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Aveu finale de Phèdre

Fiche : Aveu finale de Phèdre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Décembre 2019  •  Fiche  •  1 622 Mots (7 Pages)  •  668 Vues

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Lecture linéaire de l’aveu final, acte V, sc 7.

En quoi les révélations de Phèdre accroissent-elles le registre tragique ?

- Premier mouvement du texte : V 1-3 : Révélations affirmant l’innocence d’Hippolyte

- Deuxième mouvement du texte : V 3-5 : Bouleversement de Thésée (il se découvre époux trahi et manipulé) : souffrance + colère et blâme.

- Troisième mouvement du texte : la version de Phèdre (de l’aveu à la mort)

  • Aveu V6 - 9
  • Récit rétrospectif V 10 -16 
  • Les remords et la punition V17-22 
  • La mort de Phèdre V 23- 29 

Premier mouvement du texte : V 1-3 : Révélations affirmant l’innocence d’Hippolyte 

Cette scène d’aveu s’ouvre sur l’adverbe de négation « Non » marquant le refus des aveux d’Œnone => culpabilisation d’Hippolyte. Par l’apostrophe « Thésée », Phèdre attire l’attention de son époux de la nécessité de la parole.

Expression injonctive « il faut » répétée deux fois = urgence de parler pour rétablir la justice. La réplique prend des accents judiciaires. En effet, par le lexique lié au tribunal « injuste », «  innocence » et « coupable » + « rompre » le « silence » c-à-d parole, témoignage, révélation, Phèdre apparaît comme l’ultime témoin. L’expression « injuste silence » est connotée juridiquement : elle fait allusion à une sorte de mensonge. A noter les mots à la rime « innocence » et « rompre le silence » insistent sur la nécessité de parler pour rétablir l’innocence d’Hippolyte. Par sa brièveté et par la négation forte, le court hémistiche  « Il n’était point coupable», v.3 annonce la sentence qui disculpe Hippolyte, et fait écho à son « innocence » énoncée un vers plus tôt.

Deuxième mouvement du texte : V 3-5 : Bouleversement de Thésée (il se découvre époux trahi et manipulé) : souffrance + colère et blâme

Surprise « Ah ! » + douleur « Père infortuné ! » exprimées par les modalités expressives exclamatives dans le deuxième hémistiche du vers 3. Place privilégiée de l’adjectif « infortuné » pour renforcer l’idée du malheur, de la souffrance de Thésée.

La colère est l’autre sentiment marqué au vers 4 par l’exclamation.

Relation cause – conséquence mise en valeur par la structure emphatique « c’est … que » montrant le blâme de Phèdre et sa responsabilité « sur votre foi » menant à celle de Thésée et à la condamnation d’Hippolyte ; voir position du verbe « condamn[er] » à la rime => (Parce que je vous ai crue que je l’ai condamné).

Colère bien montrée par l’apostrophe-périphrase « Cruelle » et la notion du pardon « excuse » mise dans la question rhétorique coupée. (v5)

Troisième mouvement du texte : la version de Phèdre 

Aveu : Phèdre se désigne coupable (V 6 – 9)  

Prise de parole urgente et impérieuse Phèdre coupe la parole à Thésée (points de suspension), l’aveu doit se faire sans détour au V.6. Le rythme de ce vers 6/4/2 relie les deux hémistiches constitués de Propositions indépendantes juxtaposées par un rapport de cause🡪 conséquence. Le premier hémistiche « les moments me sont chers » laisse entendre que le temps presse => l’urgence de l’aveu et d'une mort prochaine. L’impératif du deuxième hémistiche « écoutez-moi » mis en relief par la coupe signifiée par la virgule = ordre envers « Thésée » (le roi et son époux) dont le nom est rejeté en fin de vers => domination vu l’urgence et la nécessité de la parole.

Suspense, coup de théâtre : elle disculpe Hippolyte et avoue tout au vers 7. Phèdre s'accable comme le montre l'emploi 1ère personne dans la structure emphatique : «c'est moi qui» en tête de vers. Ce présentatif montre la vérité sur Hippolyte « chaste et respectueux» deux adjectifs à connotation morale quasi religieuse pour redonner au héros toute sa grandeur. De plus le verbe « osai », lui aussi en début du vers, montre la culpabilité de Phèdre. Par ce verbe, elle reconnaît avoir mal agi. Les adjectifs caractérisant son attitude qui passe par le regard dans cet aveu à Thésée sont péjoratifs « profane, incestueux » et à valeur morale.

Le parallélisme de construction, le chiasme aux V.7-8 met en opposition « fils chaste et respectueux » et « œil profane, incestueux » (idée de désir et de sensualité) renforce l’idée de culpabilité et de dégoût que Phèdre éprouve envers elle-même.

Pourtant la responsabilité du personnage est partagée par la fatalité (v.9). « Le ciel » métonymie des dieux, en début du vers et sujet du verbe montre le rôle actif de la fatalité et de la malédiction divine par l’évocation de l’amour. La passivité de Phèdre qui reçoit et n'agit pas : « mon sein » est placé entre les deux mots qui représentent la fatalité divine : « ciel » et « flamme funeste », métaphore de la passion tragique. Elle se donne alors la figure d’une victime.

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