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L'aveu de Phedre à Oenone

Commentaire de texte : L'aveu de Phedre à Oenone. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Octobre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 803 Mots (8 Pages)  •  4 630 Vues

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Jean Racine : 1639 – 1699. Dramaturge situé à l’époque du classicisme.

Tragédie classique :

Une tragédie classique est une pièce en 5 actes très codifiés qui avance vers un dénouement de manière implacable. Elle met en scène des personnages illustres et de rang élevé.et se situe dans des temps reculés ou mythiques.

L'action respecte la règle des trois unités (une action, un lieu, 24h), la bienséance (les personnages ne doivent pas s’embrasser ou mourir sur scène mais adopter une attitude noble Conformément au respect de la vraisemblance, de la morale, l'acteur ne doit pas choquer le spectateur (pas de présence de sang sur la scène. De ce fait violence et intimité physique sont exclues de la scène. Les batailles et les morts doivent se dérouler hors scène et être rapportés aux spectateurs sous forme de récits) et la vraisemblance. Les registres privilégiés sont le tragique et le pathétique. La tragédie a un double objectif : plaire et instruire
La tragédie suscite la
crainte pour soi-même et la pitié pour autrui. Paradoxalement, ces sentiments sont source de plaisir. Et amène à la catharsis.

La tragédie a une fonction morale. S'identifiant aux héros, le spectateur éprouve, en même temps qu'il les rejette, des passions génératrices de souffrance : c'est ce qu'on appelle la catharsis (ou purgation des passions).

Intro :        

Phèdre fait partie des héros rares qui sont longtemps attendu sur scène. En effet elle n’apparaît d’ailleurs que dans 12 des 30 scènes de cette tragédie. Cette héroïne ne doit pas sa célébrité à son temps de présence mais à l’intensité de son existence.

        Nous assistons ici à la première apparition de Phèdre. C’est un évènement pour le spectateur puisqu’il a supporté un effet d’attente. Préparé par les 2 scènes d’ouvertures, son entrée en scène est particulièrement remarquable. Son personnage est marqué par la fatalité et la paralysie tragique qui laissent éclater un fort contraste entre ses paroles violentes et son état.

Plan :

I) Des aveux difficiles

        a) Un dialogue complexe

        b) Rôle d’Oenone

        c) Effet d’attente

II) l’accablement du corps comme expression de la fatalité amoureuse et tragique

        a) la présence du corps

        b) accablement tragique

        c) conclusion de l’aveu

Autre plan possible :

I) Le redoublement tragique (parole = action)

II) Peinture de la passion amoureuse

III) Héroïne tragique victime de la fatalité

I) Des aveux difficiles :

a)Un dialogue complexe

        L’héroïne de cette tragédie est complexe. Ses 5 premières répliques nous donnent les 5 principales facettes de son caractère. :

La 1ère réplique : N’allons point plus avant. Demeurons chère Oenone. Je ne me soutiens plus, ma force m’abandonne. Mes yeux sont éblouit du jour que je revois. Et mes genoux tremblent se dérobent sous moi. Hélas !  Cette première réplique nous présente une Phèdre mourante dont la vie ne tiens plus qu’à un fil.

La 2ème réplique : Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent ! Quelle importune main, en formant tous ces nœuds, A pris soin sur mon front d’assembler mes cheveux ? Tout m’afflige, et me nuit, et conspire à me nuire. Dans cette deuxième réplique Phèdre s’illustre en femme, en reine, et capricieuse.

3ème réplique : Noble et brillant auteur d’une triste famille, Toi dont ma mère osait se vanter d’être fille, Qui peut-être rougit du trouble où tu me vois, Soleil, je te viens voir pour la dernière fois ! La dimension mythologique fait son apparition, Phèdre exprime là sa descendante filiale du Dieu du Soleil. On peut relever la contradiction entre « noble et brillant » et « triste famille »

4ème réplique : Dieux ! que ne suis-je assise à l’ombre des forêts ! Quand pourrai-je, au travers d’une noble poussière, Suivre de l’œil un char fuyant dans la carrière ? Ici Phèdre devient une amante possédée, en effet le « char » fait référence à Hyppolyte qui conduit ses coursiers à travers les forêts durant ses chasses. C’est une victime des Dieux, de Vénus.

5ème réplique : Insensée ! où suis-je ? et qu’ai-je dit ? Où laissé-je égarer mes vœux et mon esprit ?Je l’ai perdu : les dieux m’en ont ravi l’usage. Œnone, la rougeur me couvre le visage :Je te laisse trop voir mes honteuses douleurs ;Et mes yeux malgré moi se remplissent de pleurs. Dans cette réplique la honte de Phèdre est exposée ainsi que son désir de vertu.

        La double interrogation « où suis-je » et « qu’ai-je dis ? » résonne terriblement, Phèdre n’a plus de force et la digue de sa raison est en train de céder.

b) Le rôle d’Oenone

        Oenone occupe le rôle de la confidente traditionnelle, mais aussi celui de la sombre accoucheuse qui va mettre au monde le secret honteux de Phèdre. Sa première réplique nous la montre compatissante (Hélas ! Dieux tout-puissants, que nos pleurs vous apaisent !). La deuxième réplique en revanche montre son aspect vigoureux avec l’anaphore « vous» qui intervient 5 fois dans cette même réplique. (Comme on voit tous ses vœux l’un l’autre se détruire ! Vous-même, condamnant vos injustes desseins, Tantôt à vous parer vous excitiez nos mains ; Vous-même, rappelant votre force première, Vous vouliez vous montrer et revoir la lumière, Vous la voyez, madame ; et, prête à vous cacher, Vous haïssez le jour que vous veniez chercher !). Cette interpellation anaphorique cherche à tirer Phèdre de sa nuit et de sa douleur, elle se change en avertissement agacé (Quoi ! vous ne perdrez point cette cruelle envie ? Vous verrai-je toujours, renonçant à la vie, Faire de votre mort les funestes apprêts ?). La double ponctuation, exclamation ou interrogation, qui revient dans toutes ses répliques nous montre que nous avons à faire à un personnage déterminé et déterminant de la crise tragique. En effet elle sera un des acteurs essentiels, au contraire d’une place d’observateur, elle sera au centre du mensonge sur Hyppolyte à Thésée. Le « quoi madame ! » lui-même représentatif du questionnement que subit Phèdre par Oenone conduit sa maîtresse sur la voie de l’aveu coupable.

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