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L'enjeu de l'inconscient

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Par   •  3 Janvier 2021  •  Cours  •  2 655 Mots (11 Pages)  •  472 Vues

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L’INCONSCIENT.

L’enjeu de l’INCONSCIENT.

Position de cette nouvelle notion dans la cohérence de notre cours.

Où en sommes-nous ? Nous avançons dans cette « aventureuse exploration entreprise pour elle-même » - c’est ainsi que Russell a caractérisé la philosophie dans le texte étudié-, en suivant le fil conducteur de notre première notion, la VERITE. Et celle-ci, nous l’avons vu, « aime à se cacher », comme disait Héraclite (certes à propos de la nature, mais celle-ci, la physis, équivaut à la vérité). La vérité se cache derrière des apparences, comme nous avons vu avec PLATON, de sorte que sa recherche est toujours difficile, mais en même temps, l’objet du DESIR de tous les hommes, qui « désirent par nature savoir » (notre texte d’ARISTOTE, Métaphysique, A, 1).

Ensuite nous avons appris avec DESCARTES que la CONSCIENCE peut être considérée comme la vérité première, à partir de laquelle construire tout l’édifice de la SCIENCE. Enfin, avec ROUSSEAU, Emile, IV, nous avons compris que la CONSCIENCE MORALE, transmet une vérité universelle et absolue concernant le bien et le mal. Nous pouvons donc considérer la conscience d’une part et la conscience morale d’autre part comme les sources d’une vérité qui n’est pas du même ordre que la vérité de la connaissance en général ni que la vérité de la science. Mais il s’agit à chaque fois tout de même de vérité : une vérité sui generis (seule dans son genre, d’un caractère tout à fait singulier) dans le cas du cogito de Descartes ; et une vérité d’ordre moral dans le cas de la conscience morale selon Rousseau.

In interiore homine habitat veritas, SAINT AUGUSTIN, De vera religione, 39, 72

Or saint Augustin (auteur au programme, vous pouvez tomber sur un texte de lui au Bac) avait dit : c’est à l’intérieur de l’homme que réside la vérité. Ce mot célèbre vise sans doute en premier lieu une vérité religieuse (nous aborderons plus tard la notion de RELIGION). Mais en élargissant ce sens premier nous pouvons penser à l’expression « ma vérité » que nous avons commentée en classe. D’une part, il s’agit tout d’abord d’une image, car la vérité comporte l’universalité. « Ma vérité » n’en est pas une, elle ne peut être qu’une opinion. Cependant, pourquoi dit-on « ma vérité » ?

Malgré son imprécision conceptuelle, cette expression doit vouloir dire quelque chose. Il semble que je porte en moi-même une sorte de vérité. Nous avons vu que la définition de vérité comporte l’idée d’adéquation (du sujet et de l’objet, etc.). Qu’est-ce qui pourrait être en adéquation « à l’intérieur » de nous-mêmes ? Ce que l’on fait et ce que l’on dit, par exemple : un homme dont les actes correspondent à ses affirmations, qui remplit ses promesses ou se comporte en conformité avec les valeurs qu’il affirme soutenir. Ou bien : un homme qui sait ce qu’il fait ou ce qu’il pense, c’est-à-dire qui a CONSCIENCE de ses actes et de ses pensées. Il y a donc adéquation ou coïncidence non seulement dans la connaissance vraie, mais dans une conscience qui saisit le vrai dans la vie quotidienne : une sorte de justesse ou de JUSTICE. Pensez au concept de responsabilité : pouvoir répondre de ses actes : ce que je fais, je le sais et je l’assume comme ayant été fait par moi, selon mon intention délibérée (sujet Bac : Peut-on ne pas savoir ce que l’on fait ?). « Pouvoir se regarder dans la glace », c’est-à-dire, ne pas avoir honte de soi-même, signifie constater la correspondance ou l’adéquation entre le MOI que nous sommes et celui que l’on CROIT être (sujet Bac : « Sommes-nous ce que nous avons conscience d’être ? »).

Or RIMBAUD avait déclaré : « JE est un autre ».

Si je ne suis plus capable de rendre compte de mes pensées ou de mes actes, il y a aliénation (d’alius, en latin : autre), je deviens, soit irresponsable, soit : INCONSCIENT.

Pourquoi est-ce grave ? C’est que toute la morale repose sur la CONSCIENCE : nous ne pouvons pas être responsables (et LIBRES) si nous ne savons pas ce que nous faisons. On ne peut plus dire que nous avons BIEN ou MAL fait si notre action était INCONSCIENTE. Ce qui est en cause ici, c’est la LIBERTE (sujet Bac : « L’inconscient met-il en cause la liberté ? »). Sans conscience il n’y a pas de liberté et sans liberté il n’y a pas de morale. Retenez donc cet enchaînement de conditions qui lie trois notions du programme :

CONSCIENCE – LIBERTE – MORALE

Voilà ce qu’une quatrième notion, celle qui nous occupe aujourd’hui, L’ INCONSCIENT, vient mettre en cause. C’est toute une idée de l’homme qui s’effondre si on admet l’existence de l’inconscient. PASCAL avait dit : « Pensée fait la grandeur de l’homme ». Cette conception de la dignité humaine est réduite en miettes si nous admettons l’inconscient. Sujet Bac : « Peut-on définir l’homme par la CONSCIENCE ? » Certes, c’est une vision traditionnelle de l’homme qui est à la base de notre manière de voir le monde. Sans conscience, l’homme serait comparable à une chose inanimée, à un objet purement matériel qui ne peut pas « savoir qu’il sait », incapable de blâme ou de mérite (pensez à l’orage de la nature dans le texte de NIETZSCHE), d’action responsable, de liberté, de moral, et de lucidité sur le monde qui l’entoure.

Sigmund FREUD, fondateur de la théorie psychanalytique, a mis l’INCONSCIENT au cœur de sa pensée.

Pour lui, cette « vérité de l’homme », comme nous disions tout à l’heure, ne réside pas dans la CONSCIENCE, mais dans l’INCONSCIENT. Si nous avions pu constater que la VERITE se cache toujours, et que la SCIENCE explique le visible par l’invisible (les théories), le phénomène apparent par la cause inapparente, alors nous pouvons penser : que le fond caché qui explique l’homme est dans sa conscience, parce que l’humanité repose sur la liberté et la morale (vision traditionnelle), ou bien qu’il y a quelque chose d’encore plus caché et plus profond (la psychanalyse était nommée à ses débuts : psychologie « profonde »), parce que derrière la conscience, c’est l’INCONSCIENT qui explique la conscience et l’homme tout entier.

Or l’INCONSCIENT représente pour Freud un monde séparé du monde où les éléments qui le composent n’obéissent plus à la RAISON. D’où la critique centrale à laquelle s’est exposée la théorie freudienne de l’inconscient depuis toujours : sous

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