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Journalisme Sport

Compte Rendu : Journalisme Sport. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2015  •  639 Mots (3 Pages)  •  829 Vues

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Résumé

L’étude des relations d’interdépendance entre le sport et les médias est une clé d’entrée évidente pour quiconque souhaite comprendre le journalisme « sportif ». La mise en évidence des conflits d’intérêts entre ces deux milieux sert à saisir la complexité des conditions de production de l’information sportive. Cet angle, aussi pertinent soit-il, laisse la place à un questionnement qui porterait sur la réponse collective qu’apporte le groupe à cette contrainte structurale. En cela, le processus de construction d’une identité commune, enclenché en 1958 par l’Union syndicale des journalistes de sport en France, informe sur les logiques de fonctionnement du journalisme « sportif ». Cet article se concentre sur cette instance catégorielle pour rendre compte de ce qui peut relever de l’unité professionnelle. Les porte-parole du groupe, engagés dans des luttes syndicales pour la reconnaissance de leur spécialité, développent également tout un répertoire symbolique pour définir les contours du métier. Il en ressort alors une identité collective clivée, tiraillée entre un militantisme sportif et la revendication d’une appartenance au monde journalistique. L’évolution historique montre un mouvement progressif d’autonomisation sous l’effet de la professionnalisation du sport et de leur exclusion de la « grande famille du sport ». Toutefois, la mobilisation d’un registre critique se fait dans le respect de la tradition d’engagement du journalisme « sportif », c’est-à-dire pour mieux défendre le sport « pur ».

Classiquement, l’évocation des premiers journalistes « sportifs1 » renvoie à la co-construction de l’espace des sports modernes et d’une presse spécialisée. Les grandes figures que sont Pierre Giffard (Le Vélo), Henri Desgranges (L’Auto) ou encore Frantz Reichel (Le Vélo, Le Figaro) symbolisent la multipositionnalité des premiers reporters. Rédacteurs et même patrons de presse, ils sont dans le même temps les organisateurs des compétitions qu’ils couvrent (le Tour de France en est le plus célèbre exemple) et des acteurs de l’institutionnalisation du sport à travers la création des premières instances (fédérations, ligues, groupements, etc.). Cette dimension de la construction professionnelle des journalistes sportifs a été maintes fois abordée dans les travaux scientifiques pour mettre en exergue le degré de proximité entre les reporters et le monde sportif. Du coup, elle relègue au second plan la question du regroupement catégoriel. Parallèlement à l’administration du sport français, les premiers reporters spécialisés participent à la structuration de la spécialité journalistique par la création d’associations professionnelles2.

Ce travail de représentation, assuré par des militants qui occupent des positions privilégiées dans de grands médias parisiens (Frantz Reichel, Félix Lévitan, Jacques Marchand, Jacques Ferran), dévoile les enjeux internes du groupe « en train de se faire ». Bien que l’ensemble du monde journalistique soit caractérisé par le flou de ses pratiques et l’impossibilité de formaliser précisément son rôle social (Ruellan, 2007), les associations de journalistes sportifs déploient malgré tout des stratégies distinctives pour donner du corps à leur spécialité. À la fin du XIXe siècle, plusieurs tentatives avortent

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