L'Isolement De Lamartine
Commentaires Composés : L'Isolement De Lamartine. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar sanika7 • 10 Septembre 2014 • 496 Mots (2 Pages) • 1 451 Vues
L'Isolement
L'Isolement est un poème de Lamartine.
Paru en 1820, le recueil de Lamartine intitulé Méditations poétiques fut perçu comme un véritable manifeste de la poésie romantique. Parmi les vingt-quatre poèmes qui le composent, L'Isolement (dont le vers : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé est un des plus connus) est l'un des plus caractéristiques de la nouvelle sensibilité qui s'y déploie. Julie Charles, l'amante du poète, a été emportée prématurément par une tuberculose en 1817. Lamartine s'abandonne à son chagrin dans une élégie qui témoigne du mal de vivre et d'une rêverie presque suicidaire.
L'isolement
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs :
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un œil indifférent je le suis dans son cours ;
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