabbalistes font correspondre des chiffres à l’alphabet et cherchent des correspondances. Ceci permet de découvrir l’ « Ein Soph » (l’Infini).

Dans la Franc-maçonnerie

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